II. 2. 7. LES OBJECTIFS DE LA MICROFINANCE
Les institutions financières formelles que sont les
banques exigent des agents économiques de remplir certaines conditions
(documents d'identification, les garanties, un dépôt minimum,
etc.) avant de leur octroyer des crédits. Faute de pouvoir remplir ces
conditions, les personnes à revenus faibles, (les petits paysans et
commerçants, les artisans, les vendeurs rue, etc.) sont exclues de ce
système financier classique. La micro finance, quant à elle, met
en place des produits financiers simples et adaptés aux besoins des
populations pauvres afin de lutter contre les nombreuses dimensions de la
pauvreté. Ainsi, en faisant une analyse critique des objectifs de la
micro finance, Pierre FORESTIER dans l'article intitulé
« Les enjeux de la microfinance : quel rôle spécifique
pour le financement rural et agricole »17 remarque que, la
microfinance fondée sur des motivations telles que celle d'affranchir
les populations d'un système informel contraignant(usuriers), de
contribuer à l'émancipation d'une catégorie de populations
pauvres (femmes, jeunes...), de fournir des services financiers indispensables
à la réussite de programmes plus larges de développement,
ses objectifs se sont ensuite structurés et insérés dans
« l'ambition plus vaste d'être un outil efficace pour la lutte
contre la pauvreté ». Par-là, il essaie de donner une
définition de la micro finance qu'il juge de définition
consensuelle : la micro finance consiste en « la fourniture d'un ensemble
de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système
financier classique ou formel ». Cette définition large et
dynamique (le secteur financier formel étant lui-même en
évolution) permet d'englober un vaste champ d'intervention. Puis, tous
ceux qui sont exclus du système financier classique sont ceux qui ont
des revenus faibleset donc qu'on peut qualifier de pauvres. Ainsi, la micro
finance a pour objectif principal selon
P.FORESTIER18 de contribuer à
l'amélioration des conditions de vie des pauvres.
Evelyne BAUMANN, quant à elle
présente la micro finance dans l'article intitulé «
Micro-entreprises et gestion de la vulnérabilité en Afrique
subsaharienne, passé et présent »19 comme un outil
indispensable pour combattre la vulnérabilité.
D'abord, elle définit la vulnérabilité
comme « un état lié à une chute imprévue des
revenus et/ou à une brusque augmentation des dépenses ».
Ensuite, elle remarque que « dans les pays d'Afrique subsaharienne la
précarité économique est omniprésente, le milieu
naturel connaît souvent un équilibre fragile et le politique est
rarement prévisible, les sources de vulnérabilité sont
nombreuses. »20. Pour elle, la micro finance a pour
objectif de palier à la vulnérabilité des populations
pauvres en leur octroyant des crédits pour renforcer leurs
activités tout en contrôlant celles-ci. Cependant,
BAUMANN va plus loin pour constater que cette même
vulnérabilité menace la survie des institutions de
microfinance.
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