1.4. Revue de la littérature
1.4.1. Savanes
Créées par la géologie et le climat, puis
modelées par les animaux et les hommes, les savanes sont des formations
herbeuses principalement composées des herbacées vivaces de la
famille de Poaceae, parsemées ou non d'arbres et arbustes,
formant un tapis continu atteignant 2 mètres de haut à la
maturité. La présence des composantes ligneuses dans cet
écosystème est à l'origine des terminologies savane
herbeuse, savane arbustive, savane arborée et savane boisée
(White, 1983 ; Lubalega, 2016).
Compte tenu de leur origine, on distingue les savanes
édaphiques et les savanes anthropiques. Les savanes édaphiques
sont des végétations climacique qui se développement dans
des conditions de déficit hydrique avec le climat comme facilitateur du
processus. Dans les régions où les précipitations moyennes
annuelles sont supérieures à 1.500 millimètres avec les
saisons sèches de moins de trois mois, les savanes trouvent leur origine
dans le sol et le feu
5
produit naturellement. A leur tour, les savanes anthropiques
sont activées principalement par les brûlis que les paysans font
pour la culture, le pâturage, la chasse, dégager les
clairières, etc. (Günter et al. 2011 ; Lubalega, 2016).
Outre le feu, ce type des savanes peut être aussi provoqué par
l'exploitation des ressources naturelles.
1.4.2. Analyse économique des SAF
Il est toujours très important de distinguer, dans une
analyse économique des SAF, la rentabilité financière avec
la rentabilité économique. La première examine la
faisabilité d'une entreprise agroforestière individuelle en
utilisant le prix reçu ou payé directement par le producteur,
tandis que la seconde se concentre sur la désirabilité d'une
entreprise agroforestière en prenant en compte les externalités
que produit l'entreprise sur la société entière et
vice-versa (Nair, 1993 ; Eboutou, 2009 ; FAO, 2006 ; Aboubacar, 2014).
La rentabilité à son tour exprime la
capacité d'un capital à produire des revenus monétaires,
soit par placement, soit par investissement dans un système productif
dont le bénéfice attendu doit être supérieur au
capital investi (Silem & Albertini, 1999 ; Eboutou, 2009).
1.4.3. Agriculture et changement climatique
Considérée comme l'un des moteurs du changement
climatique, l'agriculture est, elle aussi, extrêmement sensible à
ce fléau de l'ère. Bien que certaines régions du globe
puissent enregistrer l'amélioration de la production de quelques-unes de
leurs cultures, il est clair que le changement climatique impacte, d'une
manière générale, négativement la production
agricole. La modification des régimes de précipitations ou
l'augmentation de la température accroit le risque de baisse de
rendement à court terme et de production à long terme. Devant
cette situation, deux défis majeurs sont à relever dans le
secteur agricole à savoir la réduction de ses émissions de
GES tout en s'adaptant aux conséquences du changement climatique (Nelson
et al., 2009 ; Seguin, 2010).
L'utilisation des SAF en vue d'une éventuelle
réduction des émissions de GES constitue l'un des moyens
susceptibles d'améliorer la production agricole et le revenu de la
population, de préserver les sols contre les érosions, d'assurer
la protection des eaux souterraines, de maintenir la biodiversité et de
participer à la séquestration de carbone (Nelson et al.,
2009 ; Seguin, 2010 ; Kanayo & Shenggen, 2015).
6
|