4.3. Les facteurs institutionnels
Les différentes dispositions prises par l'État
pour la préservation de l'environnement constituent les facteurs
institutionnels qui englobent les lois et règlements mis en place et les
actions de reboisement orchestrées.
4.3.1. Des lois et règlements en vue de la
préservation de l'environnement
La protection de l'environnement est un volet essentiel qui
est assuré par différents services de l'État. C'est dans
cette logique que la coupe d'arbres et le transport du bois sans autorisation
sont des activités illégales proscrites par la loi (en vue de
créer ou de maintenir en zones urbaines un taux de boisement conforment
aux dispositions légales, il est interdit d'y abattre ou de mutiler tout
arbre se trouvant sur le domaine public sans autorisation préalable du
Maire de la commune urbaine concernée. Cette autorisation ne peut
être accordée que pour cause d'utilité publique, ou en cas
de danger susceptible d'être causé par l'arbre concerné,
après avis du responsable local de l'Administration chargée des
forêts. En plus, l'abattage ou la mutilation des arbres en zones urbaines
ne peut intervenir qu'après paiement à la commune
concernée par le demandeur de l'autorisation, de la valeur
estimée des dommages envisagés43), c'est pourquoi lors
des contrôles effectués par les agents des eaux et forêts,
les transporteurs de bois sans autorisation voient leur moyen de transport
au
42 Le tourteau est une masse compacte formée
de résidus de graines, de fruits dont on a exprimé l'huile, et
qui sert de nourriture au bétail. (38 dictionnaires).
43 Article 12 alinéa (1) et (2) du
décret n° 95/531/pm du 23 aout 1995 fixant les modalités
d'application du régime des forets au Cameroun
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 136
même titre que leur cargaison saisies, et ces derniers
sont dans l'obligeance de payer le triple des frais requis pour la
délivrance de l'autorisation pour rentrer en possession de leur
cargaison. Cette sanction s'applique également aux individus qui
abattent des arbres sans autorisation aussi bien dans leur domicile
qu'ailleurs. La fabrication du charbon (à la suite de l'abattage
d'arbres) est une pratique proscrite et passible d'une
arrestation44. En plus de l'accent particulier accordé au
circuit de la coupe et de la commercialisation du bois, certaines pratiques
s'inscrivant comme dégradantes sont aussi visées.
Longtemps considérés comme néfastes pour
les paysages végétaux, les feux de brousse sont
considérés de plus comme un élément qui permet
d'entretenir certains paysages lorsque ceux-ci sont pratiqués de
manière contrôlée. Conscient de cela, l'État via le
service de l'environnement et de la protection de la nature a mis en place une
réglementation en matière de feux de brousse. En effet, cette loi
fixe la période, les heures et les lieux de mise en place de ces feux.
D'ailleurs, « Nonobstant l'autorisation de l'autorité
administrative (...) toute personne ayant allumé un feu doit rester sur
les lieux jusqu'à ce que ce feu soit complètement éteint.
Elle doit, en outre, prendre toute disposition afin d'éviter que ledit
feu ne se propage au-delà du terrain concerné
».45
Pour prévenir les méfaits des feux de brousse,
« (...) les autorités administratives locales, l'administration
chargée des forêts et les Maires des communes doivent, avec le
concours des communautés villageoises, créer des équipes
de surveillance et des centres de lutte contre les feux de
brousse.46
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