Détermination de la part de l'activité informelle dans la commercialisation des produits pétroliers en RDC : cas de la ville de Kinshasapar Jean-Pierre YAKUBU Université de Kinshasa - Licence en Pétrole et Gaz 2016 |
I.1.6. Causes du secteur informelSi l'État des pays africains est inexistant dans le devoir de régulation et de redistribution, il est parfois qualifié de « monstre » agonisant. Le B.I.T fait état, dans les pays du tiers monde, d'obstacles juridiques et institutionnels rendant difficile la possibilité pour les travailleurs et les entreprises d'évoluer vers le secteur formel ou de s'y maintenir. Toujours selon le B.I.T, d'autres causes fondamentales permettent le développement de l'économie informelle : les politiques publiques nationales empêchant la création d'emplois dans l'économie formelle, l'accès limité à des institutions fortes et efficaces ainsi qu'une discrimination envers les femmes et autres groupes défavorisés. Les tendances démographiques, l'absence de représentation et de moyens d'expression pour les travailleurs du secteur informel sont, de la même façon, des causes de « l'informalisation ».8(*) Face à un État incapable de redresser la situation, l'économie informelle répond, pour la population, à une stratégie de survie. L'économie informelle est en mesure de créer des emplois, et même de contribuer au produit intérieur brut, donc au revenu national. Pour C. MALDONADO, les activités informelles deviennent la seule alternative pour les chômeurs et pour les nouveaux arrivants sur le marché du travail. En dépit du fait que l'économie informelle ne peut, selon le même auteur, sortir les pays en développement de la crise, elle pourvoit à l'essentiel des emplois urbains et assure elle-même la formation. Productive et facteur de redistribution, l'économie informelle a un rôle de première importance quant au maintien de l'équilibre du système social des centres urbains.Elle a des conséquences positives en termes d'intégration économique, de cohésion et de régulations sociales. Voici une citation particulièrement pertinente d'ARLLANO, GASSE et VERNA : « Nous ne saurions longtemps ignorer la multitude de ces petits métiers qui, dans un environnement urbain ex-croissant, offrent des biens et des services peu coûteux et adaptés aux réalités socio- culturelles et aux besoins des populations. Ces entreprises sont essentielles pour susciter la richesse collective. Elles permettent de réaliser des revenus substantiels, de créer des emplois, de régler quelques problèmes de chômage ; elles contribuent aussi aux efforts de développement endogènes et autocentrés. »9(*) * 8 Rapport de BIT, cité parH, LUBELI, le secteur informel dans les années 80 et 90, Paris, centre de développement de l'organisation de coopération et de développement économique, 1991, p.19 * 9G.ARLLANO, VERMA, cité par C. ALBAGLI « l'absence de règles et instruments de mesure » les entreprises informelles dans le monde, Ste-Foy, les presses de l'université Laval,1994, p.242 |
|