3.2. DISCUSSION.
3.2.1. Effet de l'alimentation sur les glossines.
3.2.1.1. Effet sur G. palpalis gambiensis.
Il n'y a pas de différence significative entre les
productions de pupes des femelles alimentées
3, 4, 5 et 6 fois par semaine au seuil de 5 pour cent. Cependant,
comparativement à la production des lots de femelles nourries 4, 5 et 6
fois par semaine, celles qui sont alimentées 3 fois par semaine se
caractérisent par :
- une faible productivité (0,037 #177; 0,002
pupes/femelle/jour) ;
- un poids de pupes faible : 23.74 #177; 0.86 mg.
La qualité de pupes produites indique que l'alimentation
des femelles et le transfert de nutriments de la mère à la larve
en développement « in utero » sont normaux ou anormaux
59
(Opiyo et al, 2000 ; Kam, 2003). Selon la FAO/AIEA cité
par Kam (2003), la mauvaise qualité des pupes mesurées à
travers leur faible poids indiquerait que l'alimentation et les conditions
d'élevage sont inadéquates. Cependant, compte tenu du fait que
toutes les femelles étaient placées dans les mêmes
conditions optimum de température (25 #177; 1°c) et
d'humidité (75%), seule la quantité ingérée de sang
pourrait expliquer cette faible productivité. L'intervalle entre les
repas sanguins est en moyenne de 3 à 5 jours selon les espèces
(Itard, 2000). Selon lui, chez G. palpalis gambiensis, le cycle de
faim est en moyenne de 3 jours. Mais malgré bien que ce cycle soit de 72
heures, l'irrégularité des repas, même si elle n'affecte
pas considérablement la mortalité, aurait un effet sur la
productivité des femelles. Linen (L.G-V.D) (1981) en étudiant
l'effet de l'alimentation 4/7 jours sur la productivité de G.
pallidipes, a constaté qu'une alimentation
irrégulière se traduit par une augmentation de la période
inter- larvaire, une productivité irrégulière de pupes et
une chute de leur poids.
La similarité entre les productivités des
femelles de même que les poids moyens des pupes produites, indiqueraient
que ce n'est pas le nombre de repas par semaine mais la quantité de sang
absorbée qui déterminerait les performances des femelles. En
effet, au cours du test de détermination de la quantité de sang
absorbée par femelles, les glossines alimentées
régulièrement pouvaient prendre une quantité maximale de
15,82 #177; 11.17 mg. Apres 24 heures de diète, elles absorbaient au
maximum 26,13 #177; 15.5 mg et 44,44 #177; 31,01 mg après une
interruption de 48 heures.
Les taux d'éclosion des pupes produites par les
femelles des différents lots expérimentaux et témoins ne
présentent pas de différences notables. Le type d'alimentation
n'influerait donc pas sur les taux d'éclosion mais plutôt sur la
quantité de pupes produites. Les travaux de Kaboré et Bauer
(1984) sur l'utilisation du sang lyophilisé dans l'alimentation des
glossines confirme cette observation ; en effet, ils ont obtenu un taux
d'éclosion supérieur à 93% quelque soit le lot mais la
longévité des femelles avait été durement
affectée.
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