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à‰tude clinique thérapeutique évolutive de l'anémie palustre grave chez l'enfant à˘gé de 0 à  5 ans.

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par Ivan NGELEKA
Université de Kamina - Docteur en médecine 2015
  

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CHAPITRE V : DISCUSSION

Le paludisme grave forme anémique vient en première position devant toutes les autres formes de gravité du paludisme [30-32].

Selon Tchokoteu [33], la survenue plus fréquente de l'anémie grave au cours du paludisme parmi les enfants âgés de moins de 5 ans serait en rapport avec le faible niveau d'immunisation des sujets de cette tranche d'âge et l'association d'autres affections anémiantes telles que la malnutrition, les parasitoses intestinales et les hémoglobinopathies.

Commune de résidence

Malgré que toutes les communes soient touchées par cette maladie, nous constatons que la commune Annexe vient en tête avec 33,8% des cas (44/130) suivie des communes Kampemba et Lubumbashi avec respectivement 25,4% et 23,8%. Cette fréquence élevée pourrait s'expliquer par sa forte densité de la population et au fait que cette commune possède des centres de santé de référence qui a une moindre capacité d'accueil poussant ainsi les malades à venir se faire soigner dans notre milieu de travail.

Mois d'hospitalisation

Bien que l'accès palustre soit présent au courant de toute l'année dans notre milieu, nous remarquons que, dans notre série, des prévalences élevées ont été enregistré du mois de décembre jusqu'au mois de mai. Cette période correspond à la saison des pluies. Cette observation a été faite par plusieurs auteurs dans d'autres milieux d'Afrique où sévit le paludisme [30].

Age

L'âge moyen de nos patients est de 25,9#177;17,9 mois. Le plus jeune avait 2 mois et le plus âgé avait 59 mois. Notre moyenne est comparable à celles trouvées par Fendel [34] au Gabon en 2010, Dzeing-Ella [31] et Kouam-Kouam [35] qui notent des moyennes respectives de 27 mois, 25,5 mois (#177;19,2) et 23,1 mois (#177;13,5). En 2002, dans son étude menée au Nord du Ghana, Mockenhaupt [36] avait noté une moyenne d'âge de 21 mois.

Par contre, d'autres auteurs ont noté des moyennes inférieures à la nôtre tel est cas de Soulama [37] et de Malamba [38] qui rapportent respectivement des moyennes de 15,6 mois (#177;10,8) et de 14,4 mois.

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Dans notre série, 46,9% des enfants avaient un âge est inférieur ou égal à 2 ans. Nos résultats sont comparables à ceux de Bassat [39] et de Dzeing-Ella [31] qui ont noté des taux respectifs de 58,1% et 68%.

Bouyou-Akotet [40], dans son étude réalisée en 2009 à Libreville (Gabon), affirme que le risque de développer une anémie au cours d'un paludisme grave est significativement plus élevé chez les enfants dont l'âge est inférieur ou égal à 2 ans. En 2008 à Kilifi (Kenya), Kai [41] avait un constat identique et confirme que la moyenne d'âge des enfants qui présentent un paludisme grave forme anémique se situe entre 12 et 36 mois.

Sexe

Nous avons observé une nette prédominance du sexe féminin avec 57,7% des cas. Le sexe ratio est de 1,36. Nos résultats contredisent ceux de plusieurs auteurs ont aussi trouvé un sexe ratio en faveur des garçons : une étude menée en 1998 à Antananarivo (Madagascar) par Raobijaona [42] relève un sexe ratio de 1,4. Chiabi [43] à Yaoundé (Cameroun) en 2004, Asse [44.] et Gebre [45] ont eu 1,2. Malamba en 2007 à Kampala (Ouganda) [38] ont trouvé 1,1. Enfin, Kouam-Kouam [35], Dzieng-Ella [31] et Tchoukoteu [33] enregistrent une légère prédominance masculine avec un sexe ratio de 1,05.

Letoutourier, cité par Mutombo [30], pense que la concentration sérique des Ig M plus élevée chez la femme que chez l'homme donne à penser qu'une relation existerait entre le taux des Ig M d'un sujet et le nombre de chromosome X, ce qui permettrait à la fille (ou femme) de mieux résister à l'agression paludéenne que son homologue masculin ou tout au moins d'atténuer chez la fille (ou femme) la sévérité de la maladie ; car au cours de l'infestation de l'organisme par le Plasmodium falciparum, celle-ci stimule les lymphocytes B et il s'ensuit l'apparition des Ig M d'abord et puis des Ig G tributaires de l'immunité humorale.

Clinique

Dans notre série, plus de 4/5 de nos patients étaient pâles, tachypnéiques et asthéniques. La splénomégalie était présente dans 73% des cas à l'admission. La constatation significative dans notre série de la splénomégalie chez nos patients témoigne du caractère hémolytique d'origine paludéenne de ce trouble en l'absence d'une hémoglobinopathie, d'un trouble nutritionnel ou d'une autre cause chez nos malades. Dans la série de Gebre [32], la splénomégalie a été notée chez 50,4% des cas alors que dans celle de Tchoukoteu [33] elle a été notée dans 86% des cas.

En ce qui concerne la fièvre, Kouam-Kouam [35] note 96,6% de patients fébriles et Bassat [39] lui trouve 69,1%. Notre faible taux (70%) de patients fébriles pourrait s'expliquer par le fait que près de la moitié de cas (49,2%) avait pris un antipyrétique avant de venir en consultation.

Traitement avant

Notre étude rapporte que 37% des patients ont reçu un antipaludéen (quinine, dérivées d'arthémisinine, chloroquine) avant d'être admis à l'hôpital. Pour Tchokouteu [33], ce taux est de 27% des cas. Nos chiffres sont inférieurs à ceux trouvés par Kouam-Kouam [35] qui rapporte 79,7%.

Le manque d'amendement après cette administration du médicament est plus en rapport avec un sous-dosage des antipaludiques administrés souvent par des personnes peu informées sur le plan médical comme nous le constatons dans notre milieu.

Traitement pendant l'hospitalisation

Presque quatre patients sur cinq de nos patients (79,2%) était soumis sous un traitement fait de la quinine. Le paludisme grave à Plasmodium falciparum est une des grandes urgences thérapeutiques tropicales surtout chez l'enfant, du fait de la rapidité d'évolution. Parmi les produits schizonticides érythrocytaires indiqués dans le traitement des accès graves, la quinine reste le produit de référence. Dans le paludisme grave de l'enfant, la quinine intraveineuse reste le traitement de choix en France. Le volume apparent de distribution de la quinine est inférieur chez l'enfant à celui de l'adulte, mais son élimination est plus rapide de sorte que, aux posologies usuelles, la clairance systémique et les concentrations plasmatiques sont comparables chez l'enfant et chez l'adulte [46]. En l'absence d'étude pharmacocinétique chez le nouveau-né, le traitement repose sur la quinine aux mêmes posologies que chez l'enfant plus âgé. Le relais par voie orale est effectué selon l'état du patient par la quinine à la même posologie, ou bien par les dérivés d'Arthémisinine [47].

Evolution

L'anémie grave a provoqué le décès de 17,7% des patients de notre série. Nos résultats sont superposables à ceux de Sanou [48] qui rapporte 12,5% de décès. Raobijaona [42] trouvent dans sa série un taux de létalité proche au nôtre qui est 14,5%. Par contre, d'autres

auteurs rapportent des taux inférieurs au nôtre : 4,4% pour Bassat [39], 8,9% pour Dzeing-Ella [31] et 9% pour Malamba [38].

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, l'anémie grave est la forme de gravité la plus fréquente et responsable de la majorité des décès chez l'enfant [47].

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote