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L'école, un enjeu de société.

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par Vincent LE DANFF
École Supérieure du Professorat et de là¢â‚¬â„¢Éducation - Académie de Versailles - Master Métiers de là¢â‚¬â„¢Enseignement, de là¢â‚¬â„¢Éducation et de la Formation 2015
  

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II. Mon expérience

Chaque enfant reçoit une éducation spécifique, propre à chaque famille. Cette éducation est différente pour chacun car influencée par différents facteurs : environnement dans lequel il grandit, coutumes et traditions de la famille, etc. Au moment de leur entrée à l'école, certains enfants voient les principes auxquels ils se référent quotidiennement depuis leur naissance, entrer en contradiction avec ceux de l'école. Et si certains enfants voient dans l'école une institution sacrée, à laquelle il faut s'adapter, ce n'est pas le cas de la majorité d'entre eux. Effectivement, ce n'est pas parce qu'il y a marqué « école » sur la façade d'un bâtiment que l'enfant se transforme instantanément en élève et adopte par conséquent les usages sociaux de référence. Cela ne se fait pas naturellement : l'enfant n'abandonne pas miraculeusement ses comportements habituels. Cette spontanéité se créée et s'entretient quotidiennement, par différents moyens :

? atmosphère : l'école fonctionne tout comme la société, selon un système de droits et de devoirs. Nous allons nous attarder sur ce dernier point. Il existe une multitude de règles à respecter : se tenir correctement, ne pas crier, apprendre ses leçons... L'élève doit se soumettre à la discipline scolaire. Cependant, si celle-ci se doit d'exister dans les grandes lignes pour fixer certaines limites, il est important qu'elle ne descende pas jusque dans la minutie des détails. Philippe Meirieu synthétise ces propos ainsi : « Il est indispensable qu'il y ait des règles. Il est mauvais que tout soit réglé. » Ainsi, tout ne doit pas être déterminé avec précision sous peine d'amener les élèves à deux types de comportements négatifs. Soit l'élève perçoit la règle comme injuste, odieuse voire absurde et créée dans le seul but de le contrarier, de l'ennuyer, auquel cas il devient un révolté. Soit l'élève perçoit la règle comme impérative, intangible et s'y soumet passivement sans résistance, s'habitue à ne plus rien faire que par ordre, auquel cas il devient un inactif. Dans notre société, un individu doit être capable d'agir par lui-même. Une réglementation trop envahissante engendre une mauvaise influence. Les grandes lignes directrices doivent donc être amenées, expliquées en début d'année, puis respectées tout au long de l'année et possiblement modifiées, sous certaines conditions, avec l'aide des élèves.

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Au sein de ma classe

Tout d'abord, il est important de souligner la présence de deux maîtres, avec des attentes et des modes de fonctionnement forcément différents. De plus, il n'existe pas de règlement écrit, créé conjointement, auquel les élèves pourraient se référer quotidiennement. Par conséquent, ceux-ci doivent réaliser un gros travail d'adaptation au niveau comportemental : ce que tolère l'un des deux enseignants n'est pas forcément le cas de l'autre, et vice-versa.

En ce qui concerne ma pratique quotidienne, je vais tâcher de la résumer succinctement. Je n'ai pas créé, ni demandé à mes élèves de créer un règlement de la classe, qu'il soit oral ou écrit. Les élèves ont une certaine liberté, qui a pour limite le respect : le respect du matériel, le respect des consignes, le respect des camarades et de l'enseignant. Ma volonté étant de ne pas les enfermer dans d'innombrables interdictions, et ainsi les réduire à l'aliénation, mais plutôt de leur laisser une possibilité d'agir, tout en respectant un cadre.

Cependant, ce type de fonctionnement pose certains problèmes : les grandes lignes sont émises, mais celles-ci paraissent floues pour les élèves. Ma gestion de classe est beaucoup trop axée sur le cas par cas, empêchant les élèves d'avoir de vrais repères et d'agir sereinement. Je manque de transparence : je peux très bien accepter une chose un jour et le lendemain la refuser. Il existe donc une antinomie entre ce que je souhaite avoir et ce que je mets en place pour l'avoir. Cela se traduit plus par du despotisme, à savoir la souveraineté absolue et arbitraire de l'enseignant, que par une démocratie, c'est-à-dire la souveraineté des élèves par les élèves et pour les élèves. Ainsi, au lieu d'avoir une classe composée d'élèves autonomes, ce vers quoi je souhaite tendre avec mon fonctionnement, c'est l'inverse qui se produit : hétéronomie, présence de l'enseignant indispensable, sollicitations permanentes... Pour résumer la situation, je souhaite offrir la possibilité à mes élèves d'agir conformément à leur intérêt individuel tout autant qu'à l'intérêt collectif, mais je ne réussis pas à leur donner les bonnes cartes, à instaurer la bonne méthode, pour y parvenir. Il s'agit donc non pas d'un problème de fin, mais de moyens, et c'est cela que je dois solutionner.

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? relationnel : en utilisant des propos métaphoriques, on pourrait dire que, si la classe est un navire, l'enseignant en est le capitaine tandis que les élèves en sont les marins. L'enseignant est le seul maître à bord. En tant que tel, il se doit d'exiger l'écoute et le respect. Cependant, malgré cette évidente asymétrie, ne doit pas se cacher un lien unilatéral « élèves vers enseignant », mais bien un profond respect mutuel. L'enseignant doit traiter ses élèves avec bienveillance, faire preuve d'empathie et se refuser à tout comportement condescendant. A ce titre, et uniquement à ce titre, il pourra attendre, exiger et obtenir la réciprocité comportementale de ses élèves. « On introduit une morale, mais en paroles, or c'est par l'exemple que la morale se communique. », tels sont les propos d'Edgar Morin. Ainsi, l'enseignant doit le respect à ses élèves tout comme ceux-ci le lui doivent et se le doivent entre eux. Cette relation triangulaire constitue les rouages du navire, qui vont permettre à la classe d'être efficiente et d'avancer dans les meilleures conditions.

Au sein de ma classe

La corrélation entre élèves et enseignant est très bonne : il existe un respect mutuel. Celui-ci a pour origine un travail bilatéral. Pour ma part, je mêle exigence et magnanimité. J'ai des attentes strictes de mes élèves, mais j'essaye aussi d'être à l'écoute, de tenir compte des remarques faites et d'agir en conséquence. Quant à eux, ils sont à l'écoute et respectueux et se refusent à toute impertinence vis-à-vis de moi. Ce double échange fonctionne parfaitement.

En revanche, le bât blesse en ce qui concerne le troisième rouage. Les élèves, en ma présence, fournissent des efforts nécessaires à leur coopération. En revanche, ce n'est pas le cas lorsqu'ils sont en autonomie où, tout du moins, en dehors de la présence d'un adulte à leur côté. Des retours me sont faits quotidiennement concernant des problèmes entre les élèves : méchancetés, mots désobligeants voire même échange de coups. Ces problèmes, externes, me sont tout de même inhérents et engagent ma responsabilité d'enseignant. L'histoire de Clever Hans permet d'illustrer mes propos. Hans était un cheval qui devint célèbre grâce à son intelligence : il savait répondre à des questions arithmétiques en tapant avec ses sabots. Ceci étant, après avoir analysé le phénomène, des chercheurs conclurent que le cheval ne connaissait pas réellement les réponses, il interprétait simplement des signaux envoyés inconsciemment par les visages de ceux qui lui posaient les questions et trouvait les réponses.

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Ainsi, lorsqu'il était laissé seul, Hans n'arrivait plus à trouver les réponses. Par analogie, je remarque que mes élèves agissent souvent conformément à ce qu'ils jugent attendu, et que, en dehors de ma présence, leur comportement change. Je dois donc amener des solutions pour développer la fraternité de mes élèves et amener l'entraide : dans les travaux de groupe, dans la cour puis dans tout endroit.

? rôle : au sein de la classe, les rôles sont bien définis : les élèves sont présents pour acquérir des connaissances et des compétences que l'enseignant leur transmet. Cependant, il serait réducteur de restreindre l'activité des élèves à ces simples faits. L'élève doit doublement être impliqué : d'une part, dans ses apprentissages, d'autre part, dans son environnement. Plus précisément, l'école représente une part importante de son emploi du temps et par conséquent, il se doit d'être acteur non pas d'une classe, mais de sa classe. Il doit s'y sentir bien, et pour cela doit y être partie prenante. Les élèves sont investis d'une mission, celle de faire vivre leur classe, pour plus tard faire vivre la démocratie.

Au sein de ma classe

En tant que jeune enseignant, je découvre les facettes du métier, j'expérimente, je me trompe. Et dans ces erreurs, il en est une que beaucoup font, et je n'échappe pas à cette règle : l'omniprésence de l'enseignant pour ses élèves et le travail en frontal. Ce mode de fonctionnement rassure le professeur car il a l'impression de pouvoir tout contrôler. Mais à trop en faire, il a aussi ses méfaits. Mes élèves deviennent dépendants, ils ont du mal à réfléchir par eux-mêmes, ils abandonnent rapidement et ne sollicitent que mon aide plutôt que celle de leurs camarades. Avec ce fonctionnement, les élèves se formatent et je ne suis plus un accoucheur d'idées.

Au fil des discussions avec ma tutrice, Sophie Charbonnel, professeur des écoles maître formateur, et notamment suite à une visite dans sa classe, j'ai pu me rendre compte à quel point il est possible d'agir autrement : le travail des élèves, par les élèves, pour les élèves. Un mode de fonctionnement très structuré où chaque élève est acteur de son apprentissage. Madame Charbonnel m'a appris qu'un bon enseignant devait savoir s'effacer, pour mieux

le,

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mettre l'élève au coeur de sa pédagogie. Je tâche, au fur et à mesure qu'avance l'année, de prendre des dispositions allant dans ce sens : j'essaye de construire des séances où les élèves arrivent à se passer de moi, tout en gardant un oeil attentif. Il me faudra encore un certain temps pour réussir à appliquer cela totalement et ainsi permettre aux élèves de s'épanouir en agissant par eux-mêmes.

Outre les conditions de travail, mes élèves ne sont pas assez acteurs de leur environnement, à savoir la classe. Dès le début d'année, sur recommandation de mon directeur, Monsieur Vallée, qui partage avec moi la classe, nous avons instauré quelques rôles : responsable des lumières, effaceur du tableau, nourrir les poissons, responsable des ballons, etc. Ces rôles, au nombre de sept, étaient occupés par certains élèves durant toute une semaine. Deux reproches sont à faire concernant ce dispositif. La première se porte sur le nombre de rôles : ceux-ci ne peuvent être occupés que par certains élèves, laissant les autres frustrés ou passifs vis-à-vis de la vie de classe. La seconde porte sur l'attention accordée à ces rôles : il s'agissait simplement d'une aide pour l'enseignant, laissant les élèves parfois indifférents. Je pense au contraire que ceux-ci doivent être sacralisés et considérés par les élèves comme indispensables.

C'est lors d'une visite dans la classe de ma tutrice que je me suis rendu compte à quel point cela pouvait avoir son importance. Les élèves sont extrêmement responsabilisés, amenant d'une part une certaine fierté chez chacun d'entre eux et, d'autre part, une délégation importante pour l'enseignant. Tout est fluide dans la classe de Madame Charbonnel. Chaque élève sait quelle place il occupe, comment il doit agir et à quel moment, sans qu'elle n'ait besoin d'intervenir. De la responsable des poésies à celui des exposés, tous les élèves sont dynamiques, indépendants dans leur mission et soucieux de la vie de classe.

Dans cette optique, j'ai réfléchi et instauré un nouveau système qui se situe finalement, entre celui qui existait précédemment et celui de ma tutrice. Suite à une discussion que j'ai engagée avec les élèves, nous avons convenu de la nécessité d'instaurer un plus grand nombre de rôles. Ceux-ci sont les suivants : plusieurs chefs de rang, un responsable des affaires, des créateurs des affichages de la classe, un coursier, un vérificateur des signatures, un responsable de la corbeille à papier, un essuyeur du tableau, un nettoyeur du tableau, une responsable de la cantine, une responsable des devoirs, un responsable des ballons, des ramasseurs et des

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distributeurs, un responsable de la date, des nourrisseurs des poissons, un remplaçant. Malgré tout, et si certains tiennent leur rôle à merveille, la fluidité n'est pas acquise, en partie par ma faute. D'une part, par un manque d'insistance de ma part quant à l'extrême nécessité des rôles. D'autre part, car, dans la précipitation des journées, je ne libère bien souvent pas de temps pour la réalisation de certains rôles, par exemple pour les personnes chargées des devoirs, du tableau ou encore de la corbeille à papier. Je dois travailler sur cette partie : être davantage exigeant avec moi-même sur ces points pour permettre la mise en place des actions décidées conjointement.

Ces trois axes de progrès sont donc à travailler, et peuvent l'être à travers la mise en place d'un système plus global, qui engagera les élèves dans la voie de la citoyenneté. Il s'agira d'instaurer une classe démocratique. Celle-ci aura pour conséquence de créer un groupe classe, permettant aux élèves d'être acteurs de leur vie, de prendre des responsabilités qui les concernent, d'agir dans le respect d'un système. Ce fonctionnement doit être instauré sur des bases solides et avoir des limites fixées avec précision. Nous y reviendrons en détails par la suite.

La vie de classe quotidienne constitue donc le socle pour la transmission des valeurs Républicaines, l'éducation à la citoyenneté et la formation d'un esprit critique. Mais ce socle ne va se développer qu'à travers un travail plus spécifique, réalisé lors de séquences d'instruction civique et morale. Celles-ci peuvent prendre diverses formes, dont en voici quelques-unes, à travers cette liste non exhaustive :

? étude de documents : les documents peuvent être de différentes natures (photos, images, témoignages, définitions, etc.) et amènent l'élève à réfléchir, à se questionner sur une idée ou un problème concret particulier, puis à en trouver des éléments de réponse.

? pratiques à visées philosophiques ou débats : il s'agit de la confrontation argumentée des points de vue qui favorise le développement du jugement, en entraînant la délibération interne, et permet ainsi de l'affiner.

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? dilemmes : ils ont vocation à confronter l'élève à une situation où il faut choisir une solution en fonction d'une réflexion sur des valeurs à clarifier, nommer, éventuellement hiérarchiser en cas de conflit de légitimité, afin de justifier leur décision.

? étude littéraire, musicale ou artistique : elle permet d'étudier une situation dans les détails et surtout d'apporter une nouvelle dimension à l'apprentissage grâce à la transversalité des enseignements. Cette étude peut porter sur des supports variés tels que des romans, des contes philosophiques, des peintures, des sculptures ou encore des chansons.

Au sein de ma classe

Depuis le début de l'année, et encore aujourd'hui, j'essaye ces différentes méthodes de travail, sans pour autant aboutir à un résultat efficient. Je vais résumer brièvement certaines de mes séances, pour ensuite amener le fond du problème. Parmi celles réalisées, nous pouvons retenir ces cinq suivantes :

- Respect : il s'agissait d'une étude de documents. Les élèves avaient chacun différents types de documents tels qu'une image, un récit ou encore une définition et devaient répondre à quelques questions. Après un travail individuel sur les documents, nous en avons pris connaissance ensemble puis nous en avons discuté pour comprendre quels sont les comportements nécessaires à adopter lorsqu'on vit en communauté : est-ce important de respecter les autres ? Ai-je envie d'être traité de la même façon que je traite les personnes qui m'entourent ? Pourquoi la vie en société exige-t-elle certains comportements ? Etc.

- Discrimination : il s'agissait d'une petite expérience de quelques minutes. J'avais pris pour complice un élève de ma classe, à qui j'avais expliqué ce qui allait se passer. Un matin, prenant un prétexte au hasard, en l'occurrence la couleur orange du pull de cet élève, j'ai dit à l'ensemble de ma classe qu'aujourd'hui cet élève allait être traité différemment, car je n'aimais pas cette couleur. Après plusieurs réprimandes liberticides (remarques injustes, privation de récréation sans raison) j'ai arrêté cet épisode pour en discuter avec mes élèves : qu'ai-je fait ce matin ? Est-ce normal ? Deviez-vous réagir ? Pourquoi certains ont réagi et d'autres non ? Que se serait-il passé si j'avais continué ? Etc.

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- Fraternité : il s'agissait de l'étude d'une histoire indienne contemporaine, intitulée « Les deux sandales ». Après une lecture individuelle puis collective, nous avons débattu des comportements qu'avaient les protagonistes de l'histoire. Ensuite, nous avons, par analogie, tâché de voir comment chacun aurait agi dans cette situation et, plus globalement, comment nous agissions dans la vie quotidienne : suis-je attentif au bien être des personnes que je côtoie ? Est-ce que j'aide mes parents lorsqu'ils en ont besoin ? Suis-je prévenant avec mes camarades ? Etc.

- Racisme : le thème du racisme fut abordé par la poésie. Les élèves devaient comparer plusieurs poèmes, dont le thème central était le même. Il s'agissait de réinvestir les notions de fraternité, de respect et de discrimination pour montrer qu'elles sont étroitement liées : de quoi découlent les discriminations ? Pourquoi certaines personnes agissent-elles ainsi ? Est-ce normal ? Que pouvons-nous faire à notre échelle ? Qu'avons-nous à y gagner ? Etc.

- Différence : l'entrée de ce thème s'est faite par l'art visuel. Les élèves devaient dessiner leur visage, avec toutes leurs caractéristiques (grain de beauté, lunettes, teinte de peau, etc.) de façon précise. Ensuite, les élèves devaient découper leur visage en trois parties égales : des cheveux au nez, du nez à la bouche, de la bouche au menton. Enfin, tous les parties étaient mélangées pour que les élèves se retrouvent chacun avec des parties de camarades : les yeux d'un premier avec le nez d'un autre et la bouche d'encore un autre. A partir de là, ils devaient créer un nouveau personnage physiquement, puis lui donner un nom et des qualités et des défauts. L'objectif était de comprendre que la différence est une richesse inestimable, qu'il faut savoir en tirer profit plutôt que de la rejeter.

Ces séances diffèrent toutes dans leur thème, dans l'entrée dans l'activité ainsi que dans leur contenu. Pourtant, avec l'avancée de l'année, un défaut ressort principalement de mon travail en instruction civique et moral : le manque de lien. Toutes ces séances sont intrinsèquement intéressantes mais trop éloignées, trop détachées d'un projet plus global qui leur donnerait davantage de sens. Elles manquent de clarté pour les élèves, qui n'ont pas de ligne conductrice et les perçoivent simplement comme une succession d'apprentissages sans rapport entre eux. Mes démarches ne poussent l'élève à réfléchir et agir que sporadiquement. Je m'enferme dans ce que

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je ne souhaite pas être. Encore une fois, je suis clair dans mes objectifs et mes finalités mais je n'adopte pas les bonnes méthodes pour y parvenir. Il me semble important de prendre beaucoup plus de recul et construire un projet de plus grande ampleur, qui donnerait à l'élève les moyens à la fois de comprendre et d'agir ensuite. Pour tâcher de résoudre cette difficulté, j'ai souhaité conclure sur une idée de projet qui reprendrait tous les points évoqués précédemment et permettrait de les gommer.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon