I-6-1-4. Réforme des institutions du secteur de la
sécurité
Pour définir la « Réforme des institutions
du secteur de la sécurité », il est primordial de commencer
par comprendre les liens étroits qui unissent le concept de «
réforme », de « sécurité », de «
secteur de la sécurité », et celui de « institutions du
secteur de la sécurité ». Chacun d'eux est décrit
ci-dessous, de même que la notion de RSS.
I-6-1-4-1. Réforme
D'après le site en ligne LaToupie (2016), le terme
réforme vient du latin « reformare » qui signifie
reconstituer ou former à nouveau. Dans un sens général, ce
concept désigne un changement radical ou important réalisé
en vue d'une amélioration. Pris dans le contexte d'une institution ou
d'une organisation sociale, il s'agit d'un changement important dans
l'organisation institutionnelle ou sociale d'un pays ou d'un secteur
d'activité, dans le but d'y apporter des améliorations.
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Pour le dictionnaire en ligne Les Définitions (2014),
la réforme est l'action et l'effet de réformer. Il souligne que
le verbe « réformer» veut dire refaire, changer quelque chose,
modifier ou corriger le comportement d'une personne. Il indique par ailleurs
que le terme réforme est généralement une initiative ou un
projet qui vise à mettre en oeuvre une innovation ou à parvenir
à une amélioration d'un système ou d'une structure. Cette
réforme peut venir sur quelque chose de physique et concret comme d'un
bâtiment ou sur une question symbolique ou abstraite à l'exemple
d'une loi ou d'une forme d'organisation.
Dans le cadre de notre étude réforme
désigne la transformation des personnes ou des institutions d'un secteur
donnée à travers la redéfinition de rôles, de
responsabilités ou
d'actions en vue d'une efficacité dans la mission
assignée.
I-6-1-4-2. Sécurité
La définition de la sécurité donné
dans la Déclaration Solennelle sur la Politique Commune Africaine de
Défense et de Sécurité (PCADS) est la suivante:
[la sécurité] englobe tant la notion
traditionnelle centrée sur la sécurité de l'Etat relative
à sa survie et à sa protection contre toute agression
extérieure par des moyens militaires, ainsi que la notion non militaire
de la sécurité de la personne, basée elle sur les
impératifs politiques, économiques, sociaux et environnementaux,
en plus des droits de l'homme (Union Africaine [UA], 2014).
Dans son guide de formation intitulé Introduction
à la Réforme du Secteur de la Sécurité (2014),
le DCAF indique que la notion traditionnelle d'une sécurité
axée sur l'Etat a évolué pour faire place à un
nouveau concept de sécurité. Ce nouveau concept qualifié
de « sécurité humaine », reconnaît l'existence
d'un ensemble de parties prenantes tant étatiques que non
étatiques, susceptibles de fournir des prestations de
sécurité. Par ailleurs, souligne également le DCAF, cette
nouvelle conception de la sécurité prône également
une notion plus étendue de la sécurité, y compris la
notion de sécurité nationale sous l'angle militaire, mais aussi
les aspects politiques, sociaux, économiques et environnementaux (Centre
for the Democratic Control of Armed Forces [DCAF], 2014).
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Partant de cette nouvelle conception de la
sécurité, « la RSS devrait s'entendre comme englobant
à la fois la protection de l'Etat et le bien-être de la population
» (DCAF, Idem, p.3).
Ainsi, le concept de sécurité dans le cadre de
notre travail rejoint celle de « la sécurité humaine, objet
de la RSS » (Conseil National de Sécurité [CNS], 2012). En
effet, dans notre contexte, la sécurité va au-delà de la
sécurité de l'Etat et de ses symboles. Elle prend en compte tous
les aspects transversaux notamment, le Genre.
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