3.2.1.2. Effet de sur G. morsitans submorsitans.
Il n'y a pas de différences significatives entre les
productivités des femelles alimentées 3, 4 et 6 fois par semaine.
Il en est de même pour les poids des pupes. Ces résultats
confirment les travaux de Kam (2003) sur l'effet de l'alimentation 3/7 sur
G. morsitans submorsitans. Il était arrivé à la
conclusion qu'il n'y a pas de différences significatives entre
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les productions des femelles de G. morsitans submorsitans
alimentées 3 fois par semaine et 6 fois par semaine et que cette
espèce tolérait l'alimentation 3/7 jours. Cela s'expliquerait par
le fait que G. morsitans submorsitans est une espèce de taille
moyenne et aurait un jabot qui lui permet d'absorber une quantité
importante de sang pour une diète de 24 à 48 heures. En outre,
G. morsitans submorsitans a un cycle de faim plus long que ceux des
deux autres espèces. Cette durée est de 4 jours, pouvant
même aller jusqu'à 8 à 10 jours en saison humide (Itard,
2000). Cela aurait un lien avec la taille de son jabot. Selon Itard (2000),
lorsqu'elle est affamée, G. morsitans submorsitans mâle
peut absorber 37,3 mg et la femelle 62,3 mg de sang par repas.
3.2.1.3 Effet sur G. tachinoides.
Glossina tachinoides a un optimum de
productivité de 0,06 pupes par femelle et par jour (Kyendrebeogo, 1981).
Mais seules les femelles nourries 4/7 jours se rapprochent plus de cet optimum.
La faiblesse de la production des femelles alimentées 5/7 jours
s'expliquerait par une mortalité importante enregistrée avant
même la première larviposition dans certaines
répétitions. Ceci est vérifié par l'écart
type à la première ponte larvaire très élevé
(36,8%). La mortalité fulgurante des femelles dans ce lot, pourrait
être causée par une contamination bactérienne du sang. Il
est très difficile d'avoir du sang frais indemne de toute contamination
car l'animal lui-même en représente une source. Et le sang peut
être souillé par :
- les couteaux de saignée ; - la peau de l'animal ; - les
palettes de défibrination ; - le matériel de collecte.
Malgré les précautions prises notamment
l'irradiation du sang, l'analyse bactériologique et la conservation au
froid à 4°c, une asepsie totale est très difficile. Certes,
l'irradiation réduit le développement des trypanosomes mais elle
ne permet pas de tuer les bactéries. L'analyse bactériologique a
ses limites car elle ne permet que la quantification des bactéries sans
pour autant déterminer leur pouvoir pathogène. Le sang est retenu
pour l'alimentation des glossines lorsque le nombre de colonies est
inférieur à 13. La présence d'un seul agent
pathogène peut causer des dommages au sein des mouches qui s'en sont
gorgées. L'alimentation artificielle des glossines requiert donc une
utilisation de sang indemne de toute contamination. C'est ce
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qui motive l'AIEA sur la recherche sur l'utilisation de la
congélation dans l'élevage des glossines.
Les poids moyens des pupes, indicateurs d'une bonne
alimentation sont supérieurs à 16 mg, ce qui est
considéré comme optimum chez G. tachinoides.
Au regard des différents résultats
enregistrés, on peut dire que, bien que l'alimentation 3 /7 jours
réduise les coûts de production, il ne contribue pas à une
production de masse des glossines. G. morsitans submorsistans à
cause de sa capacité à tolérer la faim peut être
alimenté 3 fois par semaine ; les autres espèces quant à
elles ne le seront que 4 fois la semaine. L'alimentation sera faite de la
façon suivante :
- une alimentation régulière pendant 10 minutes
par repas au cours des quatre premiers jours de vie des glossines ;
- après le 4ème jour, une trêve
d'une journée sera observée ; les glossines seront
alimentées pendant 15 minutes non pas pour les permettre de prendre une
quantité considérable de sang mais pour qu'elles puissent se
gorger au maximum .
Une alimentation 3/7 jours G. morsitans submorsistans
et 4/7 jours G. palpalis gambiensis et G. tachinoides
contribuera à réduire considérablement les temps
consacrés par mouche.
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