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Développement des espaces géographiques. Exemple du terroir d'Assomé dans la basse vallée du Zio.

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par KOUAMI DODJI ADJAHO
Université de Lomé - Maà®trise en géographie 2010
  

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4.2.5. Les perturbations dans le relief

De même que l'extraction provoque une perturbation pédologique, il entraîne aussi un bouleversement de la topographie (figure 19).

Source : Campagne de terrain, Avril 2008

Figure 16 : Profil schématique d'un transect illustrant les perturbations du relief à Assomé.

En effet au niveau des carrières se succèdent des vallons en forme de cône qui ne sont rien d'autre que des remblais issus des rejets de découvertures. Le paysage se présente donc comme une multitude de profondes excavations alternant avec des buttes argilo- sableuse (photos16, 17, 18 et 19).

1617

Campagne de terrain, Avril 2008

Photos 15 et 16 : Topographie ondulée à Kpota

1819

Campagne de terrain, Avril 2008

Photo 17 : Gravière

Photo 18 : Monticules de rejet

C'est donc une topographie fortement accidentée qui rompt avec la monotonie et l'uniformité morphologique. Le raccordement avec la surface original se fait par des escarpements raides issus du creusement des gravières (photos20 et 21).

20 21

Campagne de terrain Avril 2008

Photos 19 et 20 : Talus artificiel dans une zone d'extraction

4.2.6. L'érosion hydrique des sols

L'érosion hydrique des sols, est l'une des formes les plus prononcées de la dégradation du terroir d'Assomé. Elle est essentiellement de type pluvial. Sa généralisation sur le terrain est la résultante d'un ensemble de facteurs tant naturels que humains. La déclivité du terroir, la nature des formations superficielles, les diverses empreintes de l'homme sur le milieu (agriculture, déboisement, extraction de graviers) sont les conditions préalables au déclenchement de l'érosion. Ayivi (2007) affirme en ce sens que la diversité des actions humaines entreprises dans un contexte de morphologie assez accusée déclenche de grands mécanismes morphogéniques de versants qui s'exercent essentiellement sur les formations meubles superficielles. Le phénomène se compose d'un ensemble de processus complexes et interdépendants qui provoquent le détachement et le transport des particules de sol à la suite des averses surtout pendant la saison des pluies.

Soulignons que les précipitations en général s'abattent sur la zone sous forme d'averses violentes et longues dont les gouttelettes provoquent une véritable action mécanique sur le sol. Dans leur chute, les gouttes acquièrent une énergie cinétique qui est fonction de la vitesse de chute et de la masse liée à la taille des gouttes. L'énergie cinétique disponible dans une goutte dans sa chute croît donc proportionnellement avec sa taille. Ainsi une goutte de pluie arrivée au sol libère au contact de ce dernier une certaine quantité d'énergie susceptible de produire un effet morphogénique. Tricart (1977) a déterminé au moyen des traces d'impact de gouttes de tailles différentes, les potentiels d'effet morphogénique correspondants (Tableau 5).

Tableau 5 : Impacts des gouttes de pluies sur le sol en fonction de leurs diamètres

Diamètre (mm)

Poids des gouttes

(mg)

Vitesse

(m/s)

Force vive

(kg)

0,5

0,06

3,5

0,376775. 10-6

1

0,52

4,4

5,03

1,5

1,71

5,2

23,16

2

4,16

5,9

72,40

2,5

8,12

6,5

176,63

3

14,04

6,9

334,24

3,5

22,29

7,3

591,25

4

33,28

7,7

986,28

5

65,

8

2080

6

112,32

8,2

3776,19

7

178,36

8,4

6292,54

Source : Tricart, 1977

Sur les espaces qui portent encore une couverture végétale, les pluies qui tombent dispersent leur énergie sur les feuilles et les branches rencontrées avant d'atteindre le sol. Cependant, les feuillages des arbres se comportent comme des gouttières qui concentrent l'eau qui tombe en grosses gouttes sur le sol. Ce dernier déjà préparé par la météorisation subit un véritable bombardement qui libère des particules jaillissant de tous les côtés. Il se creuse ainsi de petites cavités circulaires au pied des arbres saillis par des grains de sable projetés. Le même effet se produit autour des maisons où l'eau des gouttières creuse profondément le sol, en déchaussant les fondations des maisons et en déplaçant ainsi une grande quantité de particules. On parle alors d'érosion hydrique par effet de splash.

Soyer (1987) a calculé sur un intervalle de 4 ans la quantité de particules minérales déplacée annuellement par le splash. Il estime que en zone de forêt claire et de savane arborée connaissant des précipitations abondantes, le splash enlève jusqu'à 7,15 tonnes/ ha / an. Or cette estimation a été faite sur un sol à topographie régularisée. L'effet de la déclivité, comme à Assomé, viendra aggraver ce résultat.

Lorsque le sol est à découvert par le défrichement, l'impact des gouttes de pluie sous l'action du vent devient plus généralisé et plus sévère. Les particules déplacées viennent colmater les pores, rendant le sol imperméable et l'infiltration des eaux est interrompue alors que le sol n'est pas encore saturé en profondeur. En fonction de l'intensité et de la durée de la pluie, des filets d'eau peuvent s'organiser à la surface du sol.Ainsi prend naissance le ruissellement.

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