3) Le rationnement de crédit
Les institutions de microfinance demeurent la seule source de
financement externe la plus sollicitée par les très petites
entreprises. Pourtant, l'accès au crédit semble difficile pour
elles. Le système d'information des TPE est très opaque
(Ngongang, 2015), que celui des
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
grandes entreprises. Cependant les informations qu'elles
fournissent sont moins fiables, moins pertinentes et avec beaucoup
d'irrégularités. Par conséquent, leurs relations avec les
IMF sont caractérisées par une asymétrie d'information.
Cet état des choses engendre le rationnement de crédit, dans la
mesure où les IMF se protègent contre le risque de défaut
de leurs parts.
Le rationnement de crédit intervient quand le montant
demandé excède le montant offert. D'après Yan cité
par (Ngongang, 2015), le rationnement existe si l'offre du prêteur ne
satisfait pas en totalité la demande de l'emprunteur. (Ngongang, 2015),
essaye d'expliquer que le rationnement crédit.Premièrement par
l'opacité informationnelle, qui se traduit par l'incapacité du
prêteur à comprendre les caractéristiques du risque du
projet dû au manque d'informations financières complètes,
fiables et disponibles. D'après, (Ang, 2001 ; Besanko et Kanatas, 1993)
cité par lui le taille et la jeunesse de ses entreprises expliquent
cette situation. Ce pendant, le non fourniture d'informations quantitatives et
qualitatives aux prêteurs est à l'origine du rationnement. Et
deuxième par le risque de substitution grandissant le projet
développé par les TPE dans la mesure où le risque de
défaillance ne pas calculé avant son implémentation.
Selon, (Persais, 2004) cité par (Ngongang, 2015), l'incertitude du
projet et la qualité de l'emprunteur facilitent le rationnement. En
effet, (Kraten et Weber, 2001), soulignent que le risque de substitution
d'actifs dans les TPE ne donne pas une vision à long terme sur la
relation contractuelle après obtention du crédit, augmente de ce
fait le risque de non remboursement. Cette situation accentue le rationnement,
dans la mesure où le risque de perte pour le prêteur est
probable.
(Kalaba, 2006), le problème de ce financement des TPE
est avant tout lié à une contrainte informationnelle,
puisqu'elles moins prévisibles, plus opaques et moins fiables, raison du
rationnement. Selon (Stiglitz et Zeiss, 1981), l'incertitude et
l'asymétrie informationnelle qui caractérisent le marché
de crédit, conduisent les institutions de microfinance de
procéder au rationnement du crédit aux TPE, une façon de
se protéger contre les risques d'anti sélection et d'aléa
moral.
Pour (charreaux, 1987), le rationnement de crédit vient
résoudre le problème de sélection adverse qui se manifeste
chez le prêteur par son incapacité de distinguer les bons des
mauvais emprunteurs avant l'octroi de crédit, et aussi de la
rationalité limité qui par le caractère inachevé du
contrat de prêt ne permet pas au prêteur connaître les
intentions de l'emprunteur et aussi de ce qu'il va gagner.
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De même, (C. Essomba AMBASSA, Nocheh et G.TEUGULA,
2013),
l'absence d'informations sur les caractéristiques des
micro-entrepreneurs poussent les IMF à utiliser la hausse du taux
d'intérêt pour se protéger ou à réduire les
montants des crédits initialement demandés, par le client. Le
rationnement du crédit dans les IMF est la réponse à la
gestion de l'anti sélection et de l'aléa moral. En plus le
rationnement est un outil privilégié pour les acteurs de la
microfinance pour discriminer ou différencier les emprunteurs qui
représentent un risque élevé pour les prêteurs,
(Fall, LANHA, 2013). Néanmoins, dans le but de ne pas affecter
négativement le portefeuille des engagements, les EMF mettent en place
des stratégies pour sélectionner les projets les plus
porteurs.
De fait, (Madoui et Boukri, 2009), Le manque d'information,
lacrainte des entrepreneurs à la communication et la
vulnérabilité de ces petites entreprises, les institutions de
crédit leur associent généralement un risque plus
élevé. Leur accorder des crédits entraine donc plus de
coûts. En d'autres termes, faute d'une bonne connaissance de ces
entrepreneurs, le risque qui leur est attribué est souvent
surévalué, et dans cette condition, ils se retrouvent
discriminés et rationnés sur le marché du crédit.
Ainsi, l'immense majorité des TPE n'ont pas accès au
crédit. La problématique de leur financement demeure encore un
obstacle majeur à leur survie et croissance. Ici, principalement la
contrainte liée à l'existence d'une forte asymétrie
d'information entre les deux parties, et qui caractérise, en
général, le phénomène de rationnement. Les
emprunteurs possèdent plus d'informations que les prêteurs, sur
les caractéristiques et les chances de réussite de leurs projets.
À cette raison, il convient de rajouter le manque de fiabilité
des documents comptables, les IMF sont parfois incapables d'évaluer la
probabilité de défaut des projets concernés, et elles
refusent d'allouer les ressources pour lesquelles elles sollicitent. Les TPE
forment ainsi un milieu difficilement appréhendable(Caprio et Honohan,
1991).
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