Section 2 : Revuedes travaux empiriques sur la gestion
de l'asymétrie d'informations et la réduction du risque de
crédit dans une IMF
L'intérêt de section est de présenter les
grands travaux qui ont permis de réduire l'asymétrie
d'information entre le prêteur et l'emprunteur ceci dans le but de
réduire le risque de crédit dont est victime les IMF.
A) Revuesdes travaux empiriques sur la gestion de
l'asymétrie d'information
1) Approche empirique du rationnement de
crédit
Le rationnement de crédit, est l'une des solutions
développées par les institutions financières pour
réduirel'asymétrie d'information dans la relation de
clientèle entre le prêteur et l'emprunteur. Cependant, (Oubdi et
Amrhar, 2013), à travers leur article sur le rationnement de
crédit dans la ville d'Agadir, montrent par le modèle
bi-varié et sur la base d'un échantillon composé de 80 PME
que le rationnement touche beaucoup plus les jeunes entreprises. Par ailleurs
le modèle d'analyse bi-varié a permis d'obtenir des variables
suivantes : l'âge du gestionnaire, le secteur d'activité, le
chiffre d'affaires, la taille et l'âge de l'entreprise. Les variables
retenues, sont des variables déterminantes pour la réduction de
l'asymétrie d'information. De fait le modèle Probit a permis de
rendre le résultat objectif, et a donné un taux de rationnement
de 25% des entreprises majoritairement les entreprises
découragées par le crédit.
De même,dans son article (Ngongang, 2015), utilise les
travaux de (Tuan, 2009), pour mesurer le rationnement dont est victime les TPE,
il met tour à tour en exergue la nature des documents comptables et le
comportement de l'emprunteur face à la dette. En effet, il relève
au total 82,8 % d'entrepreneurs qui sont rationnés. En plus dans cette
étude les jeunes entreprises qui ne tiennent pas de comptabilité
fiable sont rationnées à 87,81 %, et quant aux entreprises qui ne
remboursent pas les dettes sont rationnées à 93,75%, il montre
dans le tableau 8 de la page 51 que le pourcentage de rationnement est
très élevé. De même, les TPE camerounaises sont
rationnées pour plusieurs raisons ; elles sont très jeunes et
manquent de garantie, à hauteur de 96,8 % (Ngongang, 2015). Dans son
étude il mesure l'apport des parts des items. L'autre raison concerne
les flux de trésorerie qui sont très insuffisantes. En somme,
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l'auteur relève que le fort taux du rationnement des
TPE camerounaises est dû au caractère opaque et l'incertitude
liée au projet d'investissement ; le manque des documents comptables
fiables, la petitesse des TPE sont des facteurs qui justifient le rationnement
et par là augmente le risque de défaut.
Bien plus, (Psillaki M., 1995), met en évidence les
travaux de (Stiglitz et Weiss, 1981), où les auteurs montrent que le
taux ne peut équilibrer le marché, pour eux l'équilibre du
marché est établit par le rationnement, puis que le taux est en
relation avec le groupe d'emprunteurs. Elle dit que le modèle de
(Stiglitz, Weiss et al, 1981) s'explique par le fait que le financement par les
institutions de microfinance demeure la principale source de financement des
TPE (Yoncourt et Morois, 1990). De même, elle considère que les
emprunteurs ne sont pas de même, il doit avoir une multiplicité de
prix sur le marché. Pour cela Stiglitz et weiss mettent en
évidence deux firmes, où la firme risquée est
représentée par (h) et la firme peu risquée est
représentée (v) avec le taux de rendement de la moyen (r).
L'augmentation du taux de rendement de la banque par l'augmentation du taux
d'intérêt n'est pas une fonction monotone Stiglitz de Weiss
cité par (Psillaki M., 1995), car elle vérifie « la
sélection adverse » et « l'aléa moral » quand
l'offre de crédit est considérée comme fonction croissante
du taux rendement (s), et quand le taux d'intérêt décroit
jusqu'à un niveau et en présence d'information imparfaite,
l'institution financière doit rationner pour garder les emprunteurs
moins risqués. Le modèle explique que certains emprunteurs ne
peuvent pas emprunter à n'importe quel taux. Cependant, le risque de
défaillance est une fonction décroissante de l'augmentation de la
taille de l'entreprise, Maria montre dans son étude que le rationnement
est dû au fait que les TPE sont beaucoup plus défaillantes que les
grandes entreprises.
Encore, l'autre forme de rationnement développée
par (Stiglitz, Weiss et al, 1981) cité par (Psillaki M., 1995), est de
diviser les emprunteurs en groupe et donné à chaque groupe des
caractéristiques selon le critère de risque. La méthode
est dite de redlining17 qui permet d'exclure un ou plusieurs groupes
du marché de crédit (Psillaki M., 1995). De même, dans
cette méthode Stiglitz de Weiss cité par Psillaki pensent que,
pour qu'il ait équilibre sur le marché, il faut une distribution
de prix, étant donné que l'espérance moyenne du revenu
n'est pas une fonction monotone du taux d'intérêt.
L'équilibre du marché peut se caractériser soit par un
tauxd'intérêt unique ou égal au taux qui solde le
marché (????). Ainsi l'institution peut
17C'est-à-dirediscriminer financièrement
à l'encontre de quelqu'un.
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considérer deux taux r1 et r2
(où r1r1 caractérise le fort taux de demande de
crédit etr2 le fort taux d'offre de crédit). Par
contre, il existe une distribution des fonds prêtables aux emprunteurs,
de sorte que celui qui n'emprunte pas au taux r1 puisse emprunter au
tauxr2. Toutefois, les emprunteurs dont leurs taux d'emprunts se
situent entre r1e tr2 seront rationner au taux
(r??), P.Maria (1995), voir(annexe 1).
Le rationnement est la conséquence d'un manque
d'information des IMF sur le risque que représente l'emprunteur. Bien
que, la collecte d'information soit coûteuse et indisponible, il demeure
indispensable pour une IMF d'y faire recourt. En effet, le rationnement
présente une solution d'asymétrie d'information (Stiglitz et
Weiss, 1981), et les TPE très opaques accèdent difficilement au
financement (Rajan et Petersen, 1994) cité par (Buisson et Alexandre,
2014).
Cependant, dans leur article(Buisson et Alexandre, 2014),
démontrent que les prêteurs pendant la crise ont rationné
les TPEtrès jeunes qui dégagent moins de cash flow, moins de
garanties possible pour se protéger. Les EMF fixent un taux
d'intérêt moyen ou rationnent les emprunteurs qui semblent plus
risqués. Ils montrent à l'aide d'un échantillon de 3957
PME françaises sur la période de 2000-2008 afin de montrer le
taux des TPErationnées. Dans cette étude empirique ils ressortent
que le rationnement est un déséquilibre entre l'offre et la
demande de crédit. Par une approche similaire de celle de (Antanasova et
Wilson, 2004 ; Steijvers, 2008) sur les firmes britanniques et belges. Ils ont
cité les travaux de (Berger et Udell, 1992, 1995, 2002) qui pour montrer
le rationnement ont adopté une approche sur la base de l'étude
des prêts commerciaux, les travaux de (Rajan et Petersen, 1994) sur la
théorie des prêts hiérarchiques de (Myers et Majluf,
1984).Pour ces auteurs la firme peut utiliser quarte sources de financement
quand elle a un projet à financerl'autofinancement ; le financement par
les institutions financières, le crédit fournisseur et les fonds
propres externes, et que le financement par le crédit fournisseur est
à court terme destiné à financer le cycle d'exploitation
de la firme. De fait, ils montrent que y faire recourt est un indicateur de
rationnement du crédit par les institutions financières. En
effet, elle est coûteuse et sollicitée quand la firme ne peut pas
bénéficier du crédit classique. Les travaux de (Cieply et
Paranque, 1998) sur l'estimation de l'équation de la fonction d'offre et
celle de demande en situation de déséquilibre. Dans leur analyse,
ils ont choisi les facteurs qui sont susceptibles d'influencer l'offre et la
demande de crédit, et les variables pertinentes telles que l'analyse
financière et les ratios financiers afin de montrer les risques que
peuvent subir les prêteurs.
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Ce pendant, ils ressortent à partir du modèle de
déséquilibre trois équations. (L'équation de la
fonction de l'offre, l'équation de la fonction de la demande,
l'équation de la fonction de transaction.). En effet, pour
déterminer le nombre des firmes contraintes financièrement, on
compare la valeur ajustée de l'offre et de la demande de crédit
par le modèle de déséquilibre. Si pour une firme (i) la
demande de crédit est plus élevée que l'offre au temps
(t), alors la firme est rationnée pour cette période. La
méthode d'estimation donne la possibilité à une firme de
passer de sous-échantillon (rationnée vers non rationnée)
avec l'évolution du temps. En somme, les résultats montrent que
sur la période de 2000-2007 environ 45 % des firmes sont
rationnées, et un rationnement renforcé en 2008 de 49,1 %. Il
ressort que les PME sont rationnées du fait de leur jeunesse,
dégagent moins de cash flow, et le manque de garanties.
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