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Enjeux d'une stratégie de communication de crise face au déficit de production d'électricité. Cas de la société nationale d'électricité SNEL.

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par Ornella NTANGA TSHISUAKA
Université de Kinshasa, RD Congo - Licence 2014
  

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Paragraphe 4 : Facteurs explicatifs du déficit de la production d'électricité à Kinshasa

D'une manière générale, la ville de Kinshasa connait une dégradation accélérée de ses infrastructures électriques, caractérisée par une surcharge généralisée, conduisant à leur endommagement. C'est ainsi qu'un système de délestage des charges a été mis en place par la SNEL, pour sauvegarder tant soit peu les équipements contre les avaries précoces dues aux surcharges, malgré la présence criante du déficit de la production d'électricité.

Parmi tant de facteurs qui expliquent le déficit de la production dans la ville province de Kinshasa, nous pouvons citer  :

· Changement des habitudes de consommation pour des raisons de survie ou commerce (moulin, petites boulangeries,...) ;

· Forte poussée démographique, conséquence à la crise et à la guerre, qui pousse la population de l'arrière-pays à chercher le mieux être en ville et, plus précisément à Kinshasa ;

· Amélioration de niveau de vie ou standing de la clientèle qui a occasionné la modification des installations ;

· Dégradation prononcée des installations électriques due par le vieillissement des équipements et l'insuffisance d'équipes techniques permanentes d'interventions ;

· Nombreux incidents suite à l'abandon des interventions entre les moins de journaliers non encadrés et à qui on demande de réaliser travail à risque à la place des agents qualifiés et expérimentés ;

· Mauvais encadrement du personnel lié à l'insuffisance des ressources humaines en qualité et en quantité ;

· Insuffisance et la mauvaise allocation des ressources financières affectées au fonctionnement de la technique ;

· Négligence des agents de la SNEL dans leurs interventions ;

· Manque de suivi réel de la part de la hiérarchie opérationnelle ;

· Intervention des tiers sur le réseau SNEL : ces derniers s'arrogent le droit d'opérer des manoeuvres sur le réseau procéder aux raccordements clandestins, soustraire les huiles de transformateurs, sectionnement des câbles, collectes des fonds auprès de la clientèle pour une intervention ;

· Extension géographique non contrôlée avec des lotissements sans cesse naissant à l'intérieure et à la périphérique de la ville, au mépris de toute analyse des possibilités de raccordements à un réseau électrique.

D'où l'apparition des poches noires telles que Mandela, Cogelos, Kimbondo, Mpasa, Socopao, 3 Vallées,...

Les causes citées ci-haut expliquent l'inadéquation actuelle entre la demande d'énergie électrique et la capacité installée des infrastructures de la SNEL.

En effet, cette surcharge a pour conséquences :

Ø Les avaries des transformateurs ;

Ø Les déclenchements répétitifs des organes de coupures ;

Ø Le vieillissement précoce des équipements ;

Ø L'alourdissement des charges d'exploitation pour la SNEL.

Les infrastructures d'électricité sur toute l'étendue de la République Démocratique du Congo ont comme une très forte dégradation. De la production en passant par les réseaux de transport pour aboutir aux réseaux de distribution, vétusté, le manque d'entretien et de maintenance programmée sont les principales causes qui rendent les installations de la SNEL, incapables de fournir un service de qualité et donner la puissance maximale pour laquelle elles avaient été construites.

En effet, la ville de Kinshasa constitue à ce jour, la plus grosse charge, alimentée par Inga et Zongo au travers des lignes 220 Kv, 132 et 70 Kv.

Partant du site d'Inga pour la production, signalons que les deux centrales (Inga I et Inga II) comprennent un total de 14 machines dont seulement sept sont aujourd'hui en état de marche normale ; ce qui conduit de temps en temps à un déficit de production avec un effet de gène sur la distribution.50(*) Par ailleurs, les réseaux de transport ont à ces jours des problèmes de limite thermique.

La nécessité de construire une deuxième ligne pour satisfaire la demande de Kinshasa parait impérieuse.

Hormis ce qui précède, la distribution de Kinshasa connait des problèmes de vétusté de certains équipements, d'indisponibilité des autres, en plus des actes de vandalismes auxquels elle est soumise.

Les conséquences de cas d'interruptions intempestives de fourniture d'énergie électrique ont modifié les comportements des abonnés. Cela, les a poussés à adopter des comportements consistant notamment :

· Procéder aux raccordements frauduleux sur les réseaux ;

· Déterrer les câbles ;

· Soustraire des huiles des transformateurs ;

· Opérer des manoeuvres sur les réseaux ;

· Refuser de payer leur consommation d'énergie électrique ;

· Construire sur et sous les canalisations électriques, et transformer leurs parcelles, considérées initialement comme abonnés domestiques en unités de production commerciale (bar, terrasse,...) et semi-industrielle (moulin, blanchisserie, petite boulangerie, etc.).

Tous ces actes commis sont imputés à tort à la SNEL et suscitent un sentiment d'hostilité de la population vis-à-vis de ses agents.

Tableau : Synthèse des facteurs explicatifs du déficit de la production

d'électricité

Nature

Causes endogènes (interne)

Causes exogènes (externe)

Panne de câble

Surcharge

Amortissement

Vieillissement

Rupture du neutre

Malfaçon

Raccordement frauduleux

Coup de pioche

Erosion

Chute d'arbre

Incendie

Surcharge

Inondation

Introduction corps étrangers

Coup de foudre

Explosion

Défaut de protection

Surcharge

Pertes d'isolement

Coup de foudre

Fusion-fusible

Surcharge

Coup de foudre

Source : Nous-mêmes à partir des entretiens avec les agents de la SNEL

* 46 KALEMA TABU, F., Op.cit, p.43

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