I-6-1-2. Sexospécificités
Pour l'OMS, le terme sexospécificité est
lié aux comportements, aux rôles, aux activités et aux
attributs sociaux que les sociétés considèrent comme
propre à l'homme ou à la femme (Organisation Mondiale de la
Santé [OMS], 2017).
L'ONUSIDA utilise une définition générale de
la sexospécificité :
La sexospécificité est ce que signifie le fait
d'être un homme ou une femme dans une société donnée
par opposition à la détermination chromosomique de l'individu
à sa naissance. La sexospécificité façonne les
opportunités qui s'offrent à chacun dans la vie, les rôles
qu'il peut être amené à jouer et les types de relations
qu'il peut avoir (ONUSIDA, 2000, p.2).
Dans notre contexte, les sexospécifités se
rapportent aux besoins spécifiques des deux catégories de
sexes.
27
I-6-1-3. Intégration ou prise en compte de la
dimension du Genre
Pour l'Equipe internationale de conseil au secteur de la
sécurité (ISSAT), l'intégration du Genre consiste à
mesurer les conséquences pour les deux catégories de sexe, d'une
action planifiée en prenant en compte leurs préoccupations et
leurs expériences de manière à ce que tous
bénéficient des mêmes avantages (Equipe Internationale de
Conseil au Secteur de la Sécurité [ISSAT], 2017).
L'Assemblée Générale des Nations Unies
(1997), s'inscrit dans cette logique et mentionne que ce processus vise
à :
incorporer les préoccupations et les expériences
des femmes aussi bien que celles des hommes dans l'élaboration, la mise
en oeuvre, la surveillance et l'évaluation des politiques et des
programmes dans tous les domaines - politique, économique et social - de
manière que les femmes et les hommes bénéficient
d'avantages égaux et que l'inégalité ne puisse se
perpétuer. (Nations Unies, 1997, par. 4)
L'intégration de la dimension Genre renvoie ainsi
à la participation égale des hommes et des femmes dans tous les
domaines et activités et peut viser exclusivement les femmes, les hommes
ou les deux pour leur permettre de participer aux efforts de
développement et d'en bénéficier de manière
égale.
En juillet 1997, le Conseil Economique et Social des Nations
Unies (ECOSOC) définissait le concept de l'intégration du Genre
comme suit:
L'intégration de la dimension Genre ne saurait
signifier l'ajout "d'une composante féminine" ou même "d'une
composante concernant l'égalité des genres" dans une
activité existante. Elle va au-delà de l'accroissement de la
participation des femmes. Elle signifie que l'expérience, la
connaissance et les intérêts des femmes et des hommes ont un effet
sur le programme de développement. C'est ainsi que le processus
d'intégration peut impliquer l'identification des besoins de changement
dans ce programme. Il peut nécessiter également des changements
dans les objectifs, les stratégies et les actions afin que les femmes et
les hommes puissent influencer les
28
processus de développement, y participer et en
bénéficier. (ECOSOC, cité par Organisation Internationale
du Travail [OIT], 2017, par. 2).
Par ailleurs, le but de l'intégration de
l'égalité des genres est de transformer des structures sociales
et institutionnelles discriminatives en structures égales et justes pour
les hommes et les femmes.
Toutefois, l'exercice d'intégration du Genre ne saurait
se faire de façon ponctuelle, car nécessite un engagement et un
dévouement permanents. Megan Bastick à cet effet, indique que
« la prise en charge des questions de Genre n'est pas un objectif pouvant
être réalisé une fois pour toutes. » (Bastick, 2011,
p.19).
Dans le contexte de notre travail, l'intégration de la
dimension Genre renvoie à la prise en compte effective des actions
spécifiques au Genre dans la réforme de la Gendarmerie Nationale
par la création en son sein d'un environnement socioculturel, juridique
et institutionnel favorable à l'équité et à
l'égalité de Genre, aussi bien pour les personnels de la
Gendarmerie, que pour les bénéficiaires que sont les populations
dans leurs diversités.
|