1.4.4. Agroforesterie
Le jardin de case, la pratique qui consiste à laisser
certains arbres de valeur dans le champ durant le défrichage, le
Taungya, sont autant des systèmes qui existent depuis lors. Au
moyen-âge, les agriculteurs européens commençaient
déjà, après brûlis, à intégrer les
arbres dans leurs parcelles agricoles.
Au 19ième siècle, la conservation et
l'utilisation durable des écosystèmes tropicaux étaient
devenues un sujet d'actualité mondiale. En 1970, les institutions
politiques, financières et des recherches se sont convenues que
l'agroforesterie est un système de gestion durable d'utilisation de la
terre à des fins agricoles et forestières. De cela, plusieurs
institutions étaient mises en place à l'exemple de
l'International Center for Research in Agroforestry (ICRAF) en 1977,
qui devint le Centre International de Recherche en Agroforesterie (CIRA) en
1978 et World Agroforestry Center (WAC) en 2002, pour appuyer,
planifier et coordonner, à l'échelle mondiale, la recherche
associant les systèmes de gestion de terre en matière agricole et
forestière. En effet, « l'agroforesterie est un nouveau nom pour
une ancienne pratique » (Nair, 1993).
1.4.4.1. Définition
Plusieurs définitions du terme « agroforesterie
» existent dans la littérature scientifique. Voici celles qui sont
retenues dans ce travail :
« L'agroforesterie est un terme générique
servant à désigner les systèmes d'utilisation des terres
et les pratiques dans lesquelles les plantes ligneuses vivaces sont
délibérément intégrées aux cultures
agricoles et/ou à l'élevage pour une variété de
bénéfices et de services » (Hanspeter, 2015).
Après modification, Nair définit ce concept
comme « la culture délibérée de plantes ligneuses
pérennes en interaction écologique ou économique avec des
cultures saisonnières ou de l'élevage, simultanément ou en
séquence temporelle » (Torquebiau et al., 2002). La base
de cette définition est la pérennité.
Le WAC définit l'agroforesterie comme « un terme
collectif pour des systèmes et des techniques d'utilisation des terres
où des ligneux pérennes (arbres, arbustes, arbrisseaux, sous
arbrisseaux et par assimilation palmiers et bambous) sont cultivés
délibérément sur des terrains utilisés par ailleurs
pour la culture et/ou l'élevage dans un arrangement spatial ou
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temporel, et où existent des interactions
écologiques et économiques entre les ligneux et les autres
composantes du système » (Munyua et al., 1989 ; Edna,
2007).
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