CONCLUSION
Cette étude sur la problématique de la gestion
des Adductions d'Eau Villageoises a été entreprise en vue de
mieux orienter ce processus en cours dans le département et
d'éclairer les décisions des autorités de ces
différentes communes sur le choix raisonné de l'option de gestion
du service de l'eau potable.
Ce travail a été autant qu'il se peut,
objectivement mené sans prétention d'avoir fait un diagnostic
exhaustif du secteur eau potable du département. Mais le présent
mémoire a révélé, certaines des failles du
système de gestion en vigueur que nous résumons en quelques
points essentiels à savoir:
- la gestion communautaire à l'état actuel ne
rassure pas sur la pérennité du service de fourniture de l'eau
potable aux populations du Couffo : comptes-rendus de gestion
insuffisants, démocratie interne biaisée, fréquence
de conflits internes entre responsables gestionnaires ou du fait de
prétendants à la gestion.
- l'utilisation des fonds issus de la vente de l'eau par les
Associations des Consommateurs d'Eau Potable à d'autres fins. De ce
fait, les AEV ne sont pas rentables et sont pour la plupart en panne à
cause de la mauvaise volonté des ACEP à les rendre autonome en
oeuvrant pour leur autonomisation (rémédiation
systématique aux pannes qui surviennent à travers les
économies faites issues de la vente et versées entre temps dans
un compte ouvert à cet effet au lieu de la poche de quelques individus).
Du coup, il est en ce moment très difficile de passer au nouveau
processus en cours (professionnalisation de la gestion) car certains ouvrages
sont en pannes. La mairie n'ayant pas les moyens financiers de les
réhabiliter, il s'ensuit que l'ouvrage sera abandonné attendant
un jour, un PTF pour la résolution du problème ; mais
jusqu'à quand ?
- le type d'énergie utilisé (groupe
électrogène, ou abonnement à la Société
Béninoise de l'Energie Electrique) ; et la consommation par
tête d'habitant de l'eau potable sont, tout de même, autant
d'autres facteurs qui influencent négativement la rentabilité des
AEV.
Au vu de tout ceci, nous suggérons de repenser la
stratégie en priorisant l'option professionnelle.
Certes, on note un taux de fonctionnalité des points
d'eau acceptable (75,5%). Mais si rien n'est fait dans le sens de
l'amélioration des indicateurs de performance des AEV, le pire est
à craindre dans un proche avenir surtout dans la mesure où le
processus de transfert de la maîtrise d'ouvrage à la commune est
très lent et les réformes engagées par les services
compétents tardent à prendre véritablement forme sur le
terrain. Ainsi, nous suggérons qu'il est impérieux de s'employer
à fermer les fissures que la présente étude a
dévoilées au risque qu'elles ne deviennent demain des gouffres,
après demain des crevasses. C'est pourquoi, nous avons
élaboré de concert avec les acteurs locaux intervenant dans le
service d'eau potable de la commune les quatre orientations stratégiques
qui suivent :
- renforcer les capacités d'intervention de la division
technique de la mairie ;
- renforcer les capacités de compréhension des
acteurs communaux (AUEP, élus, notables...) sur les réformes
en cours;
- Prendre des mesures en vue de l'amélioration des
indicateurs financiers de gestion des AEV ;
- opter pour la professionnalisation à moyen terme de
la gestion des AEV.
L'option de professionnalisation de la gestion des AEV est
incarnée aujourd'hui par la politique sectorielle de l'Etat. Mais le
processus doit être conduit avec doigté et méthode. La
stratégie qui a consisté à transformer les actuels
Comités Directeurs en Groupements d'Intérêts Economiques
(GIE) a suscité des remous et autres malentendus parce l'idée,
non seulement, n'a pas été discuté avec les acteurs
locaux, mais parachutée de l'extérieur sans l'effort minimum de
communication et de partage que requiert un changement de si grande envergure.
Il nous semble plus judicieux de concrétiser d'abord la maîtrise
d'ouvrage communale du secteur par la signature avec les gestionnaires actuels
des cahiers de charges stipulant clairement leurs droits et obligations et la
prise de mesures limitant le développement des surcoûts de gestion
avant d'envisager la gestion professionnalisée. De toutes les
façons, la professionnalisation du service d'approvisionnement en eau
potable doit être entendue comme un processus et non comme une
panacée imposée une fois pour toute dans la
précipitation.
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