CHAPITRE V : RÉSULTATS ET DISCUTIONS
Après avoir collecté puis traité les
données, les résultats sont présentés puis
discutés. Ils se déroulent autour de la situation du
système sur le plan technique, organisationnel, administratif, financier
et économique.
5.1. Présentation du
périmètre
Le périmètre irrigué de Maury est
situé au nord-ouest de Désarmes, dans la 3e section
communale Guillaume Mogé de la commune des Verrettes. Sa superficie
irriguée mesurée à l'aide du GPS en 2004 est de l'ordre
335.60 ha. Les données actualisées par le MARNDR en 1998 donnent
600 ha potentiellement irrigables. Avec les extensions, cette superficie
irriguée se situerait aujourd'hui autour de 400 ha. Les usagers
n'habitent pas vraiment le périmètre. Ils viennent des zones
avoisinantes d'environ 1 à 3 km. Le périmètre est
présenté par ses réseaux d'irrigation, de circulation et
de drainage et ses systèmes de production.
5.1.1. Composantes du réseau
d'irrigation
Pour irriguer, il faut mobiliser l'eau. Cette mobilisation se
fait à travers des ouvrages. Les principaux ouvrages constituant le
réseau d'irrigation de Maury sont les suivants :
- Un barrage situé au point de
coordonnées géographiques 18o58'25.0»N et
072o22'32.2»W et constitué d'un seuil-déversoir
en béton au niveau de la rivière Maury, muni de deux vannes de
chasse et une vanne d'entrée dotée d'une grille ;
- Un canal tête morte d'une longueur de
160 m dérivant un débit de 495 l/s ;
- Un canal principal maçonné d'une
longueur d'environ 7.5 km ;
- Trente et un (31) canaux secondaires
partant du canal principal, maçonnés dans leur partie amont
jusqu'à une certaine longueur à partir desquels partent les
canaux tertiaires. Les vingt-six (26) premiers canaux secondaires accusent plus
de 17 km de long au total tenant compte des extensions ;
- Cinq (5) aqueducs, neuf (9) dalots et neuf (9)
chutes ;
- Dix-sept (17) bassins de distribution et
quatre (4) bassins de dissipation d'énergie ;
- Cinq (5) lavoirs et deux (2) abreuvoirs dont
les gens utilisent aussi pour laver ;
1 Cette prise est
abandonnée en raison de son niveau élevé
d'endommagement.
25
- Quatre (4) prises Tout Ou Rien, une sorte de
déversoir où l'on aménage à un niveau plus
bas par rapport au bord du canal pour arroser quelques
parcelles difficilement irrigables par les portes.
Le périmètre est divisé en onze secteurs
dont chacun comprenant un à sept canaux secondaires
présentés dans le tableau 2.
Tableau 2 : Les différents secteurs sur le
périmètre et leurs canaux secondaires
Secteur
|
No
|
Canal secondaire (nom complet)
|
Nom couramment utilisé
|
Linéaire
|
Canaux secondaires (m)
|
Canal primaire (m)
|
1
|
1
|
Jean Louis Bocage
|
Bocage
|
93.00
|
36.92
|
2
|
Gustave Elmilus
|
Baptiste
|
160.00
|
0
|
3
|
Léraus Saint-Jules
|
Léraus
|
168.00
|
66.70
|
2
|
4
|
Barrière Maury
|
Barrière Maury
|
604.00
|
239.81
|
3
|
5
|
1er Alphonse Lahens
|
Lahens 1
|
660.00
|
262.04
|
|
2e Alphonse Lahens
|
Lahens 2
|
Non connu
|
535.2
|
6
|
Rosimène
|
Rosimène
|
273.00
|
108.39
|
4
|
7
|
Lamour Altidor
|
Lamour
|
353.00
|
140.15
|
8
|
Ironce Joseph
|
Madame Irons
|
375.00
|
148.89
|
5
|
9
|
Estrale Touloute
|
Estral
|
297.00
|
117.92
|
10
|
Zo (Joseph)
|
Zo (Joseph)
|
690.00
|
273.95
|
6
|
11
|
Gros-Morne
|
Gros-Morne
|
300.00
|
119.11
|
7
|
12
|
Madame Sonson
|
Madame Sonson
|
1,648.00
|
119.11
|
13
|
Dominique Occéus
|
Dominique
|
361.00
|
143.33
|
14
|
Yvon Servius
|
Yvon
|
882.00
|
350.18
|
8
|
15
|
Alcide Alcius
|
Alcide
|
515.00
|
204.47
|
16
|
Caridad Bruni
|
Caridad
|
648.00
|
257.28
|
17
|
Joam Milfleur
|
Joram
|
359.00
|
142.53
|
9
|
18
|
Mémé Jean-Baptiste
|
Mémé 1
|
1,637.00
|
649.94
|
19
|
Désilia Dossous (1prise abandonnée)
|
Dossous
|
Non connu
|
Non connu
|
20
|
Zèpèlin
|
Zèpèlen
|
900.00
|
357.33
|
10
|
21
|
Corel
|
Corel
|
1,993.00
|
791.289
|
22
|
Ilot
|
Ilot
|
721.00
|
286.26
|
26
|
23
|
5 portes
|
5 portes
|
969.00
|
384.72
|
24
|
Pistolé
|
Pistolé
|
675.00
|
268.00
|
11
|
25
|
Pierre Sainrilus (A. Jean Pierre)
|
Sainrilus
|
200.00
|
79.41
|
26
|
Lébaillard
|
Madame Lébayard
|
849
|
337.08
|
27
|
Philemond Simon
|
Philemond
|
Non connu
|
Non connu
|
28
|
2e Mémé
|
Mémé 2
|
Non connu
|
Non connu
|
29
|
Clébert Sainté
|
Clébert 1
|
Non connu
|
Non connu
|
30
|
St-Louijeune Jeune
|
Louijeune
|
Non connu
|
Non connu
|
31
|
2e Clébert Sainté
|
Clébert 2
|
Non connu
|
Non connu
|
Total
|
16,330.00
|
6,420.00
|
Source : Archives AIM. Travaux de
Réhabilitation des Systèmes d'Irrigation de Liancourt et de
Maury, 2009.
Les noms de ces canaux secondaires sont des noms d'usagers qui
ont une influence d'une façon ou d'une autre sur le secteur en question.
Il y a vingt six canaux secondaires qui sont irriguées normalement. Les
derniers se trouvant en aval du canal primaire ne le sont pas en
périodes d'étiage à cause d'un manque d'eau. Les derniers
canaux secondaires, de 27 à 31, ont été ajoutés
après ces mesures. Leur longueur n'est pas connue. Toutefois, on a pu
estimer la longueur ajoutée au canal principal et elle passe de 6,420.00
m à 7,500.00 m environ. Il y a plusieurs prises clandestines au niveau
du canal primaire arrosant des parcelles ne faisant partie d'aucun secteur
précité à cause de leur position. De 2009 à nos
jours, il y a des petites extensions qui se font de manière informelle
de temps à autre sur les canaux secondaires.
5.1.2. Le réseau de drainage
Il n'y a pas un système de drainage artificiel au
niveau du réseau. Par rapport à la disposition du
périmètre, le drainage se fait de façon naturelle dans les
parties amont et aval sans aucun problème. Cependant, dans la partie
intermédiaire appelée Mogé, il y a un problème de
drainage causant en quelques endroits des zones marécageuses en
périodes pluvieuses. On utilise le plus souvent ces zones pour faire le
riz lagon au cours de ces périodes. En périodes sèches,
ces endroits ne sont généralement plus marécageux et sont
utilisés comme les autres.
- La première campagne débute en
novembre et prend fin en mars. Au cours de cette période, on rencontre
le haricot généralement en culture pure et parfois en association
avec
27
5.1.3. Le réseau de circulation
Sur le périmètre, on rencontre deux pistes
principales favorisant la circulation dans la zone. La première part de
carrefour Résigné sillonnant le canal principal dans la partie
sud du périmètre et conduit à barrière Maury. Les
principaux produits transportés à travers des véhicules
dans la partie amont et intermédiaire du périmètre sont
transités à travers cette voie. L'autre piste part
également de carrefour Résigné et aboutit à la
localité appelée Nan Passe. Cette voie est empruntée par
des producteurs et marchands venant de l'autre rive du fleuve appartenant
à la commune de Petite-Rivière de l'Artibonite issue de la
localité de Savane-à-Roche. Ces pistes sont utilisées par
des camions et des voitures. Cependant, en saisons pluvieuses, leur utilisation
parait très compliquée voire parfois impossible à ces
véhicules où seuls les tout terrains peuvent y accéder. A
l'intérieur même du périmètre, la circulation se
fait à pieds et par les animaux pour le transport des produits de
récolte jusqu'à barrière Maury, à carrefour
Résigné ou à Désarmes.
5.1.4. Les systèmes de production
Il s'agit de présenter les systèmes de culture et
d'élevage existant au niveau du périmètre.
5.1.4.1. Systèmes de culture
Sur le périmètre, les systèmes de culture
sont repartis en fonction de la topographie des zones qui détermine la
circulation de l'eau. En amont, l'eau est en abondance, mais la zone est
drainée de façon naturelle, les associations culturales sont
beaucoup plus fréquentes. On y cultive le haricot, le maïs, la
banane, la canne-à-sucre, la patate douce et le riz. Dans la zone
intermédiaire, très marécageuse en saisons pluvieuses
surtout, le riz est dominant avec quelques parcelles de mazombelle. La partie
aval est drainée mais l'accès à l'eau reste pourtant
très difficile à cause de la mauvaise gestion/gaspillage de l'eau
entraînant sa mauvaise distribution en amont. Les cultures comme la
canne-à-sucre, le maïs et la banane y sont pratiquées. Sur
le périmètre, trois campagnes agricoles sont pratiquées
par an :
28
la canne-à-sucre, la banane et le calalou. Certains
agriculteurs cultivent des légumes sur leurs parcelles ;
- La deuxième campagne s'étend
de mars à juin. On cultive surtout le maïs et la patate. On
rencontre quelques parcelles emblavées parfois du manioc et de la
canne-à-sucre dans cette période ;
- La troisième campagne va de juin
à novembre. Cette campagne est dominée par le riz dans les zones
où l'accès à l'eau est très facile. Dans les autres
parties, on rencontre le maïs et parfois des légumes.
Le calendrier culturel des principales cultures
pratiquées sur le périmètre se présente dans le
tableau suivant.
Tableau 3 : Calendrier culturel des principales cultures
pratiquées sur le périmètre
Mois
Cultures
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Riz
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Haricot
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Canne-à-sucre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Banane
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Maïs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Patate
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Manioc
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Légumes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Préparation de sol
|
|
Semis ou Plantation
|
|
|
Récolte
|
|
Chevauchement
plantation/récolte
|
NB. Les sarclages se sont compris entre le semis et
la récolte
Certaines cultures sont plantées et/ou
récoltées tout au long de l'année avec des périodes
de plus forte plantation et de plus forte récolte. C'est le cas pour la
banane qui est préférablement plantée de mars à
juin pour être récoltée à partir de 12 mois
après. Le manioc et la canne-à-sucre sont plantés à
priori entre mars et avril pour être récoltés entre
décembre et janvier.
29
5.1.4.2. Systèmes d'élevage
L'élevage est très peu pratiqué au niveau
du périmètre irrigué de Maury à cause de la
présence presqu'en permanence des cultures. Il faut aussi remarquer que
cela est du en partie au fait que les usagers n'habitent pas vraiment le
périmètre. Toutefois, ils possèdent des animaux comme les
porcins, caprins, équins, bovins et volailles, mais ils les gardent en
dehors du périmètre irrigué. Certains usagers entrainent
leurs animaux sur les parcelles pendant quelques jours après les
campagnes. Les déjections de ces animaux servent de fertilisants pour
ces parcelles.
5.2. Gestion technique du
système
La gestion technique concerne l'état du réseau
et l'ensemble des activités qu'offre l'association en vue de permettre
aux usagers d'avoir l'eau au moment opportun. Il s'agit entre autres du service
technique, de la fonctionnalité des infrastructures, de la distribution
et des tours d'eau, de l'entretien et de la maintenance du réseau, des
conflits et modalités de résolution. Cependant, pour mieux
comprendre la gestion du périmètre, la connaissance de son
histoire est un outil important.
5.2.1. Historique du réseau
d'irrigation
Le système de Maury a été fondé
depuis le temps de la colonie. Par exemple, le réseau comprend plusieurs
aqueducs fabriqués en chaux qui ont été mis en place par
les colons. A l'origine, le système a été construit pour
faire fonctionner les moulins qui devenaient dysfonctionnels après le
départ des colons.
En 1941, certains ouvrages ont été construits en
maçonnerie avec utilisation de pompes à cause d'un faible
débit au niveau du réseau. A cette époque, il y avait
Standard Food, une compagnie cultivant la figue banane sur le système
qui l'avait utilisé pour irriguer leurs parcelles emblavées de
figue banane. En 1946, pour cause politique, Standard Food s'en allait et le
système devenait dysfonctionnel. En 1950, sous l'intervention de
l'État et à travers le MARNDR, le système devenait
fonctionnel. En 1978, l'État avait mis un syndic sur le
périmètre. Les travaux de curage ont été faits
surtout sous forme de combite durant presque tout son mandat. En 1994, la
FAO
30
avait commencé des travaux de réhabilitation,
mais ils étaient inachevés. Sous le financement d'une
organisation internationale appelée Nouvelle Planète, ODD avait
continué ces travaux.
De 2007 jusqu'en mars 2009, CECI avait réalisé
des travaux de réhabilitation sur le système. Le barrage a
été consolidé par le MARNDR en 2010 dans le cadre du
projet dénommé « PWOJÈ LAKANSYÈL/PWOJÈ
IJANS POU KORE DEPLASE 12 JANVYE 2010 ». Ce travail a été
exécuté par CECI et financé par USAID/OFDA. Le tableau
suivant présente l'évolution des interventions sur le
réseau de sa création du temps de la colonie à nos
jours.
Tableau 4 : Historique du réseau d'irrigation de
Maury
Date
|
Événement et organismes
d'interventions
|
Au temps de la colonie
|
Création du système ;
Des aqueducs faits en chaux ont été mis en place
par les colons ; Dysfonctionnement du système après le
départ des colons.
|
1941
|
Remise en fonction du système par Standard Food et
construction en maçonnerie de certains ouvrages avec utilisation de
pompes à cause du faible débit au niveau du réseau ;
Utilisation du système par Standard Food pour irriguer les
figues bananes.
|
1946
|
Dysfonctionnement du système et départ de Standard
Food.
|
1950
|
Remise en fonction du système par l'État à
travers le MARNDR.
|
1978
|
Mise en place d'un syndic sur le périmètre par
l'État.
|
1994
|
Début des travaux de réhabilitation du
système par FAO et continuation par ODD sous le financement de Nouvelle
Planète.
|
Janvier 2007 à mars 2009
|
Réhabilitation du système par CECI.
|
Octobre 2010
|
Consolidation du barrage par le MARNDR.
|
Après la construction du périmètre au
temps de la colonie, deux interventions d'envergure ont été
faites sur le réseau notamment celles de 1994 et 2007. Ces interventions
concernaient la construction du canal principal et en partie des canaux
secondaires. Les autres interventions sont légères et concernent
la construction de quelques ouvrages ou quelques tronçons de canaux en
maçonnerie. Jusqu'à date, le réseau secondaire est en
grande partie en terre avec des pertes énormes d'eau au niveau des zones
de répartition de l'eau dans les différents canaux. Hormis la
consolidation du barrage en octobre 2010, aucune réhabilitation n'a eu
lieu sur le système depuis 2009, date de la fin de l'intervention de
CECI.
31
5.2.2. Service technique
L'association ne dispose pas de service technique. Le minimum
de service est fourni par 3 vanniers qui assurent la distribution de l'eau. Le
CG nouvellement élu met en place une commission pour la gestion des
infrastructures en vue d'une meilleure gestion de ces dernières. Cette
commission est composée d'agriculteurs membres des CS. Cependant, vu
leur faible niveau de formation, de connaissance et de technicité, cette
commission risque de ne pas produire les résultats escomptés.
Dans une logique de renforcement, l'association a signé des contrats de
partenariat avec APDBA et GEDER de façon formelle et
développé un lien avec ODD de façon informelle. Ces
actions restent encore très limitées dans le sens qu'il y a une
application très faible des protocoles d'accord.
5.2.3. Fonctionnalité des
infrastructures
Sur le périmètre, certains canaux, en
particulier les canaux tertiaires et les parties intermédiaires et aval
des canaux secondaires sont obstrués par des sédiments et des
débris, causant une perte d'eau et une diminution de la quantité
d'eau devant arriver en aval des ramifications plus petites.
La prise et les vannes sont plus ou moins fonctionnelles.
Elles sont entretenues de façon régulière en vue de
faciliter la rentrée de l'eau dans le canal tête morte et
l'évacuer quand il le faut, généralement en période
de crues.
Figure 4 : Les 2 vannes de chasse du
réseau et la vanne d'entrée accompagnée de sa grille
Figure 5 : Seuil-déversoir au travers
de la rivière dérivant l'eau dans le canal tête morte
32
|
Par rapport à la position du canal primaire au flanc
d'un versant dans la plus grande partie de sa longueur, surtout en amont, il
est très exposé à la sédimentation par des
sédiments légers, de grosses pierres et d'autres matériaux
lors des averses et souvent se sédimente graduellement, ayant ainsi pour
conséquence une diminution du débit qu'il transporte
effectivement.
|
Figure 4 : Canal primaire au flanc d'un
versant sans protection pour empêcher la sédimentation
|
Figure 5 : Tronçon d'un canal
tertiaire très enherbé
Figure 6 : Partie d'un canal secondaire en
terre battue faisant suite à la partie en maçonnerie
Le canal principal est en maçonnerie sur toute sa
longueur. Quant aux canaux secondaires, la partie amont est en
maçonnerie jusqu'à une certaine longueur et le reste, en grande
majorité, est en terre battue. La quasi-totalité des canaux
tertiaires est en terre battue. A cause de la forte infiltration dans les
parties en terre battue des canaux, il y a une diminution assez
élevée de la quantité d'eau devant arriver aux
parcelles.
33
Les portes dérivant l'eau du canal primaire aux canaux
secondaires sont endommagées, donc en mauvais état. Il y en a qui
n'ont même pas de cadenas, ce qui rend beaucoup plus difficile le
contrôle dans la distribution de l'eau. De plus, il n'y a aucun appareil
sur le réseau pouvant contrôler le débit.
|
|
|
Figure 7 : Porte d'un canal secondaire
dysfonctionnel sans cadenas ni appareil contrôlant le débit
|
5.2.4. Distribution et tour d'eau
Il y a un horaire au niveau du canal primaire jusqu'aux
secondaires, mais pas de tour d'eau jusqu'aux parcelles. Cet horaire n'est
défini pour être applicable qu'en période d'étiage,
de novembre à mai. Il faut noter qu'en saison pluvieuse, le débit
est très important au niveau du canal primaire. Ce qui laisse croire que
le problème de disponibilité en eau ne se pose pas, mais celui de
gestion ou de distribution.
La distribution de l'eau sur le périmètre et
assurée par les vanniers. Les membres du CG épaulent les vanniers
dans l'accomplissement de leurs tâches quand ils sont
dépassés. Cependant, des usagers affirment que le service de
distribution de l'eau n'est pas satisfaisant. Pour distribuer l'eau, on divise
le périmètre en trois blocs avec un jour libre pour tous les
blocs. Les différents blocs et leur horaire d'irrigation sont
présentés dans le tableau suivant.
34
Tableau 5 : Les différents blocs et leur horaire
d'irrigation
Blocs
|
Secteurs et portes
|
Portes
|
Jours et Heures
|
1
|
Secteurs 10 et 11 + porte 20 dans le secteur 9 (portes 20
à 26)
|
Portes 23 à 26
|
Du Lundi (6 : 00 AM) au Mardi (6 : 00 AM)
|
Portes 20 à 22
|
Du Mardi (6 : 00 AM) au Mercredi (6 : 00 AM)
|
2
|
Secteurs 7 et 8 + portes 18 et 19 dans le secteur 9
(portes 12 à 19)
|
Portes 15 à 19
|
Du Mercredi (6 : 00 AM) au Jeudi (6 : 00 AM)
|
Portes 12 à 14
|
Du Jeudi (6 : 00 AM) au Vendredi (6 : 00 AM)
|
3
|
Secteurs 1 à 6 (portes 1 à 11)
|
Portes 1 à 11
|
Du Vendredi (6 : 00 AM) au Dimanche (6 : 00 AM)
|
1, 2 et 3
|
Tous les secteurs
|
Portes 1 à 26
|
Du Dimanche (6 : 00 AM) au Lundi (6 : 00 AM)
|
Chaque bloc a des jours fixes dans la semaine pour recevoir
l'eau et à l'intérieur de chaque bloc, on divise par porte en
fonction de leur quantité. On priorise le plus souvent les cultures qui
sont beaucoup plus sensibles à la sécheresse, ce qui cause
généralement une sorte de réticence quant à la
collecte des redevances, quand elle est réalisée, de la part des
usagers possédant les cultures les moins sensibles à la
sécheresse. Le dimanche reste libre pour les usagers qui ont
manqué leur jour.
5.2.5. Entretien et maintenance
Le curage est le principal travail d'entretien
réalisé habituellement sur le périmètre. Bien que
rarement, l'association a l'habitude de réhabiliter des petits
tronçons de canal endommagés. On réalise
généralement deux curages par année sur le
périmètre : en novembre, avant la campagne du haricot et en mai,
au début de la saison pluvieuse. Ces curages pourraient être plus
fréquents si l'association disposait assez de fonds à ces fins.
Pour effectuer ces curages, sous forme de combite entre les usagers, on utilise
les redevances, quand elles sont payées, et l'argent venant des services
des motoculteurs après avoir enlevé le salaire des vanniers et
l'argent pour la location du local de l'association. Ces curages se
réalisent le plus souvent sur le canal principal. Parfois on touche
à peine un petit tronçon des parties amont des canaux
secondaires. Étant donné
35
que les canaux secondaires et tertiaires traversent des
parcelles, les usagers font parfois un curage léger du tronçon
traversant leurs parcelles pour pouvoir mieux utiliser l'eau.
Des fois, les travaux de curage se font en dehors des dates
précitées quand l'État haïtien, à travers
l'ODVA, octroie une assistance financière à l'association
à ces fins. Beaucoup d'usagers sont généralement
impliqués dans ces travaux et parfois, des habitants de la zone qui ne
sont même pas usagers donnent leur aide.
5.2.6. Conflits et modalités de
résolution
Plusieurs cas de conflits sont rencontrés sur le
périmètre dont les causes sont de trois types :
l'irrégularité dans la distribution, le détournement d'eau
et le choix des vanniers.
- L'irrégularité dans la
distribution de l'eau est une source de conflits entre les usagers. Ces cas
sont souvent réglés à l'amiable.
- Dans le cas de détournement d'eau,
on donne généralement un blâme psychologique,
c'est-à-dire des dures observations aux gens qui y sont
impliqués. On prévoit dans les cas les plus extrêmes
où ces derniers n'acceptent pas de se soumettre, de saisir le tribunal
compétent. Dans le dernier cas, on prévoit un versement d'une
amende monétaire par les concernés, cas qui n'arrive pas encore.
Le plus souvent, le tribunal de paix de Désarmes reçoit les
usagers en cas de conflits terriens, voie de fer, cas qui ne concernent pas le
CG.
- Le choix des vanniers est parfois une
source de conflits. Des usagers ont pensé souvent qu'il y a de la
partisannerie qui, d'après le comité de gestion, sera toujours
ainsi. Généralement, ils sont obligés de les accepter et
les laisser accomplir les tâches qui leur sont attribuées.
5.3. Gestion organisationnelle du
périmètre
Le périmètre irrigué de Maury est
géré par l'Association des Irrigants de Maury (AIM). Cette
association est la dernière structure en date, mais dès le temps
de la colonie on rencontrait déjà une forme de gestion que
l'historique de la gestion du périmètre nous renseignera.
36
5.3.1. Historique de la gestion
La gestion du système connait beaucoup de changements
depuis sa création. Au temps de la colonie, le système
était géré par les colons. Le départ de ces
derniers a entrainé le dysfonctionnement du système. Il fallait
attendre l'arrivée de Standard Food en 1941 pour la remise en
état et la gestion du système. Du départ de Standard Food
en 1946 jusqu'en 1950, le système n'a été
géré par aucun organisme. A partir de 1950, l'État a pris
en charge le système et la gestion a été assurée
par le MARNDR. En 1957, le MARNDR a laissé la tâche à
l'ODVA, une de ses structures qui, vingt-et-un ans plus tard soit en 1978, a
mis un syndic sur le système qui avait l'autorité d'appliquer des
sanctions en cas d'infraction. Après les évènements
sociopolitiques de 1986, l'autorité du syndic diminuait graduellement
d'année en année jusqu'en 2007, où l'Association des
Irrigants de Maury a vu le jour et gère le système à la
place du syndic.
L'AIM est une structure qui a été mise en place
dans le cadre de la réhabilitation des périmètres
irrigués de Maury et de Liancourt, projet qui contenait un volet
organisationnel. La création des associations d'irrigants tant à
Maury qu'à Liancourt constitue une étape historique dans la
structuration des petits périmètres irrigués de la
Vallée de l'Artibonite pour leur gestion. A la longue, cette situation
devrait permettre de clarifier le statut de ces derniers au sein de l'ODVA et
pousser les responsables à définir le mode de gestion à
adopter : serait-ce l'autogestion ou la co-gestion ? Toute intervention
additionnelle sur ces réseaux devrait se donner comme objectif de
répondre à cette question. Pour le périmètre
irrigué de Maury, l'autogestion a été adoptée. Le
tableau suivant présente l'évolution que connait la gestion du
système du temps de la colonie à nos jours.
Tableau 6 : Historique de la structure de
gestion
Date
|
Organisme de gestion
|
Au temps de la colonie
|
Les colons
|
1941
|
Standard Food
|
1950
|
MARNDR
|
1957
|
MARNDR via ODVA
|
1978
|
ODVA via un Syndic
|
8 Juin 2007
|
Création de l'AIM par CECI
|
8 Juin 2007 à nos jours
|
AIM
|
37
5.3.2. La structure actuelle de gestion
Le périmètre est géré par l'AIM. Il
s'agit donc d'une autogestion. L'organigramme suivant donne une
représentation schématique de la structure de gestion de
l'AIM.
Figure 8 : Niveau d'organisation de l'AIM
Le périmètre est structuré autour de
trois organes. Il s'agit de l'Assemblée Générale (AG), du
Comité de Gestion (CG) et des Comités de Secteur (CS).
5.3.2.1. L'Assemblée Générale
(AG)
Elle est l'instance suprême de l'association. Elle
réunit tous les usagers travaillant sur le périmètre qui
sont au nombre de neuf cents (900) environ. Le CG ne dispose pas une liste
complète, actualisée et définitive des usagers, ce qui
constitue un handicap dans l'autogestion. Un usager est membre de
l'assemblée générale de l'association dès qu'il ait
une parcelle irriguée sur le périmètre. Il n'y a pas de
droit de membres, c'est-à-dire les usagers ne versent aucune
Chaque secteur envoie son représentant et l'ensemble de
ces représentants forment le CG. Entre eux, ils réalisent les
élections pour attribuer un poste à chaque membre envoyé
par son secteur.
38
participation pour être membre de l'association. Selon
les statuts, l'AG se réunit de façon ordinaire tous les mois de
décembre pour prendre les grandes décisions telles :
- Examiner et sanctionner les rapports
d'activités et financiers de l'année écoulée ;
- Planifier la distribution de l'eau et fixer les redevances
;
- Discuter des points d'intérêt
général.
Selon le CG, sur six AG, trois sont organisées
respectivement pour les années 2009, 2011 et 2012, soit 50% de
réalisation, avec de faible taux de participation. Pour 2011 et 2012,
respectivement 60 et 58 usagers ont participé, soit 6.67% et 6.44% du
nombre total des usagers, ce qui montre que leur participation dans les AG est
très faible et loin d'être effective. Le procès verbal de
l'AG de 2009 a été introuvable. Les procès verbaux, quand
ils sont présents, sont très pauvres, c'est-à-dire ne
disposent pas vraiment d'explications claires en ce qui à trait aux
décisions prises. Tout ceci fait voir que l'association a un grand
handicap en ce qui à trait à l'organisation des AG.
5.3.2.2. Le Comité de Gestion (CG)
Le CG est composé de onze membres dont 1
président, 1 vice-président, 1 secrétaire
général, 1 secrétaire adjoint, 1 trésorier, 2
délégués, 2 conseillers et 2 membres. Il coiffe tout le
périmètre et contient un membre par secteur.
Conformément aux statuts, pour être membre du CG,
il faut passer un minimum de deux ans en comité de secteur mais lors des
premières élections, tous les membres ont été
élus pour une durée de trois ans. Pour les comités qui
allaient suivre, les statuts ont prévu de procéder par tiers
(1/3) et les postes sont bien définis avec leur durée dont 1/3
des membres pour 1 an, 1/3 pour 2 ans et 1/3 pou 3 ans. Ceci n'a jamais
été appliqué puisque toutes les élections ont
élu des membres pour une durée de 2 ans. Le CG vient d'être
élu. Pour ce nouveau comité, on prend la résolution
d'appliquer ce principe en attribuant une durée à chaque
poste.
39
Pendant deux fois, le CG contenait une femme, mais on n'a pas
encore de femmes présidentes de ce comité.
Conformément aux statuts, le CG se réunit
régulièrement chaque dimanche pour réfléchir sur le
fonctionnement de l'association et prendre les décisions
nécessaires. Selon les procès verbaux disponibles, les rencontres
sont réalisées à plus de 90% au cours des 12 derniers
mois. En moyenne, il y a entre 85 et 90% de présence au cours de ces
rencontres. Sur le plan de réunion, le CG est fonctionnel. Toutefois,
certains efforts doivent être consentis en vue d'élaborer des
procès verbaux corrects et également sur la conduite des
réunions.
5.3.2.3. Les Comités de Secteur (CS)
Les usagers exploitant un espace de terres bien
délimité sur le périmètre forment un secteur. Le
nombre de canaux secondaires qui dessert ces espaces dépend de leur
taille et varie de un à sept. Le CS est calqué sur le
découpage hydraulique du périmètre. En effet, on a au
total onze secteurs sur le périmètre. Chaque secteur a un
comité communément appelé Comité de Secteur. Ce
dernier est le premier responsable de l'entretien et la maintenance des canaux
du secteur où il se trouve. Il sert aussi d'interface entre le CG et les
usagers du secteur en question. Conformément aux statuts, tous les
comités de secteur doivent contenir sept membres avec une
particularité pour le comité du secteur 1 considéré
comme le secteur le plus petit du périmètre qui est
composé de cinq membres; ce qui donne soixante quinze (75) membres au
total pour l'ensemble des comités de secteur réunis. Il y a onze
femmes sur ces 75 membres soit 14.67% de femmes. Parmi ces dernières, on
trouve une vice-présidente pour le secteur 6. Chaque secteur est
représenté par un membre dans le CG et ce membre ne peut pas
être le président du secteur en question.
On est éligible à être candidat pour
participer aux élections en vue de faire partir du CS dès qu'on
ait une parcelle irriguée se trouvant dans le secteur et soit membre du
secteur en question. Les élections pour élire un CS se font tous
les deux ans et les électeurs sont les usagers faisant partie du secteur
en question. Selon les règlements internes de l'association, le CG
rencontre les présidents des différents CS tous les 2e
et 4e dimanches des mois et tous les membres des CS en
assemblée générale de comités de secteur tous les
derniers samedis des mois. Ces rencontres
40
n'ont jamais eu lieu, car les membres de ces comités ne
sont pas intéressés sans pouvoir donner une raison valable, ce
qui fait voir que ces comités ne sont pas fonctionnels en
réalité.
Le tableau suivant donne un résumé de la structure
de gestion du périmètre jusqu'à date et son mode de
fonctionnement.
Tableau 7 : La structure de gestion du
périmètre
Organe
|
Nombre de membres
|
Conditions d'admission
|
Élections
|
Rencontre
|
AG
|
Tous les usagers du système
|
Dès qu'on ait une parcelle irriguée sur le
périmètre
|
Pas d'organisation d'élections
|
Tous les mois de décembre
|
CG
|
11 dont un représentant de chaque secteur
|
Représentant sélectionné par les usagers du
secteur en question dans le comité de secteur
|
Tous les 2 ans pour les postes après avoir
été élu en comité de secteur et
délégué comme représentant
|
Tous les dimanches
|
CS
|
5 à 7
|
Dès qu'on fasse partir du secteur en question et
participer aux élections
|
Tous les 2 ans
|
Tous les 2e et 4e dimanches
|
Les AG régulières sont réalisées
avec de très faible taux de participation et les procès verbaux
ont de faible contenu. Le CG se réunit régulièrement mais
les procès verbaux ont de faible contenu et les prises de
décisions sont également très faibles. Les rencontres non
tenues des CS peuvent être expliquées par la surcharge de
réunions pour les membres.
Le comité de gestion nouvellement élu en avril
2013 décide de modifier les dates des rencontres
et ces dernières sont ainsi reparties ordinairement :
- AG : Tous les mois de décembre ;
- CG : tous les 2e et 4e
dimanches des mois à partir de 3 heures ;
- Commissions nouvellement mises en place : une
fois par semaine et le jour n'est pas fixé.
Les commissions se réunissent de façon
indépendante les unes des autres ;
- Conférence des présidents des
secteurs : tous les derniers dimanches des mois ;
- Assemblée des comités de
secteurs : tous les 3 mois et la date précise n'est pas fixée.
41
Toutefois, il peut y avoir des rencontres à
l'extraordinaire quand il y a besoin. A part de l'AG, les statuts ne disent
rien concernant les différentes rencontres et le CG peut modifier ces
dates sans aucun problème.
Les commissions nouvellement mises en place par le CG sont au
nombre de quatre dont trois mixtes : une pour l'administration, une pour les
infrastructures d'irrigation et une pour les matériels et une commission
de femmes. Cette décision a été soumise à l'AG et
acceptée par cette dernière, mais ne se figurant pas dans les
statuts de l'association. Ce comité prévoit l'amendement de la
charte à la fin de son mandat dans l'objectif d'intégrer
l'existence et le mode de fonctionnement de ces commissions. Le tableau suivant
présente les différentes commissions de l'association.
Tableau 8 : Les différentes commissions de
l'association
Commission
|
Membre
|
Objectifs/Raisons de mise en place
|
Fonction
|
Administration
|
5 membres dont 1 femme
|
Distribution des tâches pour le bon fonctionnement et une
meilleure gestion de l'association
|
Penser pour l'association et gérer les fonds
|
Infrastructures d'irrigation
|
5 membres dont 1 femme
|
Contrôler l'état physique du réseau, recruter
les vanniers, collecter les redevances et planifier la distribution de l'eau
|
Matériels
|
5 membres dont 1 femme
|
Gérer les matériels agricoles et de bureau
|
Femmes
|
5 femmes
|
Les partenaires de l'association exigent l'intégration des
femmes dans la gestion du système
|
Travailler de concert avec le CG dans la gestion du
système
|
5.3.3. Légalité, fonctionnalité et
légitimité de l'AIM
L'association possède tous les textes légaux
à savoir les statuts, les règlements internes, l'autorisation de
la mairie de la commune et la reconnaissance du MAST. Selon le CG, l'accord de
transfert de gestion avec le MARNDR ne se fait pas uniquement à cause du
faible taux de
42
recouvrement des redevances. L'association est donc
légale compte tenu de ces textes légaux qu'elle
possède.
Les procès verbaux des rencontres sont souvent
élaborés ; la majorité des usagers connaissent l'AIM
uniquement de nom ; les comités sont élus et les élections
se font généralement à temps et dans la transparence mais
beaucoup d'usagers ne votent pas ; l'AG n'a pas toujours eu lieu et très
peu d'usagers y participent ; il n'y a pas une liste d'usagers complète
et actualisée ; la majorité des usagers ne connaissent même
pas les membres des comités ; à part des rencontres du CG, les
autres réunions prévues n'ont jamais eu lieu. Tout ceci laisse
croire que l'association est peu fonctionnelle et légitime.
5.4. Gestion administrative
L'administration de l'association est assurée par le
CG. Le CG nouvellement élu met en place une commission spécifique
à l'administration au niveau de l'association. Ce point présente
le personnel et les biens de l'association.
5.4.1. Personnel
Le CG recrute trois vanniers sur le périmètre
par année servant aussi de policiers d'eau pour la distribution de l'eau
en fonction de leurs aptitudes à faire le travail. Ces vanniers
contrôlent aussi le désordre, empêchent ceux qui ne paient
pas les redevances de recevoir l'eau, etc. Quand ils sont
dépassés, ils sont épaulés par le CG qui supervise
leur travail. Des usagers enquêtés prétendent que la
distribution de l'eau n'est pas toujours équitable. D'après eux,
les vanniers prennent de l'argent de quelques usagers et ces derniers sont
prioritaires lors des distributions. D'autres affirment que les tâches
restent sur le papier, car les vanniers sont inefficients et/ou affichent un
comportement de découragement dans l'accomplissement de leurs
tâches. Cela est dû à la façon de les choisir et/ou
à l'irrégularité dans le paiement.
Le comité de gestion prépare un contrat dans
lequel il définit les tâches des vanniers. Le contrat est
préparé pour un an renouvelable. On utilise le service des
vanniers pendant cinq mois de l'année et chaque vannier reçoit
une somme de deux mille cinq cents (2,500.00) gourdes par mois, somme venant
des redevances et/ou des services des motoculteurs.
43
5.4.2. Les biens de l'association
L'organisation ne dispose pas de son propre local. Elle est
hébergée dans la localité de Désarmes dans une
maison qu'elle a louée. C'est dans ce local que les réunions du
comité de gestion se réalisent. C'est aussi dans ce local que se
trouve les archives de l'association et ses biens, sauf les motoculteurs. Les
biens que dispose l'association sont les suivants :
- Deux motoculteurs ;
- Une motocyclette ;
- Une génératrice de marque MAXIMA
et de capacité 3,000 watts ;
- Des outils agricoles comme piquoi,
pèle, râteau, brouette, houe et machette ;
- Des matériels de bureau :
· Un ordinateur ;
· Une vingtaine de chaise en bon état ;
· Une table de réunion ;
· Un classeur métallique ;
· Une photocopieuse ;
· Une imprimante ;
Pour les assemblées générales de
l'association et des comités de secteur, on emprunte
généralement des locaux de l'église au niveau de la
communauté.
Les archives sont gérées par le CG. Un personnel
formé dans ce domaine et qualifié se révèle
nécessaire pour une meilleure gestion des archives de l'association.
5.5. Gestion financière
Les éléments de gestion financière que
nous allons analyser sont les sources de financement, le budget, les
redevances, la gestion de compte bancaire et les rapports financiers.
44
5.5.1. Sources de financement
Les fonds de l'AIM proviennent des redevances, des services
offerts par les motoculteurs tant qu'ils sont en service et des dons d'autres
organismes. Des organismes comme FAO, ODD, CECI et MCC ont l'habitude
d'apporter leur soutien à l'association.
Dans le temps, les usagers payaient une taxe d'irrigation qui
n'était plus payée après 1986. En 2009, les redevances ont
été instaurées. Bien que faible, l'AIM a perçue des
recouvrements de 22.5, 33.75 et 15% respectivement durant les trois
premières années. Le montant est nul pour l'année
dernière. Cette absence est due à un manque de rigueur de l'AIM
à forcer les usagers à payer. Si cette tendance persiste, le
périmètre ne pourra plus compter sur cette source de financement
plus stable et plus sûre.
Avant 2010, FAO avait l'habitude de distribuer des semences
comme le haricot, le petit-mil, le pois congo et le chou de qualité
à moitié prix et des outils agricoles comme le piquoi, la
serpette, la machette, la houe, la pelle, etc. Selon les usagers, pour des
raisons politiques, ceci n'a pas eu lieu depuis cette année. Les seuls
bénéficiaires étaient toujours les membres des
comités de secteur en raison de la faible quantité. Ces semences
n'excèdent jamais une demi-tonne. Parfois, lors des curages, des
organismes comme CECI, MCC et ODD assistent l'association à travers leur
aide en argent, soit pour s'approvisionner en nourriture pour les gens
participant dans les travaux, soit pour leur donner un petit sou.
5.5.2. Budget
Le comité de gestion ne calcule pas de budget de
fonctionnement pour l'association. Il n'y a aucune prévision en ce qui
à trait aux dépenses et rentrées d'argent.
5.5.3. Redevance
Les redevances ont été fixées à
300 gourdes par carreau, soit 3 gourdes par centième et par an depuis
janvier 2009 sans être modifiées jusqu'à date. La
période retenue pour la collecte des redevances va de décembre
à mars, car cette période est considérée comme
période critique pour les usagers. Ces derniers paient cash et on leur
donne un simple reçu de paiement. On ne dispose pas de bordereau lors de
la collecte. On utilise généralement un mégaphone pour
annoncer le
45
moment de paiement et les dates limites. On décide le
plus souvent de ne plus distribuer l'eau aux usagers qui refusent de payer, ce
qui entraine le plus souvent des cas de vols d'eau, d'où conflits entre
usagers et CG et entre usagers eux-mêmes. En général, cette
action n'est que passagère et la majorité des usagers ne paient
pas les redevances. L'évolution de la collecte des redevances de 2007,
date de fondation de l'AIM, à nos jours se présente dans le
tableau suivant.
Tableau 9 : Évolution de la collecte des
redevances de 2007 à nos jours
Périodes
|
Montant collecté (gourdes)
|
Remarques
|
2007-2008
|
0
|
Le CECI travaillait sur le système pendant 2 ans.
Durant ce temps, aucune redevance n'a été prévue et
coolectée.
|
2008-2009
|
0
|
2009-2010
|
27,000
|
Bien que l'AIM n'ait pas un budget de fonctionnement, on
n'atteint jamais un taux de recouvrement de 40% en regard à la
superficie du périmètre et au nombre approximatif d'usagers, ce
qui s'explique par une faiblesse dans la gestion par les usagers.
|
2010-2011
|
40,500
|
2011-2012
|
18,000
|
2012-2013
|
0
|
- Le débit était tellement
faible au niveau du système au point qu'on ait décidé
d'annuler la collecte des redevances par manque de contrôle dans la
distribution ;
- Manque de planification et d'implication
des autorités (les usagers affichent souvent un comportement de
retissence en ce qui à trait à la collecte des redevances).
|
Pour la dernière période, les membres du CG
prend beaucoup de prétexte pour expliquer pourquoi les redevances n'ont
pas été collectées, comme le débit faible au niveau
du réseau et le manque d'implication des autorités. Il s'agit de
préférence d'un manque de suivi dans les décisions de la
part des membres du comité, les sanctions sont faiblement
appliquées. Le tableau suivant présente le pourcentage des
redevances des dépenses consenties pour les différentes
cultures.
Tableau 10 : Pourcentage des redevances des
dépenses consenties pour les cultures
Description
|
Cultures
|
Haricot
|
Riz
|
Maïs
|
Banane
|
Canne-à-Sucre
|
Dépenses totales (HTG)
|
24,950
|
44,100
|
19,357
|
32,666
|
24,300
|
Redevances annuelles (HTG)
|
300
|
300
|
300
|
300
|
300
|
Redevances pour la campagne (HTG)
|
100
|
100
|
100
|
300
|
300
|
Pourcentage redevances des dépenses pour la campagne
(%)
|
0.40
|
0.23
|
0.52
|
0.92
|
1.23
|
46
Le pourcentage des redevances des dépenses consenties
pour la campagne pour les principales cultures pratiquées sur le
périmètre montre que les usagers pourraient payer les frais de
redevances sans grande difficulté, car la redevance d'irrigation ne
représente que 0.40%, 0.23%, 0.52%, 0.92% et 1.23% des dépenses
réalisées respectivement pour le haricot, le riz, le maïs,
la banane et la canne-à-sucre. Donc, le problème de refus de
payer doit se trouver ailleurs, comme dans l'incapacité des responsables
de l'AIM à bien organiser et contrôler la collecte des redevances.
Il faut noter que les membres du CG décident de cotiser cette
année pour couvrir une partie du montant des redevances qu'ils devaient
collecter dans l'objectif de payer le local de l'association, ce qui est
vraiment absurde, car les redevances sont perçues pour ces genres de
dépenses. Ceci fait voir un certain niveau d'handicap en ce a trait
à la collecte des redevances.
5.5.4. Gestion de compte bancaire
L'association dispose d'un compte à la Caisse Populaire
de Désarmes (Kès Popilè Dezam : KPD) et les
démarches sont en cours pour ouvrir un compte à la Banque
Nationale de Crédit (BNC).
5.5.5. Rapports financiers
Le comité de gestion prépare
généralement un rapport annuel dans lequel est inclut les
rapports de toutes les activités réalisées au cours de
l'année en question pour pouvoir le présenter aux usagers lors de
l'AG. C'est un rapport dans lequel on présente de façon globale
les rubriques avec leurs rentrées et sorties qui ont été
faites au cours de l'année en question et il se trouve dans le
même cahier que le CG prépare les ordres du jour et les
procès verbaux de leurs rencontres hebdomadaires. Les documents
administratifs et comptables comme facture, proformat, bordereau, etc. sont
inexistants au niveau de l'association.
5.6. Gestion économique
Cette partie présente l'ensemble des services que l'AIM
devrait offrir aux usagers ou leur faciliter à retrouver en vue de leur
permettre d'améliorer leur situation socio-économique par une
augmentation de leur production à travers des matériels, intrants
et techniques appropriés. Les
47
plus importants sont les services conseils, le crédit
agricole et les boutiques d'intrants, le labourage et les revenus des
agriculteurs.
5.6.1. Les services conseils
Les services conseils sont quasi-inexistants sur le
périmètre, à part de CECI qui organisait parfois des
séances de formation pour les membres du CG en général et
quelques membres des comités de secteur ayant la capacité de
transmettre les informations reçues. Parfois, on invitait des usagers
considérés comme grands planteurs, ceux qui disposent d'une
grande quantité de terre et les exploitent. La plus récente
remonte en 2010.
5.6.2. Crédit agricole et boutiques
d'intrants
Il y a l'Association des Planteurs pour le
Développement du Bas Artibonite (APDBA) qui donne du crédit
à un taux d'intérêt mensuel de 2% et la KPD avec un taux
d'intérêt mensuel de 3%. La différence qui existe, c'est
qu'APDBA donne le crédit en groupe de trois personnes et ne
dépasse pas 100,000 HTG tandis que KPD donne son crédit de
façon individuel avec le montant voulu, sauf qu'il doit y avoir un
témoin appelé avaliseur qui doit disposer à payer la dette
dans le cas de non solvabilité du débiteur. Une personne ne peut
pas être témoin de deux personnes à la fois.
Il n'y a pas de services de production de semences dans la
zone, les usagers utilisent les grains sur les marchés locaux, ce qui
compromet souvent la réussite des productions à cause de la
qualité. Pour les autres intrants, il y a des structures dans la zone au
niveau desquelles les usagers peuvent s'en approvisionner.
5.6.3. Le labourage
L'AIM possède deux motoculteurs. L'un est un don de
CECI en 2011 qui est fonctionnel pour le moment et l'autre provient d'un achat
à crédit et à moitié prix de l'ODVA à la fin
2011. Pour ce dernier, non seulement l'association n'a pas encore abouti avec
le paiement, il est aussi en panne et non fonctionnel pour le moment. Les
usagers utilisent le service des motoculteurs en versant environ 75% du prix de
labourage qu'ils en devaient s'ils utiliseraient le service d'un autre.
2 Le salaire des opérateurs est de 20% des
rentrées totales
48
L'argent obtenu des services de ces motoculteurs, les
rentrées nettes dans le tableau ci-après, aident dans la
rémunération des vanniers, la réalisation des curages, la
collation lors des rencontres importantes, la location de bureau et parfois le
dépannage de la motocyclette de l'association.
On utilise les services des motoculteurs de juin à
octobre et les rentrées se présentent dans le tableau suivant.
Tableau 11 : Les rentrées d'argent à partir
des motoculteurs
Date
|
Rentrées totales (HTG)
|
Entretien et achat pièces
pour motoculteurs (HTG)
|
2Salaire opérateurs (HTG)
|
Rentrées nettes (HTG)
|
Juin à octobre 2011
|
91,000
|
50,800
|
18,200
|
22,000
|
Juin à octobre 2012
|
72,000
|
39,600
|
14,400
|
18,000
|
5.6.4. Revenus des agriculteurs
Les cultures les plus pratiquées sur le
périmètre sont le haricot, le riz, le maïs, la banane et la
canne-à-sucre. Leurs marges brutes se trouvent dans le tableau
suivant.
Tableau 12 : Marges brutes des principales cultures
pratiquées sur le périmètre
Description
|
Cultures
|
Haricot
|
Riz
|
Maïs
|
Banane
|
Canne-à-Sucre
|
Production (HTG)
|
51,056
|
14,4125
|
42,500
|
202,456
|
100,000
|
Dépenses totales (HTG)
|
24,950
|
44,100
|
19,357
|
32,666
|
24,300
|
Marge Brute (HTG)
|
26,106
|
100,025
|
23,143
|
169,790
|
75,700
|
En regard aux marges brutes réalisées à
partir des cultures, on voit que le produit brut de ces parcelles est en mesure
de couvrir largement les montants investis pour les opérations
culturales, les intrants agricoles et autres. Les productions des usagers
seraient de quantités beaucoup plus satisfaisantes si l'accompagnement
technique existait et était fonctionnel sur le périmètre,
car sans accompagnement, les agriculteurs arrivent à obtenir des marges
brutes assez satisfaisantes.
49
5.7. Synthèse des
résultats
L'étude a été axée sur les
différents pôles de gestion. Le tableau suivant présente un
résumé des résultats de l'étude.
Tableau 13 : Variables et indicateurs
caractérisant le fonctionnement de l'AIM
Variables
|
Indicateurs
|
Situation actuelle
|
Pôle
technique
|
Horaire,
distribution et tour d'eau
|
- Existence d'horaire applicable uniquement en
période
d'étiage ;
- Distribution par des vanniers par secteur
suivant un horaire bien défini sur papier par le CG.
|
Entretien et maintenance
|
Curages du canal principal aux mois de novembre et mai
généralement sous forme de combite entre les usagers.
|
Assistance technique
|
Très peu
|
Résultat
|
La gestion technique est moyennement
assurée
|
Pôle
associatif
|
Légalité
|
L'association possède tous les textes légaux
à savoir statuts, règlements internes, autorisation mairie,
reconnaissance MAST.
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Légitimité
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- Procès verbaux parfois présents
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- La majorité des usagers connaissent
l'AIM uniquement de
nom ;
- Comités élus mais beaucoup
d'usagers ne votent pas ;
- Les élections se font
généralement à temps et dans la
transparence mais très peu d'usagers y participent ;
- L'AG n'a pas toujours eu lieu et très
peu d'usagers y
participent ;
- A part des rencontres du CG, les autres
réunions prévues n'ont
jamais eu lieu ;
- Mise en place de 4 commissions par le CG
nouvellement élu.
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Fonctionnalité
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- Il n'y a pas une liste d'usagers
complète et actualisée ;
- Très peu de services sont offerts aux
membres ;
- La majorité des usagers ne connaissent
même pas les membres des comités
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Genre
(représentativité)
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Présence de femmes au niveau de l'AG et des CS. Il y en
avait 2 dans le CG. N'importe quel usager peut accéder à
n'importe quel poste dès qu'il remplisse les conditions.
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Information
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Informations disponibles mais circulent peu.
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Gestion des conflits
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Conflits réglés généralement à
l'amiable, mais parfois on prévoit de recourir à la justice en
cas de dépassement. Il y a de la partisannerie d'après quelques
usagers enquêtés.
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Résultat
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La gestion associative est moyennement
assurée
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Pôle
administratif
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Policiers
d'eau/vannier
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Existence de 3 vanniers servant aussi de policiers d'eau pour les
distributions.
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Espace de bureau
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Location
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Gestion des archives
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Les archives sont gérées par le CG et se trouvent
dans le local loué par l'association.
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Résultat
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L'association a une faible capacité de gestion
administrative
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Pôle financier
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Rapports financiers
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Non élaborés suivant les normes/présentation
parfois dans des feuilles détachées les unes des autres.
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Budget
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Pas de budget élaboré.
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Financement et don
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Pas de financement formel/sûr. Des organismes comme CECI,
MCC et FAO font des dons à l'association mais à des moments non
définis.
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Redevances
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Taux de recouvrement très faible, voire nul parfois.
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Résultat
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L'association a une très faible
capacité de gestion financière
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Pôle
économique
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Services conseils
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Pas de services conseils.
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Crédit agricole
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Disponible au niveau de quelques structures privées de la
zone.
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Boutiques d'intrants
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Les usagers s'approvisionnent en intrants sur les marchés
locaux
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Labourage
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L'association dispose de 2 motoculteurs où elle offre ce
service à meilleurs prix aux usagers.
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Revenus
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Acceptables par rapport à la situation des usagers
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Résultat
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L'association a une faible capacité de gestion
économique
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Un simple regard sur les indicateurs de bonne gestion du tableau
précédent suivant les axes technique, organisationnel,
administratif, financier et économique peut nous conduire à dire
que la pérennité du système n'est pas garantie compte tenu
de cette autogestion.
5.8. Les points de dysfonctionnement de
l'association
Les points de dysfonctionnement enregistrés au niveau de
l'autogestion du périmètre sont énormes et sont
liés aux différents axes de gestion.
Sur le plan technique
L'association a une certaine limite dans les actions qu'ils
devraient entreprendre, cela est dû à la faible assistance de la
part des organismes capables de le faire. L'aide apportée par ODD, CECI
et MCC est loin d'être suffisante pour entretenir le réseau de
façon régulière. L'AIM ne dispose pas de service technique
pour accompagner les usagers. De plus, l'État, à travers le BAC
ne se fait pas sentir. Les usagers utilisent presque toujours les mêmes
pratiques culturales. Des usagers
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enquêtés prétendent que la distribution de
l'eau n'est pas toujours équitable. D'après eux, les vanniers
prennent de l'argent de quelques usagers et ces derniers sont prioritaires lors
des distributions. D'autres affirment que parfois, les vanniers affichent un
comportement de découragement dans l'accomplissement de leurs
tâches quand le CG ne peut pas honorer le contrat signé.
Sur le plan organisationnel
Bien que l'association soit légale et de bonne
représentativité, elle est peu légitime et fonctionnelle ;
les informations sont disponibles mais circulent peu. Certains usagers
affirment qu'il y a une sorte de partisannerie en ce qui à trait
à la gestion des conflits. Parfois, des gens qui devraient être
jugés et payer une amende ne le sont pas. D'autres affirment que la
majorité des gens faisant partie des comités, surtout le CG,
disposent d'une trop faible quantité de terres au niveau du
périmètre pour prendre en charges sa gestion, car il y aura un
manque d'intérêt. Et pourtant, ceux qui en disposent de grandes
quantités ne se présentent pas lors des élections.
Sur le plan administratif
L'association ne dispose pas de son propre local, elle est
hébergée dans une maison de location, ce qui représente un
risque pour les archives compte tenu des fréquents déplacements
d'une maison à l'autre.
Sur le plan financier
Les rapports financiers ne sont pas présentés
suivant les normes (présentation dans des feuilles
détachées les unes des autres) ; il n'y a aucun budget
élaboré ; l'association n'a aucune source de financement
sûre et les dons se font très rarement ; le taux de recouvrement
des redevances est très souvent nul, ce qui limite grandement
l'association dans ses actions ; etc. Les enquêtes montrent que
l'association compte pour beaucoup dans le faible taux de recouvrement des
redevances habituellement collecté : les usagers ne trouvent pas assez
de services les stimulant à payer ; l'horaire existe presque de nom, car
souvent, des gens arrosent leurs parcelles en dehors de leurs jours sans
être punis et des usagers définissent parfois leurs
stratégies pour pouvoir
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arroser quand l'eau n'est pas disponible durant leurs jours ;
il n'y a pas une stratégie bien définie du coté des
membres du CG pour forcer les usagers à payer ; etc.
Sur le plan économique
Il n'y a pas de services conseils au niveau l'association.
Cette dernière dispose uniquement de deux motoculteurs où elle
offre ce service à meilleurs prix aux usagers. L'ensemble des services
que l'AIM devrait offrir aux usagers en vue de leur permettre
d'améliorer leur situation socio-économique par une augmentation
de leur production à travers des matériels, intrants et
techniques appropriés font gravement défaut.
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