INTRODUCTION
Etat de la Question
Le paludisme est une érythrocytopathie fébrile
et hémolysante due à la présence et au
développement dans le foie puis dans les hématies d'un
hématozoaire du genre Plasmodium. Il est transmis à l'homme par
la piqure infectante d'un moustique : l'anophèle femelle. Sur plus de
500 espèces d'anophèles connues, près d'une cinquantaine
seulement sont capables de transmettre la maladie [1]. De cinq espèces
plasmodiales (falciparum, malaria, vivax, ovale et knowlesi)
actuellement responsables de cette infection chez l'homme, le P.
faliciparum est plus redoutable car il tue chaque année plus d'un
million de personnes qui sont en majorité des enfants de moins de 5 ans
[2]. Il est aussi une cause fréquente de l'anémie chez les
enfants et les femmes enceintes, et est à l'origine de 25-35% des
consultations ambulatoires 20-45% des hospitalisations et de 15-35% de
décès [2].
Dans les zones endémiques, il peut être la cause
primaire de la moitié de tous les cas d'anémie
sévère avec un taux de l'hémoglobine <5,0 g/l et
l'hématocrite <15% [3]. Il s'agit donc d'un problème de
santé publique, responsable d'absentéisme scolaire et de
gêne considérable des activités de production et un frein
potentiel au développement des pays d'endémie palustre.
Cependant, en 2012, le paludisme touchait 107 pays et
territoires (zones à risque de transmission) et 3,2 milliards de
personnes y étaient exposés. On estime à 350-500 millions
le nombre d'épisodes palustres cliniques qui se produisent chaque
année [2].
Plusieurs chercheurs se sont intéressés à
ce fléau à cause de sa morbidité chez les enfants de moins
de 5 ans, les femmes enceintes ainsi que les personnes faiblement
immunisées en vue de stimuler les organismes spécialisés
à multiplier les programmes de lutte contre le paludisme. Dans beaucoup
des pays, les programmes de contrôle du paludisme avaient connu de
succès remarquables, mais la résistance des moustiques aux
insecticides a entrainé une recrudescence de la maladie et
l'éclosion de nouvelles épidémies. Ainsi des souches de
Plasmodium falciparum résistante à la chloroquine sont
apparues. Malgré les efforts entrepris pour réduire la
transmission de la maladie et améliorer son traitement, il y a eu peu
d'évolution depuis les années 1990 [4].
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Problématique
Parmi les différentes formes de gravité du
paludisme, l'anémie sévère occupe une place importante
dans la littérature. Mais tout au long de nos recherches, nous nous
sommes rendu compte qu'il y a peu des travaux consacrés à cette
forme de gravité au pays (RDC) particulièrement à
Lubumbashi ainsi que sur les facteurs de risque de mortalité
dépendant uniquement de l'anémie palustre grave chez l'enfant.
Notre question principale est donc la suivante : quel est
le poids du paludisme grave forme anémique à Lubumbashi
précisément à l'hôpital Sendwe et comment est sa
prise en charge ?
? L'anémie palustre grave toucherait- elle tous les
enfants exposés au risque d'infection sans distinction aucune ?
? Quelle est l'évolution des enfants de moins de cinq ans
touchés par l'anémie palustre grave ? ? La mortalité due
au paludisme grave forme anémique serait-elle liée à
certains facteurs de risque à Lubumbashi ?
Choix et intérêt du sujet
Dans la pratique courante, la forme anémique du
paludisme constitue une préoccupation quotidienne pour les
pédiatres et les autres personnels de santé ainsi que les parents
car elle est responsable de taux élevés de morbidité et de
mortalité surtout chez les enfants de moins de cinq ans.
Le présent travail s'inscrit donc dans une
démarche de retracer l'anémie grave du paludisme chez l'enfant de
moins de cinq ans à Lubumbashi et d'en donner le profil
épidémiologique, clinique, thérapeutique et
évolutif ainsi que les facteurs de risque de mortalité.
Les résultats issus de ce travail permettront
l'amélioration de connaissances et la bonne compréhension des
aspects spécifiques du paludisme dans notre milieu.
Objectifs
? Objectif général :
contribuer à l'amélioration des connaissances et à la
prise en charge de l'anémie palustre grave à Lubumbashi.
? Objectifs spécifiques :
o Déterminer le profil épidémiologique
des enfants atteints de la forme anémique du paludisme grave ;
o Déterminer les signes cliniques rencontrés au
cours de cette forme de gravité du paludisme dans notre milieu ;
o Etablir le bilan thérapeutique des enfants atteints
de l'anémie palustre grave à l'hôpital Sendwe de Lubumbashi
;
o Rechercher les facteurs associés à la
mortalité liés au paludisme grave forme anémique.
Subdivision du travail
Hormis l'introduction, ce travail contient deux grandes
parties. La première est essentiellement théorique et
présente les généralités sur le paludisme grave
forme anémique chez l'enfant. La deuxième partie concerne nos
recherches sur le terrain et présente le cadre d'étude, les
matériels et méthodes, les résultats et la discussion.
Enfin la conclusion, les recommandations et les références
bibliographiques clôturent notre travail.
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