II. Mon expérience
Chaque enfant reçoit une éducation
spécifique, propre à chaque famille. Cette éducation est
différente pour chacun car influencée par différents
facteurs : environnement dans lequel il grandit, coutumes et traditions de la
famille, etc. Au moment de leur entrée à l'école, certains
enfants voient les principes auxquels ils se référent
quotidiennement depuis leur naissance, entrer en contradiction avec ceux de
l'école. Et si certains enfants voient dans l'école une
institution sacrée, à laquelle il faut s'adapter, ce n'est pas le
cas de la majorité d'entre eux. Effectivement, ce n'est pas parce qu'il
y a marqué « école » sur la façade d'un
bâtiment que l'enfant se transforme instantanément en
élève et adopte par conséquent les usages sociaux de
référence. Cela ne se fait pas naturellement : l'enfant
n'abandonne pas miraculeusement ses comportements habituels. Cette
spontanéité se créée et s'entretient
quotidiennement, par différents moyens :
? atmosphère : l'école fonctionne tout
comme la société, selon un système de droits et de
devoirs. Nous allons nous attarder sur ce dernier point. Il existe une
multitude de règles à respecter : se tenir correctement, ne pas
crier, apprendre ses leçons... L'élève doit se soumettre
à la discipline scolaire. Cependant, si celle-ci se doit d'exister dans
les grandes lignes pour fixer certaines limites, il est important qu'elle ne
descende pas jusque dans la minutie des détails. Philippe Meirieu
synthétise ces propos ainsi : « Il est indispensable qu'il y
ait des règles. Il est mauvais que tout soit réglé.
» Ainsi, tout ne doit pas être déterminé avec
précision sous peine d'amener les élèves à deux
types de comportements négatifs. Soit l'élève
perçoit la règle comme injuste, odieuse voire absurde et
créée dans le seul but de le contrarier, de l'ennuyer, auquel cas
il devient un révolté. Soit l'élève perçoit
la règle comme impérative, intangible et s'y soumet passivement
sans résistance, s'habitue à ne plus rien faire que par ordre,
auquel cas il devient un inactif. Dans notre société, un individu
doit être capable d'agir par lui-même. Une réglementation
trop envahissante engendre une mauvaise influence. Les grandes lignes
directrices doivent donc être amenées, expliquées en
début d'année, puis respectées tout au long de
l'année et possiblement modifiées, sous certaines conditions,
avec l'aide des élèves.
47
Au sein de ma classe
Tout d'abord, il est important de souligner la présence
de deux maîtres, avec des attentes et des modes de fonctionnement
forcément différents. De plus, il n'existe pas de
règlement écrit, créé conjointement, auquel les
élèves pourraient se référer quotidiennement. Par
conséquent, ceux-ci doivent réaliser un gros travail d'adaptation
au niveau comportemental : ce que tolère l'un des deux enseignants n'est
pas forcément le cas de l'autre, et vice-versa.
En ce qui concerne ma pratique quotidienne, je vais
tâcher de la résumer succinctement. Je n'ai pas
créé, ni demandé à mes élèves de
créer un règlement de la classe, qu'il soit oral ou écrit.
Les élèves ont une certaine liberté, qui a pour limite le
respect : le respect du matériel, le respect des consignes, le respect
des camarades et de l'enseignant. Ma volonté étant de ne pas les
enfermer dans d'innombrables interdictions, et ainsi les réduire
à l'aliénation, mais plutôt de leur laisser une
possibilité d'agir, tout en respectant un cadre.
Cependant, ce type de fonctionnement pose certains
problèmes : les grandes lignes sont émises, mais celles-ci
paraissent floues pour les élèves. Ma gestion de classe est
beaucoup trop axée sur le cas par cas, empêchant les
élèves d'avoir de vrais repères et d'agir sereinement. Je
manque de transparence : je peux très bien accepter une chose un jour et
le lendemain la refuser. Il existe donc une antinomie entre ce que je souhaite
avoir et ce que je mets en place pour l'avoir. Cela se traduit plus par du
despotisme, à savoir la souveraineté absolue et arbitraire de
l'enseignant, que par une démocratie, c'est-à-dire la
souveraineté des élèves par les élèves et
pour les élèves. Ainsi, au lieu d'avoir une classe
composée d'élèves autonomes, ce vers quoi je souhaite
tendre avec mon fonctionnement, c'est l'inverse qui se produit :
hétéronomie, présence de l'enseignant indispensable,
sollicitations permanentes... Pour résumer la situation, je souhaite
offrir la possibilité à mes élèves d'agir
conformément à leur intérêt individuel tout autant
qu'à l'intérêt collectif, mais je ne réussis pas
à leur donner les bonnes cartes, à instaurer la bonne
méthode, pour y parvenir. Il s'agit donc non pas d'un problème de
fin, mais de moyens, et c'est cela que je dois solutionner.
48
? relationnel : en utilisant des propos
métaphoriques, on pourrait dire que, si la classe est un navire,
l'enseignant en est le capitaine tandis que les élèves en sont
les marins. L'enseignant est le seul maître à bord. En tant que
tel, il se doit d'exiger l'écoute et le respect. Cependant,
malgré cette évidente asymétrie, ne doit pas se cacher un
lien unilatéral « élèves vers enseignant
», mais bien un profond respect mutuel. L'enseignant doit traiter ses
élèves avec bienveillance, faire preuve d'empathie et se refuser
à tout comportement condescendant. A ce titre, et uniquement à ce
titre, il pourra attendre, exiger et obtenir la réciprocité
comportementale de ses élèves. « On introduit une
morale, mais en paroles, or c'est par l'exemple que la morale se communique.
», tels sont les propos d'Edgar Morin. Ainsi, l'enseignant doit le
respect à ses élèves tout comme ceux-ci le lui doivent et
se le doivent entre eux. Cette relation triangulaire constitue les rouages du
navire, qui vont permettre à la classe d'être efficiente et
d'avancer dans les meilleures conditions.
Au sein de ma classe
La corrélation entre élèves et enseignant
est très bonne : il existe un respect mutuel. Celui-ci a pour origine un
travail bilatéral. Pour ma part, je mêle exigence et
magnanimité. J'ai des attentes strictes de mes élèves,
mais j'essaye aussi d'être à l'écoute, de tenir compte des
remarques faites et d'agir en conséquence. Quant à eux, ils sont
à l'écoute et respectueux et se refusent à toute
impertinence vis-à-vis de moi. Ce double échange fonctionne
parfaitement.
En revanche, le bât blesse en ce qui concerne le
troisième rouage. Les élèves, en ma présence,
fournissent des efforts nécessaires à leur coopération. En
revanche, ce n'est pas le cas lorsqu'ils sont en autonomie où, tout du
moins, en dehors de la présence d'un adulte à leur
côté. Des retours me sont faits quotidiennement concernant des
problèmes entre les élèves : méchancetés,
mots désobligeants voire même échange de coups. Ces
problèmes, externes, me sont tout de même inhérents et
engagent ma responsabilité d'enseignant. L'histoire de Clever Hans
permet d'illustrer mes propos. Hans était un cheval qui devint
célèbre grâce à son intelligence : il savait
répondre à des questions arithmétiques en tapant avec ses
sabots. Ceci étant, après avoir analysé le
phénomène, des chercheurs conclurent que le cheval ne connaissait
pas réellement les réponses, il interprétait simplement
des signaux envoyés inconsciemment par les visages de ceux qui lui
posaient les questions et trouvait les réponses.
49
Ainsi, lorsqu'il était laissé seul, Hans
n'arrivait plus à trouver les réponses. Par analogie, je remarque
que mes élèves agissent souvent conformément à ce
qu'ils jugent attendu, et que, en dehors de ma présence, leur
comportement change. Je dois donc amener des solutions pour développer
la fraternité de mes élèves et amener l'entraide : dans
les travaux de groupe, dans la cour puis dans tout endroit.
? rôle : au sein de la classe, les rôles
sont bien définis : les élèves sont présents pour
acquérir des connaissances et des compétences que l'enseignant
leur transmet. Cependant, il serait réducteur de restreindre
l'activité des élèves à ces simples faits.
L'élève doit doublement être impliqué : d'une part,
dans ses apprentissages, d'autre part, dans son environnement. Plus
précisément, l'école représente une part importante
de son emploi du temps et par conséquent, il se doit d'être acteur
non pas d'une classe, mais de sa classe. Il doit s'y sentir bien, et pour cela
doit y être partie prenante. Les élèves sont investis d'une
mission, celle de faire vivre leur classe, pour plus tard faire vivre la
démocratie.
Au sein de ma classe
En tant que jeune enseignant, je découvre les facettes
du métier, j'expérimente, je me trompe. Et dans ces erreurs, il
en est une que beaucoup font, et je n'échappe pas à cette
règle : l'omniprésence de l'enseignant pour ses
élèves et le travail en frontal. Ce mode de fonctionnement
rassure le professeur car il a l'impression de pouvoir tout contrôler.
Mais à trop en faire, il a aussi ses méfaits. Mes
élèves deviennent dépendants, ils ont du mal à
réfléchir par eux-mêmes, ils abandonnent rapidement et ne
sollicitent que mon aide plutôt que celle de leurs camarades. Avec ce
fonctionnement, les élèves se formatent et je ne suis plus un
accoucheur d'idées.
Au fil des discussions avec ma tutrice, Sophie Charbonnel,
professeur des écoles maître formateur, et notamment suite
à une visite dans sa classe, j'ai pu me rendre compte à quel
point il est possible d'agir autrement : le travail des élèves,
par les élèves, pour les élèves. Un mode de
fonctionnement très structuré où chaque
élève est acteur de son apprentissage. Madame Charbonnel m'a
appris qu'un bon enseignant devait savoir s'effacer, pour mieux
le,
50
mettre l'élève au coeur de sa pédagogie.
Je tâche, au fur et à mesure qu'avance l'année, de prendre
des dispositions allant dans ce sens : j'essaye de construire des
séances où les élèves arrivent à se passer
de moi, tout en gardant un oeil attentif. Il me faudra encore un certain temps
pour réussir à appliquer cela totalement et ainsi permettre aux
élèves de s'épanouir en agissant par eux-mêmes.
Outre les conditions de travail, mes élèves ne
sont pas assez acteurs de leur environnement, à savoir la classe.
Dès le début d'année, sur recommandation de mon directeur,
Monsieur Vallée, qui partage avec moi la classe, nous avons
instauré quelques rôles : responsable des lumières,
effaceur du tableau, nourrir les poissons, responsable des ballons, etc. Ces
rôles, au nombre de sept, étaient occupés par certains
élèves durant toute une semaine. Deux reproches sont à
faire concernant ce dispositif. La première se porte sur le nombre de
rôles : ceux-ci ne peuvent être occupés que par certains
élèves, laissant les autres frustrés ou passifs
vis-à-vis de la vie de classe. La seconde porte sur l'attention
accordée à ces rôles : il s'agissait simplement d'une aide
pour l'enseignant, laissant les élèves parfois
indifférents. Je pense au contraire que ceux-ci doivent être
sacralisés et considérés par les élèves
comme indispensables.
C'est lors d'une visite dans la classe de ma tutrice que je me
suis rendu compte à quel point cela pouvait avoir son importance. Les
élèves sont extrêmement responsabilisés, amenant
d'une part une certaine fierté chez chacun d'entre eux et, d'autre part,
une délégation importante pour l'enseignant. Tout est fluide dans
la classe de Madame Charbonnel. Chaque élève sait quelle place il
occupe, comment il doit agir et à quel moment, sans qu'elle n'ait besoin
d'intervenir. De la responsable des poésies à celui des
exposés, tous les élèves sont dynamiques,
indépendants dans leur mission et soucieux de la vie de classe.
Dans cette optique, j'ai réfléchi et
instauré un nouveau système qui se situe finalement, entre celui
qui existait précédemment et celui de ma tutrice. Suite à
une discussion que j'ai engagée avec les élèves, nous
avons convenu de la nécessité d'instaurer un plus grand nombre de
rôles. Ceux-ci sont les suivants : plusieurs chefs de rang, un
responsable des affaires, des créateurs des affichages de la classe, un
coursier, un vérificateur des signatures, un responsable de la corbeille
à papier, un essuyeur du tableau, un nettoyeur du tableau, une
responsable de la cantine, une responsable des devoirs, un responsable des
ballons, des ramasseurs et des
51
distributeurs, un responsable de la date, des nourrisseurs des
poissons, un remplaçant. Malgré tout, et si certains tiennent
leur rôle à merveille, la fluidité n'est pas acquise, en
partie par ma faute. D'une part, par un manque d'insistance de ma part quant
à l'extrême nécessité des rôles. D'autre part,
car, dans la précipitation des journées, je ne libère bien
souvent pas de temps pour la réalisation de certains rôles, par
exemple pour les personnes chargées des devoirs, du tableau ou encore de
la corbeille à papier. Je dois travailler sur cette partie : être
davantage exigeant avec moi-même sur ces points pour permettre la mise en
place des actions décidées conjointement.
Ces trois axes de progrès sont donc à
travailler, et peuvent l'être à travers la mise en place d'un
système plus global, qui engagera les élèves dans la voie
de la citoyenneté. Il s'agira d'instaurer une classe
démocratique. Celle-ci aura pour conséquence de créer un
groupe classe, permettant aux élèves d'être acteurs de leur
vie, de prendre des responsabilités qui les concernent, d'agir dans le
respect d'un système. Ce fonctionnement doit être instauré
sur des bases solides et avoir des limites fixées avec précision.
Nous y reviendrons en détails par la suite.
La vie de classe quotidienne constitue donc le socle pour la
transmission des valeurs Républicaines, l'éducation à la
citoyenneté et la formation d'un esprit critique. Mais ce socle ne va se
développer qu'à travers un travail plus spécifique,
réalisé lors de séquences d'instruction civique et morale.
Celles-ci peuvent prendre diverses formes, dont en voici quelques-unes,
à travers cette liste non exhaustive :
? étude de documents : les documents peuvent
être de différentes natures (photos, images, témoignages,
définitions, etc.) et amènent l'élève à
réfléchir, à se questionner sur une idée ou un
problème concret particulier, puis à en trouver des
éléments de réponse.
? pratiques à visées philosophiques ou
débats : il s'agit de la confrontation argumentée des points
de vue qui favorise le développement du jugement, en entraînant la
délibération interne, et permet ainsi de l'affiner.
52
? dilemmes : ils ont vocation à confronter
l'élève à une situation où il faut choisir une
solution en fonction d'une réflexion sur des valeurs à clarifier,
nommer, éventuellement hiérarchiser en cas de conflit de
légitimité, afin de justifier leur décision.
? étude littéraire, musicale ou
artistique : elle permet d'étudier une situation dans les
détails et surtout d'apporter une nouvelle dimension à
l'apprentissage grâce à la transversalité des
enseignements. Cette étude peut porter sur des supports variés
tels que des romans, des contes philosophiques, des peintures,
des sculptures ou encore des chansons.
Au sein de ma classe
Depuis le début de l'année, et encore
aujourd'hui, j'essaye ces différentes méthodes de travail, sans
pour autant aboutir à un résultat efficient. Je vais
résumer brièvement certaines de mes séances, pour ensuite
amener le fond du problème. Parmi celles réalisées, nous
pouvons retenir ces cinq suivantes :
- Respect : il s'agissait d'une étude de
documents. Les élèves avaient chacun différents types de
documents tels qu'une image, un récit ou encore une définition et
devaient répondre à quelques questions. Après un travail
individuel sur les documents, nous en avons pris connaissance ensemble puis
nous en avons discuté pour comprendre quels sont les comportements
nécessaires à adopter lorsqu'on vit en communauté : est-ce
important de respecter les autres ? Ai-je envie d'être traité de
la même façon que je traite les personnes qui m'entourent ?
Pourquoi la vie en société exige-t-elle certains comportements ?
Etc.
- Discrimination : il s'agissait d'une petite
expérience de quelques minutes. J'avais pris pour complice un
élève de ma classe, à qui j'avais expliqué ce qui
allait se passer. Un matin, prenant un prétexte au hasard, en
l'occurrence la couleur orange du pull de cet élève, j'ai dit
à l'ensemble de ma classe qu'aujourd'hui cet élève allait
être traité différemment, car je n'aimais pas cette
couleur. Après plusieurs réprimandes liberticides (remarques
injustes, privation de récréation sans raison) j'ai
arrêté cet épisode pour en discuter avec mes
élèves : qu'ai-je fait ce matin ? Est-ce normal ? Deviez-vous
réagir ? Pourquoi certains ont réagi et d'autres non ? Que se
serait-il passé si j'avais continué ? Etc.
53
- Fraternité : il s'agissait de l'étude
d'une histoire indienne contemporaine, intitulée « Les deux
sandales ». Après une lecture individuelle puis collective,
nous avons débattu des comportements qu'avaient les protagonistes de
l'histoire. Ensuite, nous avons, par analogie, tâché de voir
comment chacun aurait agi dans cette situation et, plus globalement, comment
nous agissions dans la vie quotidienne : suis-je attentif au bien être
des personnes que je côtoie ? Est-ce que j'aide mes parents lorsqu'ils en
ont besoin ? Suis-je prévenant avec mes camarades ? Etc.
- Racisme : le thème du racisme fut
abordé par la poésie. Les élèves devaient comparer
plusieurs poèmes, dont le thème central était le
même. Il s'agissait de réinvestir les notions de
fraternité, de respect et de discrimination pour montrer qu'elles sont
étroitement liées : de quoi découlent les discriminations
? Pourquoi certaines personnes agissent-elles ainsi ? Est-ce normal ? Que
pouvons-nous faire à notre échelle ? Qu'avons-nous à y
gagner ? Etc.
- Différence : l'entrée de ce
thème s'est faite par l'art visuel. Les élèves devaient
dessiner leur visage, avec toutes leurs caractéristiques (grain de
beauté, lunettes, teinte de peau, etc.) de façon précise.
Ensuite, les élèves devaient découper leur visage en trois
parties égales : des cheveux au nez, du nez à la bouche, de la
bouche au menton. Enfin, tous les parties étaient
mélangées pour que les élèves se retrouvent chacun
avec des parties de camarades : les yeux d'un premier avec le nez d'un autre et
la bouche d'encore un autre. A partir de là, ils devaient créer
un nouveau personnage physiquement, puis lui donner un nom et des
qualités et des défauts. L'objectif était de comprendre
que la différence est une richesse inestimable, qu'il faut savoir en
tirer profit plutôt que de la rejeter.
Ces séances diffèrent toutes dans leur
thème, dans l'entrée dans l'activité ainsi que dans leur
contenu. Pourtant, avec l'avancée de l'année, un défaut
ressort principalement de mon travail en instruction civique et moral : le
manque de lien. Toutes ces séances sont intrinsèquement
intéressantes mais trop éloignées, trop
détachées d'un projet plus global qui leur donnerait davantage de
sens. Elles manquent de clarté pour les élèves, qui n'ont
pas de ligne conductrice et les perçoivent simplement comme une
succession d'apprentissages sans rapport entre eux. Mes démarches ne
poussent l'élève à réfléchir et agir que
sporadiquement. Je m'enferme dans ce que
54
je ne souhaite pas être. Encore une fois, je suis clair
dans mes objectifs et mes finalités mais je n'adopte pas les bonnes
méthodes pour y parvenir. Il me semble important de prendre beaucoup
plus de recul et construire un projet de plus grande ampleur, qui donnerait
à l'élève les moyens à la fois de comprendre et
d'agir ensuite. Pour tâcher de résoudre cette difficulté,
j'ai souhaité conclure sur une idée de projet qui reprendrait
tous les points évoqués précédemment et permettrait
de les gommer.
55
|
|