L'enquête menée auprès des 120
opérateurs a montré que 76 d'entre eux sont en possession d'une
carte d'immatriculation fiscale tandis que 44 n'en possèdent pas, (cf.
tableau 7). Il a été découvert lors de l'enquête par
le croisement de la variable année de commencement de l'activité
avec la variable dernière date de paiement de l'impôt, cf. tableau
8, que parmi les 76, seulement 6 sont en règles par rapport à
l'administration fiscale. En effet la dernière année du paiement
de leur impôt est en 2015. Quant aux 70 restants tendent vers l'informel.
La dernière année à laquelle ils sont payés leur
impôt varie de 2009 à 2014.
Pour les opérateurs qui ne sont en possession de la
carte d'immatriculation fiscale: il peut être constaté à
première vue que le motif « cher » prédomine avec 33
citations, cf. tableau 9. Par le mot « cher », ces opérateurs
veuillent exprimer que les frais liés à l'obtention de la carte
d'immatriculation et le paiement de l'impôt qu'implique sa possession est
cher. Ils préfèrent par conséquent exercé leurs
activités sans être connus par l'administration fiscale. De
même, pour ceux qui sont en possession de la carte d'immatriculation
fiscale : le motif « cher » prédomine pour l'arrêt du
paiement de l'impôt avec 26 citations, cf. tableau 11.
En se référant à la littérature,
jusqu'ici la principale cause invoquée par les opérateurs pour
justifier de leur non enregistrement fiscal ou de l'abandon du paiement de
l'impôt coïncide avec l'approche légaliste. Cette approche
considère que le secteur informel est constitué de
micro-entrepreneurs qui préfèrent fonctionner de manière
informelle afin d'éviter les coûts associés à
l'immatriculation et aux autres procédures officielles y compris le
montant de l'impôt. Mais qu'en est-il de la réalité ? Les
frais liés à l'acquisition de la carte d'immatriculation et au
paiement de l'impôt ont-ils de bonnes raisons d'être
évités par les opérateurs ? Si non, pourquoi le motif
« cher » prédomine-t-il dans les réponses? Pour
répondre à la première question, la procédure
d'acquisition de la carte d'immatriculation fiscale ainsi que le système
de paiement de l'impôt synthétique vont être
présentés ci-après.
35
D'abord, l'entrepreneur doit se déclarer auprès
du Fokontany dans lequel son établissement est localisé. Ensuite,
il remplit une déclaration d'existence au Centre Fiscal et payer
l'impôt synthétique ou l'acompte prévisionnel. Puis il
demande une carte statistique à l'INSTAT. Enfin, il retourne au Centre
Fiscal pour obtenir la carte de l'impôt synthétique ou la carte
d'immatriculation fiscale (connue aussi sous le nom de « carte rouge
» ou carte professionnelle), qui devra être renouvelée chaque
année et lui donnera la possibilité de se fournir chez les
grossistes.
Concernant l'acompte prévisionnel : l'impôt
synthétique des contribuables de l'année en cours fait l'objet
d'une perception par acomptes calculés sur les impôts dus au titre
de l'année précédente. Le contribuable qui estime que le
montant de l'acompte payé est égal ou supérieur aux
cotisations dont il sera finalement redevable pourra, sur autorisation de
l'Administration fiscale, se dispenser de tout autre versement d'acompte pour
l'année en cours en remettant à l'agent chargé du
recouvrement des impositions de l'année précédente, avant
la date exigée pour ledit versement, une déclaration datée
et signée. Les acomptes payés par les contribuables sont à
valoir sur l'impôt dû au moment de la déclaration.
Concernant l'impôt synthétique :
Le système de l'impôt synthétique est
expliqué comme suit :
? La base imposable est constituée par le chiffre
d'affaires réalisé ou le revenu brut ou gain acquis par le
contribuable durant l'exercice clos au 31/12 de l'année
antérieure ;
? Le taux de l'impôt est fixé à 5% de la
base imposable ; ? Le minimum de perception est de Ar. 16 000
Le montant de l'impôt payé par le contribuable
est donc fonction de son chiffre d'affaires ou de son gain. Il ne doit donc pas
être jugé comme étant cher (à moins de mettre en
cause la légitimité du taux d'imposition). Il peut être
déduit de tous ce qui ont été expliqués que la
cause invoqué, entre autres « cher » ne reflètent pas
la réalité. Il requiert donc une analyse plus approfondie des
autres variables pour comprendre cette situation.