II.3. La théorie des inégalités scolaires
de Raymond BOUDON (1973)
Selon Raymond BOUDON(1973), ce sont les stratégies
individuelles et familiales qui expliquent les inégalités de
parcours et de réussite à l'école. Selon son approche, les
jeunes et les familles arbitrent de façon rationnelle entre les
coûts et les avantages qu'ils analysent en fonction de leurs goûts,
leurs capacités, leurs moyens financiers, leurs expériences,
leurs attentes, leurs espoirs, et leurs anticipations. Pour lui, ce ne sont
donc pas les inégalités socioculturelles qui expliquent les
inégalités, mais des stratégies et des choix
divergents.
Appliquer sa théorie à l'usage des uniformes
scolaires dans notre pays signifie que les élèves et leurs
familles respectives sont en mesure de répondre aux exigences de
l'école en usant de différentes stratégies. Ainsi, l'achat
de l'uniforme ne devrait pas leur poser de problème si réellement
la volonté y est du côté aussi bien de la famille et de
l'enfant de maintenir ce dernier à l'école.
L'approche individualiste de Raymond BONDON néglige les
phénomènes de domination et ne tient pas compte de la grande
pauvreté des couches populaires aussi nombreuses dans le pays des Hommes
intègres. Ces enfants et leurs familles sont dans un état de
faiblesse en capital économique, culturel et social. Ce qui limite alors
nombre d'initiatives visant à favoriser la réussite scolaire des
enfants car il faut un minimum permettant à l'enfant de
s'intégrer dans sa nouvelle sphère de vie qu'est l'école.
En effet, les frais de scolarité qui ne cessent d'augmenter partout
(surtout dans le privé) et particulièrement dans notre pays; les
fournitures scolaires sans quoi aucun apprentissage n'est possible;
l'habillement, première chose à garantir à l'enfant avant
de quitter la maison pour l'école, etc...
En définitive, aucune des approches à elle seule
n'est suffisante pour expliquer la question de l'intégration scolaire.
Bien qu'étant parfois antagonistes, elles sont tout de même
complémentaires à certains points.
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