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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction du risque de crédit dans les institutions de microfinance camerounaises. Cas d'Afib S.A.

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par Jafarou MOUNKAME NDAM
école supérieure de gestion /université de dschang - Master 2  0000
  

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2) L'aléa moral

Dans le cas d'anti sélection l'asymétrie d'information intervient avant ou ex-ante, au moment de la conclusion du contrat, elle concerne la nature et la qualité des biens offerts sur le marché.Mais, il est difficile d'anticiper le comportement de l'acheteur après avoir acheté (ex-post). On parle alors d'un comportement caché, ou de l'aléa moral. Cetteabsence de connaissance parfaite du comportement après achat conduit à une situation où le marché ne peut être traité de façon globale. Chaque cas devient un cas particulier. Notamment, un autre exemple est souvent cité dans le secteur de l'assurance, celui de l'assurance contre l'incendie et le vol. Ici, on se demande si l'assuré prendra encore le soin de se protéger contre les risques qu'il a couvert. La réponse qui s'en suit est que trop d'assurances favorisent la perte de précautions. En plus, c'est le casOù l'emprunteur peut cacher un phénomène survenu après la conclusion du contrat de prêt et peut influencer négativement le remboursement. Cette situation empêche l'évaluation de la qualité de l'emprunteur et de la décision d'octroi de crédit.

Bien, l'aléa moral modifie la nature de l'équilibre par rapport à celui observé là où les comportements sont rationnels et prévisibles. On distingue une de situation. Où, l'individu non informé (le principal) ne peut apprécier l'action de son partenaire (l'agent). Celui-ci est donc tenté de se comporter dans son propre intérêt et d'annoncer au principal non informé que les mauvais résultats sont le fait d'événements indépendants de sa volonté. Par exemple, l'effort des travailleurs est généralement imparfaitement observable et ceux-ci peuvent avoir intérêt à profiter de cet état de fait pour tirer au flanc et déclarer que les mauvaises performances ne sont pas la conséquence d'un relâchement de leur effort (CREG 2016). Le problème est donc différent de celui rencontré dans le cas d'anti sélection, où l'individu non

Mémoire rédigé et présenté par MOUNKAME NDAM Jafarou Page 15

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microfinance camerounaises : cas d'AFIB S.A

informé doit sélectionner un bon partenaire ou un bon produit. Le moyen de résoudre le problème du risque moral est donc de trouver une procédure incitative, tandis que le moyen de résoudre le problème de l'anti sélection est de trouver une procédure permettant d'obtenir une information sur une qualité intrinsèque d'un produit ou d'un individu. Comme on vient de le suggérer, les problèmes liés à l'aléa moral sont en général étudiés dans le cadre de modèles (principal-agent). Le problème du principal est de trouver une procédure qui incite l'agent à agir dans l'intérêt du principal. Il peut notamment choisir d'investir dans des techniques de contrôle direct de l'action des agents qui ne sont pas infaillibles, il peut aussi imposer des contrats qui instaurent une compétition sur les résultats, ou encore proposer aux agents de collaborer sur une longue période : la durée de la relation permet de mieux connaître l'effort moyen fourni par l'agent.

Se faisant, dans une relation de crédit, la situation d'aléa moral apparaît dès lors que l'emprunteur qui a unemeilleure information que le prêteur sur son activité une fois en possession du prêt, change les caractéristiques du projet et agit différemment de ce qui est prévu par le contrat de prêt(Stiglitz et Weiss, 1981).

Sur le terrain, l'aléa moral prend différent formes. Premièrement l'emprunteur peut supporter des risques excessifs dans son activité, profitant du fait que le prêteur ne pourra évaluer ces risques sans engager d'importants coûts. Deuxièmement le phénomène d'aléa moral se traduit par la dissimulation des résultats de l'activité de l'emprunteur et troisièmement il apparaît sous la forme d'une insuffisance de la qualité de gestion de l'emprunteur et notamment de la maîtrise des coûts. Sous l'angle de la théorie d'agence, on voit que la relation entre le prêteur (le principal) et l'emprunteur (l'agent) est négativement affectée par le comportement opportuniste de ce dernier, après la signature du contrat. Le prêteur va alors chercher se protéger contre ce genre de comportement, et s'intéresse a la forme optimale de prêt (le contrat de dette standard) GALE et HELLWIG (1985), dans le quel le prêteur reçoit un paiement fixe (non contingent aux résultats) lorsque l'emprunteur ne fait pas faillite ou la valeur résiduelle de son investissement dans le cas contraire.

Le client peut tenter d'exploiter l'avantage dont il dispose pour agir de manière opportuniste. L'institution fait donc face à unrisque de substitution des actifs ou d'aléa moral (Stiglitz et Weiss, 1981). Une fois le prêt accordé, le rendement du projet dépend de l'action de l'emprunteur, de son comportement et de l'effort fourni. L'emprunteur, après l'attribution du crédit, peut entreprendre des activités risquées menant à l'échec du projet financé. Il est incité

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soit à choisir un projet plus risqué que le projet objet du financement Stiglitzet Weiss(1981), Stiglitz(1990), citée par (RIM, 2012), soit à fournir de moindres efforts pour réussir son projet(Innes, 1990, 1993), citée par (RIM, 2012). L'aléa moral résulte ainsi d'un non-respect des termes du contrat.

Certes, l'emprunteur peut allouer les fonds prêtésà des fins plus risquées que prévu, soit pour son usage personnel soit pour investir dans des projets non rentables susceptibles de renforcer sa richesse personnelle. Il se trouve ainsi dans l'impossibilité d'honorer son engagement envers l'institution de microfinance. En augmentant son exposition au risque, il augmente l'exposition de l'institution de microfinance au risque de crédit. Comportement qui est préjudiciable au prêteur, car la probabilité de remboursement du crédit est nulle. Ce manqued'informations peut impliquer une mauvaise allocation de crédit et expose l'institution de microfinance à un important risque de crédit. Certes, l'aléa moral ou comportement ex-postse produit à l'échéance du contrat. L'emprunteur peut par mauvaise foi choisir de ne pas honorer ses engagements enversl'institution de microfinance. Un autre élément qui vient encore accentuer le risque de crédit dans les IMF est celui des coûts de transaction.

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