Analyse des mariages coutumiers. Du droit comorien au droit malgache.( Télécharger le fichier original )par Oumar IBRAZA Université de Toamasina - Maà®trise en droit privé 2013 |
DEUXIEME PARTIE :LA RESULTANTE DU DROIT COUTUMIER COMORIEN ET DU DROIT COUTUMIERMALGACHEDEUXIEME PARTIE :LA RESULTANTE DU DROIT COUTUMIER COMORIEN ET DU DROIT COUTUMIERMALGACHEMadagascar est la grande île de l'océan Indien que le canal de Mozambique sépare de l'Afrique (distant de 400 km environ).Elle a comme capitale ville d'Antananarivo. C'est la quatrième plus grande île du monde après le Groenland, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Bornéo.Longue de 1580 km2 et large de 580 km2, Madagascar couvre une superficie de 590 000 km². La constitution des grandes ethnies100(*) malgaches dans le Sud et dans 1' Ouest de Madagascar est due à 1' arrivée de groupes islamisés dans le Nord de 1' Ile au cours du XIIIe siècle. Originaire du Nord et de 1' Ouest de 1' Océan Indien, constituée d'éléments fortement métissés, « cette nouvelle population va essaimer du Nord au Sud en perdant peu à peu sa référence à 1' Islam. Une tradition du Menabes esitue près de Diego-Suarez, leur point d'arrivée à Madagascar, à Antolan-Sivy et à Baobe-omby ou Bibiomby » (101(*)). Ensuite, cette civilisation musulmane s'est éparpillée dans certaines régions sakalava (102(*)) comme le cas du district d'Ambanja appelé également région du Sambirano. Il se trouve dans la partie Nord-Ouest de Madagascar, dans la région de DIANA (Diégo-Ambilobé-Nosy-Be-Ambanja). Il existe également d'importants groupes d'immigrés comoriens (103(*)), indiens, ainsi qu'un petit nombre d'Européens que l'on appelle les « vazaha ». L'Islam est la religion dominante, mais on trouve également la religion catholique. Partant de ce constat, et étant donné que chaque tribu malagasy dispose ses us et coutumes, nous proposons de revoir cette influence musulmane dans leur droit du mariage coutumier. Le mariage coutumier est légal dans tout le territoire malgache. Il a été reconnu par ledécret du 27 août 1960 portant projet codification de l'ensemble des règles juridiques du droit privé. Doté d'une telle organisation, la société d'Ambanja est fortement endogame. Ce sont les parents qui ont le monopole sur leurs filles. Elles sont sous l'autorité des patriarches. Ces derniers décident du sort de leurs filles, même en matière matrimoniale. Il suffit d'obtenir l'accord du patriarche pour épouser une femme, quivit chez son époux, qui est propriétaire de la maison. Il explique que cette société est patrilinéaire.Ce qui encourage la polygamie. Toutefois, il arrive un moment où les jeunes se connaissent sans l'intermédiaire d'aucun membre de la famille, mais le dernier mot revient toujours aux parents d'où l'institution du «mariage arrangé ».Cette union est scellée par la remise de ladot.Il faut souligner que la culture de Foumbouni relative au mariage s'apparente à celle d'Ambanja, sinon de certaines sociétés malgaches, si on en croit ANDRIAMANJATO qui écrit : « La décision est, en quelque sorte, une décision familiale et c'est cette dernière qui s'engage avec lui dans cette aventure singulière de la vie conjugale » (104(*)).Telle est la base sur laquelle s'appuie notre hypothèse, qui consiste à dire que le peuple comoro-malgache ont comme coutume matrimoniale mariage arrangé. N'y voit-on pas une esquisse de «contrainte matrimoniale » reconnue par ces droits coutumiers ?Nous sommes devant un paradoxe. Mais selon nos enquêtes, on pense que la majorité de leurs populations pratique la religion musulmane et aucune action ne peut être prise sans l'aval de la famille. Dans cette optique, comme on a déjà vu le mariage traditionnel de Foumbouni dans la première partie. Cette fois-ci, nous allons tenter de décrire le mariage d'Ambanja inspiré par le mariage de Foumbouni d'où la résultante du mariage coutumier comorien à l'inspiration malgache. * (100) * (101) JACQUES LOMBARD, Le royaume du sakalava du menabe, ORSTON PARIS, 1988, P .9 ; * (102 ) * (103) Pour appuyer cette hypothèse, on va se référer dans le document intitulé «Les royaumes Sakalava Bemihisatra de la Cote Nord-Ouest de Madagascar» :Au groupe ethnique des Sakalava se mêle le groupe religieux des musulmans immigrés: quelques milliers de Comoriens, d' Anjouanais et de Mahorais de l'Archipel des Comores, en quête de loisirs, et qui ne promènent leurs chéchias vermillon ou leurs kofi a blanches, leurs djellaba brodées, leurs longues robes traînantes et leurs khabuas (sandales ) en peau de boeuf ou en nervure de cocotier, qu'aux grèves grésillantes de la mer ou à l'ombre rafraîchissante des palmes, des « kily» et des mahabibo, P .42 ; * (104) Andriamanjato RICHARD, le tsiny et le tody dans la pensée malgache, Paris, Présence Africaine, 1957, P.50. |
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