8.2.2 Importances
du facteur géographique dans la modélisation d'un SE
Dans le processus de modélisation des systèmes
d'élevage, la facteur géographique est d'une grande importance
car permet de situer d'une part le modèle à réaliser. Dans
la littérature, l'on rencontre deux grandes catégories de logique
de représentation des SE [Pacaud & Cournut, 2007] :
Ø Les systèmes inscrits dans une logique
économique de subsistance : Cette première
catégorie comprend les systèmes d'élevage tels qu'ils sont
abordés par des pays en voie de développement. Ces
systèmes sont rarement spécialisés et sont souvent
associés à une économie de subsistance, marquée
essentiellement par l'agriculture vivrière et l'autoconsommation des
productions. La représentation de ces systèmes dans les
modèles est toujours marquée par une approche qui reste
très globale et qui prend en compte un grand nombre de facteurs de
production sociaux, politiques et environnementaux [Thornton, Galvin & al.,
2003].
Ø Les systèmes inscrits dans une logique
d'économie de marché : Ce sont les systèmes
d'élevage de territoires où l'agriculture atteint un niveau
d'intensification plus important. Par opposition au premier cas, les
modèles représentant ces systèmes n'offrent en
général plus cette vision globale du système et ne
prennent pas en compte autant d'enjeux externes. Ils sont focalisés sur
un processus ou un phénomène particulier. L'angle d'attaque peut
être porté du côté du fonctionnement du troupeau ou
la gestion des surfaces ou du pâturage [Cournut, 2001].
8.2.3 Principes de
modélisation des SE
Pour comprendre le fonctionnement des exploitations agricoles,
plusieurs auteurs évoquent deux approches conceptuelles : l'une
centrée sur l'analyse des pratiques des agriculteurs et l'autre qui
s'attache à comprendre comment les agriculteurs prennent leurs
décisions [Sébillotte & Soler, 1990]. Dans cette optique,
Cournut qualifiera la modélisation systémique de
l'activité agricole comme « une démarche permettant de
rendre compte d'un ensemble de décisions humaines finalisées,
d'actions concrètes et matérielles orientant des processus
biologiques et de formaliser les liens complexes qui les associent »
[Cournut, 2001]. La modélisation dynamique du fonctionnement des
élevages est aussi un moyen de s'atteler à des cohérences
de plusieurs ordres, notamment techniques, économiques et sociales
[Cros, Duru & al., 2004]. Ainsi, l'on peut regrouper les différentes
articulations mise en jeu pour la réalisation d'un modèle
d'élevage.
Cependant, une diversité des points d'attention peuvent
être élaborés pour une modélisation d'un SE. Ces
points d'attention permettent de définir l'angle d'attaque du
système à modéliser. Les principaux points d'attention
dans la modélisation d'un SE sont les suivants [Pacaud &
Cournut, 2007] :
Ø La modélisation centrée sur la
dynamique du fonctionnement du troupeau. Dans cette catégorie
de modélisation, on retrouve deux principales tendances :
ü Le modèle se focalise sur le fonctionnement du
troupeau en général. Le nombre des animaux qui compose le
troupeau évolue avec le temps. Les états de transition sont ceux
du troupeau et non d'un individu du troupeau.
ü Le modèle qui met l'accent sur l'aspect
individuel des animaux. Les changements d'états dans le troupeau sont
asynchrones. Dans ces modèles, un individu peut évoluer
indépendamment des autres individus en fonction
d'événements particuliers. Ces modèles sont dits
individus-centrés.
Ø La modélisation de la gestion du
territoire. Les modèles mise en oeuvre dans cette
catégorie permettent par exemple d'évaluer l'impact de
changements climatiques sur le fonctionnement des systèmes
d'élevage, d'aborder les questions de durabilité
écologique des exploitations ou de représenter le fonctionnement
de la prairie.
Ø La modélisation de la combinaison
troupeau et territoire. Trois principales représentations sont
à relever :
ü La représentation du cycle de l'azote et des
flux de matières organiques ;
ü La représentation des systèmes de
pâtures ;
ü La représentation du système
fourrager.
Ø La modélisation de l'activité
de l'éleveur. La représentation explicite de
l'activité humaine est indispensable pour l'aide à la gestion de
systèmes de production agricoles. Cette représentation se
résume en deux niveaux :
ü Dans les aspects économiques : On
étudie les interactions entre composantes de production et composantes
économiques dans les systèmes d'exploitation ;
ü Dans l'organisation du travail : On relève
à ce niveau la modélisation de la main d'oeuvre pour le
travail.
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