IV.1.2. Des propositions
personnelles
Le port de l'uniforme est devenu aujourd'hui un
phénomène de société. Depuis son avènement
au Burkina Faso, il est devenu une réalité incontournable. Il a
pénétré la société et le monde scolaire avec
un lot d'avantages. La population burkinabè étant majoritairement
pauvre, il vient pour lisser les disparités sociales liées
à l'habillement, permettre l'identification des élèves et
réguler la discipline au sein des établissements d'enseignement.
À présent, le respect de son modèle de couture et de son
port est devenu le maître-mot des responsables éducatifs. Quelle
est notre vision par rapport à cet état de fait?
Nous nous fondons sur le principe sociologique de R. BOUDON.
Ce sociologue estime que l'individu est l'élément premier de tout
phénomène social. Par conséquent, l'analyse de tout
phénomène social doit partir de l'homme, pris
individuellement.
Pour notre part, nous pensons qu'il faut d'abord informer et
sensibiliser largement les élèves et leurs parents sur les
avantages du port de la tenue scolaire. Car c'est d'abord à leur niveau
que ce changement de comportement devrait s'opérer pour une
adhésion sans faille.
Pour ce faire, chaque matin, les éducateurs pourraient
se poster aux différentes entrées des établissements
d'enseignement pour rappeler l'obligation du port de l'uniforme scolaire aux
éventuels contrevenants, tolérer mais sensibiliser les
élèves dont les tenues ont des fermetures défaillantes.
Quant aux enseignants, ils pourraient également inviter les
élèves au port correct de la tenue en classe. Le personnel
administratif pourraient rappeler permanemment aux élèves le port
de l'uniforme scolaire, à l'aide d'une affiche collée dans la
classe et dans les différents bureaux de l'administration et portant la
mention : « ACCÈS INTERDIT SANS TENUE SCOLAIRE » ou «
TENUE SCOLAIRE EXIGÉE ».
Placer ensuite l'élève face à ses
responsabilités individuelles dans la gestion de son uniforme quant
à l'utilisation rationnelle, l'entretien et à la
propreté.
Dans la même logique, les enseignants en cours devraient
porter des tenues décentes afin de servir de modèle aux
élèves. Car nous, adultes, devrions donner l'exemple.
Quant aux parents, ils devraient aussi jouer leur partition
en mettant tout en oeuvre pour doter leurs progénitures d'au moins deux
uniformes par an, et avoir un regard sur l'entretien et le port de la tenue de
leurs enfants.
Dans les établissements d'enseignement public, nous
avons pu constater le non-respect du modèle de couture de la tenue
scolaire. Pour pallier cela, nous suggérons que soient
désignés des couturiers attitrés par établissement
pour la confection des uniformes. Sinon, les élèves pourront
toujours coudre la tenue scolaire à leur guise pour afficher leurs
différences.
De plus, pour éviter que les élèves ne
déboutonnent leurs chemises afin d'exhiber leurs sous-vêtements ou
leurventre, nous suggérons une nouvelle coupe de chemise avec trois
boutons seulement placés à partir de la poitrine jusqu'au coup.
La partie descendante restant totalement cousue, comme cela est
déjà le cas dans certains établissements d'enseignement de
la place.
À l'endroit de l'état, nous suggérons
l'uniformisation de la tenue scolaire sur le territoire national ou sa
régionalisation (afin de l'adapter au climat), la réouverture de
l'usine Faso Textile (FASOTEX) qui pourra s'occuper de la confection des tissus
de l'uniforme et promouvoir ainsi le coton burkinabè. À
défaut, exonérer les tissus importés. Les faire rentrer
dans le pays sans taxation et les mettre à la disposition des parents en
temps opportun.
Après cela, nous suggérons que pareillement aux
publicités faites à travers les médias sur les
établissements surtout privés pour inciter les parents à
les choisir pour l'inscription de leurs enfants, soient aussi conçus des
spots publicitaires invitant les élèves au port correct de
l'uniforme. Dans ces publicités, on pourra faire ressortir les avantages
que comporte le port de l'uniforme pour les élèves. Cela incitera
les élèves au port effectif et permanent de la tenue scolaire.
Enfin, nous suggérons à l'état
d'étendre l'imposition du port de l'uniforme scolaire aux
établissements d'enseignement primaire car l'adhésion peut
être plus facile si elle est inculquée dans les habitudes
dès le bas âge.
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