II. LES AVIS DES ENQUÊTÉS
II.1. De l'uniforme scolaire
comme facteur d'intégration sociale
II.1.1.Le point de vue des
élèves
Sur 252 élèves enquêtés, 141 soit
55,95% trouvent que l'uniforme permet de réduire les
inégalités sociales et les mettre sur le même pied
d'égalité.
86 autres, soit 34,12% de cette population cible,affirment que
la tenue scolaire permet non seulement de les identifier ainsi que leur
établissement d'origine mais aussi de repérer l'intrusion au sein
de leur école.
Parmi ces mêmes participants, 41 soit 16,26% trouvent
que l'uniforme scolaire contribue à la lutte contre les dérives
vestimentaires dans les édifices scolaires. Ainsi il permettrait selon
eux d'éviter le port des tenues indécentes et extravagantes.
Aussi, 21 élèves de cette population cible soit
8,33% pensent que la tenue scolaire leur a été imposée
pour l'instauration de la discipline en milieu scolaire à travers le
respect du règlement intérieur.
Nous avons cherché à savoir si l'uniforme
scolaire permet de cacher les différences sociales et le tableau
ci-dessous en fait le point.
Tableau9: uniforme scolaire et différences
sociales
REPONSE
|
OUI
|
NON
|
SANS REPONSE
|
TOTAL
|
Nombre de répondants
|
225
|
26
|
01
|
252
|
Pourcentage
|
89,28%
|
10,31%
|
0,39%
|
100%
|
Source : enquête sur le terrain (Mars 2015)
De la lecture de ce tableau, 225 enquêtés sur 252
soit 89,28% disent que l'uniforme scolaire cache les différences
sociales marquées par l'habillement, 26 soit 10,31% répondent par
la négative. Un (01) enquêté sur 252, soit 0,39% n'a point
répondu à cette question.
Le tableau suivant nous montre les moyens par lesquels, les
élèves marquent les différences sociales.
Tableau 10: autres moyens par lesquels les
élèves peuvent marquer les différences
sociales
RÉPONSE
|
Téléphones portables
|
Moyens de locomotion
|
Coiffures
|
Bijoux
|
OUI
|
NON
|
Pas de réponse
|
OUI
|
NON
|
Pas de réponse
|
OUI
|
NON
|
Pas de réponse
|
OUI
|
NON
|
Pas de réponse
|
Nombre de répondants
|
184
|
50
|
18
|
217
|
26
|
09
|
160
|
76
|
16
|
181
|
56
|
15
|
Pourcentage
|
73.01
|
19.84
|
7.14
|
86.11
|
10.31
|
3.57
|
63.49
|
30.15
|
6.34
|
71.82
|
22.22
|
5.95
|
Source : enquête sur le terrain (Mars 2015)
Selon ce tableau, 184 enquêtés sur 252
élèves soit 73.01% affirment qu'avec les téléphones
portables ils arrivent toujours à marquer les différences
sociales à l'école.
217 enquêtés soit 86.11% trouvent que les enfants
issus de familles riches se font toujours remarquer à l'école
avec leurs moyens de locomotion.
160 enquêtés sur les 252, ce qui correspond
à un taux de 63.49% affirment que les coiffures (notamment celles des
filles) leur permettent de se différencier de leurs camarades issus des
familles les moins nanties financièrement.
Pour 181 élèves sur les 252
enquêtés trouvent que les bijoux aussi montrent
l'inégalité sociale à l'école.
En plus des moyens cités plus haut, certains
élèves (54 soit 21.42%) trouvent les inégalités
sociales sont toujours remarquables à l'école à travers
les cartables, leur documentation, les stylos, la qualité des tissus des
uniformes, leurs modèles de couture, leurs sous-vêtements, les
tenues de sport, l'argent de poche, les chaussures, les tablettes ou autres
ordinateurs portables et aussi leurs effets d'habillement lors des
journées culturelles modernes et traditionnelles.
204 répondants sur 252, disent que l'uniforme scolaire
permet de ne pas faire de différence entre les élèves
issus de familles riches et ceux provenant de familles pauvres.
200 enquêtés sur 252 soit un taux de 79.36%
reconnaissent que l'uniforme scolaire améliore leur relation car
appartenant au même groupe. Par contre, 36 soit 14.28%, pensent le
contraire et 36 autres soit 14.28% n'ont pas jugé bon de répondre
à cette question.
Sur les 252 enquêtés, 212 soit 84.12%, estiment
que la tenue scolaire améliore l'image de l'école
burkinabè.
À la question de savoir si le port de l'uniforme
scolaire contribue à résoudre le complexe de
supériorité et d'infériorité à
l'école, 210 enquêtés sur 252, soit un taux de 83.33% ont
répondu par l'affirmative.
148 enquêtés sur 252, soit un taux de 58.73% ont
répondu par l'affirmative à la question de savoir si les tenues
vestimentaires peuvent influencer le rendement scolaire des
élèves.
Nous avons cherché à savoir si les tenues
vestimentaires et les origines sociales des élèves influencent
leur rendement scolaire et le tableau suivant en fait la situation.
Tableau 11: éléments pouvant influencer
le rendement scolaire des élèves
ITEMS
|
Réponses recueillies
|
OUI
|
NON
|
SANS REPONSE
|
Nombre
|
Taux
|
Nombre
|
Taux
|
Nombre
|
Taux
|
Leurs tenues vestimentaires
|
252
|
148
|
58.73%
|
93
|
36.90%
|
11
|
4.36%
|
Leurs origines sociales
|
252
|
160
|
63.49%
|
81
|
32.14%
|
11
|
4.36%
|
Source : enquête sur le terrain (Mars 2015)
À la lumière de ce tableau, il apparaît
que, 148 enquêtés sur 252, soit un taux de 58,73% ont
répondu par l'affirmative à la question de savoir si les tenues
vestimentaires peuvent influencer le rendement scolaire des
élèves. Par contre, 93élèves sur 252, ce qui
représente 36,90%, ont donné des avis contraires et 11 autres
élèves, soit 4,36% n'ont pas daigné répondre
à cette question.
Quant à la question de savoir si les origines sociales
des élèves peuvent influencer leur rendement scolaire, sur 252
enquêtés, 160 élèves, soit 63.49% ont répondu
par l'affirmative contre 81élèves soit 32.14%.
Graphique 02: manière d'acquisition de la tenue
scolaire par les élèves
À la question de savoir comment les
élèves ont obtenu leurs uniformes scolaires, le graphique
ci-dessus fait le bilan des réponses.
Ainsi, 228 élèves sur 252 enquêtés,
soit 90.62% ont été dotés par leurs parents. 19
élèves, 7,53% sur 252 ont acquis leurs uniformes
d'eux-mêmes. 03 élèves, soit 1,19% parmi les
enquêtés ont eu leurs uniformes par l'intermédiaire
d'autres sources.
Ce graphique nous indique que la majorité des
élèves enquêtés, soit 90,62% ont acquis leurs
uniformes grâce à leurs parents.
À la question de savoir si les élèves
peuvent utiliser une tenue pendant deux années scolaires, 183 sur 252
enquêtés, soit 72,61% ont répondu par l'affirmative. Pour
se justifier, ils avancent les raisons suivantes:
- le tissu est de bonne qualité;
- pour des raisons d'économie;
- le modèle ne change pas d'une année à
une autre;
- le bon entretien de la tenue;
- les parents ne peuvent pas acheter des tenues chaque
année;
- la tenue est toujours en bon état.
Par contre, 63 élèves enquêtés sur
les 252 enquêtés, soit 25% disent qu'ils ne peuvent pas utiliser
les tenues de cette année pour l'année prochaine, car,
avancent-ils :
- le tissu n'est pas de bonne qualité;
- la tenue est trop usagée;
- la tenue a perdu sa couleur;
- la tenue est abimée;
- la perte ou le vol de la tenue;
- la tenue ne convient plus à leur taille.
Aussi, 90 élèves sur les 252
enquêtés, soit 35,71% trouvent que l'uniforme scolaire porte
atteinte à leur liberté vestimentaire. Comme raisons, ils
avancent:
- ne pas pouvoir s'habiller comme ils le souhaitent;
- être sur le même pied
d'égalité;
- être obligés de porter la tenue même en
période de fraicheur, de chaleur ou de poussière (elle n'est
souvent pas adaptée au climat);
- ne pas pouvoir exhiber leurs vêtements ou faire la
concurrence en matière d'habillement.
Par contre, 140 élèves enquêtés sur
les 252, soit un taux de 55,55% affirment que l'uniforme permet de:
- s'habiller en dehors des heures ouvrables comme ils le
désirent, surtout le weekend;
- être sur le même pied d'égalité en
matière d'habillement à l'école;
- éviter de dépenser beaucoup dans
l'habillement;
- conserver leurs habits de maison;
- se concentrer sur les études et être plus
discipliné.
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