3.2.4.1. Glossina palpalis gambiensis.
Les cages à 45, 53, 60 et 75 femelles sont
marquées par une mortalité faible comparativement à celle
du témoin, en témoigne l'analyse statistique par le calcul du
taux de mortalité. Dans les cages à 90 femelles par contre, on
note une forte mortalité avec un écart considérable entre
les différentes répétitions (écart type de 43,39%)
avant même la première larviposition.
La mortalité dans les cages témoin (grandes
cages) pourrait s'expliquer par une insuffisance d'ingestion de sang. Les
femelles affamées finissent par périr de faim avec un abdomen
blanc. Les causes de la mortalité peuvent être liées
à :
- la grande taille et à la possibilité
éventuelle de déformation des cages qui
n'adhèrent pas correctement à la membrane
couvrant le sang ;
- une éventuelle contamination du sang.
Selon Otiono et Youdeowei (1981) cité par Kaboré
(1982), dans l'alimentation « in vitro », les mouches
tsé-tsé ont besoin d'un contact tarsal avant de se gorger. Les
mauvaises conditions réalisées par non seulement la taille mais
aussi par les déformations des cages pourraient entraîner une
mauvaise prise alimentaire. C'est cette mortalité qui serait à
l'origine de la productivité faible des témoins par rapport
à celle des femelles dans les cages à 45, 53 et 60.
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Les cages TPU-3, à raison de leur taille relativement
petite par rapport à la membrane de silicone, a l'avantage de mieux
s'adhérer à celle-ci et de permettre une bonne ingestion des
glossines. C'est ce qui expliquerait le fait que, après un premier repas
sanguin, toutes les femelles des cages TPU-3 aient un abdomen bien rouge et
gonflé par rapport à celui des témoins. Selon Itard
(2000), le sang contenu dans le jabot d'une mouche qui vient de se gorger est
rouge brillant, alors qu'au cours de la digestion, celui de l'intestin prend la
couleur du sang veineux. L'aspect de l'abdomen ainsi que sa couleur rouge
impliquent que les femelles des cages TPU-3 ont ingéré une
quantité importante de sang par rapport aux femelles témoins. Il
est probable qu'il y'ait une relation entre la quantité de sang
ingéré et la longévité ainsi que la
productivité des femelles. Une colonie de Glossina palpalis
maintenue 7/7 jours par Bauer et Politzar (1982) sur membrane artificielle
a donné des performances qui se caractérisent par une
mortalité journalière haute, une productivité basse et des
pupes de faible poids. La plupart des femelles mortes étaient
affamées. C'est donc à dire que le facteur nutritif a une
influence certaine sur la longévité, la productivité et le
poids des pupes. La productivité des femelles des cages à 45, 53
et 60 s'explique par une bonne alimentation de celle-ci.
La forte mortalité dans les cages à 90 femelles
pourrait s'expliquer par une densité élevée des femelles
qui peut être une source de stress causant de nombreuses pertes chez ces
dernières.
Malgré un taux de mortalité faible dans les
cages à 75 femelles, la productivité est approximativement
égale à celle des témoins, aussi le poids moyen des
femelles y est faible. En revanche le taux d'avortons dans ce lot est
élevé. Melamby (1937) a montré qu'une alimentation
insuffisante et interrompue peut être cause de nombreux avortements. Le
poids faible des pupes, le taux d'avortons élevé de même
que cette faiblesse de productivités pourraient s'expliquer par des
conditions d'élevage inadéquates des femelles. Ce sont ces
conditions qui entraîneraient un fort avortement des femelles.
Un des facteurs qui rend difficile la production de masse des
glossines est son taux de productivité des femelles (une larve tous les
9 à 10 jours). Au regard des résultats obtenus, les femelles des
cages à 75 ont certes un taux de mortalité faible mais sa
productivité ne favorise pas une amélioration de la production
des colonies. Il convient donc de garder par cage 60 femelles soit au total 80
mouches (mâles et femelles compris). Selon les normes acceptables
données par l'AIEA, à savoir un mâle pour quatre femelles,
chaque cage peut donc contenir 64 femelles et 16 mâles.
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