2-2-2 Intérêt social de la restauration
populaire
La restauration populaire intègre dans sa
clientèle des individus issus des différentes couches
socioprofessionnelles : fonctionnaire, 40% artisan et commerçant, 22%
conducteur de taxi moto, 13% apprenant, 17% autre 8% (figure 2).
fonctionnaire
40%
autre
8%
apprenant
17%
artisan et comerçant
22%
conducteur de taxi moto
13%
Figure 2 : Catégorisation de la
clientèle Source : Enquêtes de terrain, janvier
2016
Les proportions de 40%,22%, 13%, 17% et 8% montrent que toutes
les couches socioprofessionnelles s'adonnent à la restauration
populaire. Le taux de 40% montre que les fonctionnaires sont les plus
dépendants de cette activité. S'en suivent les artisans,
commerçants et apprenants dont les proportions font presque le double de
celle des conducteurs de taxi moto et autres.
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En effet, les espaces de restauration étant un espace
gastronomique, la quasi-totalité des consommateurs y vont pour se
ravitailler. Ainsi les gens préfèrent manger dans les restaurants
pendant la pause pour diverses raisons.
Les raisons évoquées par les
enquêtés sont entre autres : le célibat, la
proximité du lieu de travail, le souci de varier son alimentation, le
faible pouvoir d'achat ...(figure 3)
célibat proximité du lieu de travail
le souci de varier son alimentation le faible pouvoir d'achat
6%
21%
47%
26%
Figure 3 : Répartition des
enquêtés selon les raisons du choix de la restauration dans la
rue. Source : Enquêtes de terrain, janvier 2016
L'analyse de la figure 3 montre que 47% des consommateurs se
nourrissent à la rue pour des raisons de proximité de travail,
26% pour les raisons de célibat, 21% pour un faible pouvoir d'achat et
les 6% restant pour satisfaire les besoins de varier l'alimentation .
2-2-3 Intérêt économique
L'activité de restauration populaire donne assez de
revenu aux restaurateurs, en se basant sur les enquêtes de terrain le
chiffre d'affaire moyen journalier est estimé à vingt mille
(2O.OOO) FCFA. Le bénéfice moyen tourne autour de quatre mille
(4.OOO) FCFA par jour. On constate alors qu'il s'agit d'un business très
intéressant pour des individus ayant un faible niveau d'instruction et
par ricochet n'ont pas de bonne opportunité d'être
embauchés. La restauration populaire se présente comme une vraie
porte de sortie pour lutter contre la précarité. A cet effet,
plusieurs restauratrices affirment qu'avec leurs activités, elles
prennent en charge leurs ménages et sont de vraies maitresses de maison.
La grande majorité travaillant
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sur sept (7) jours par semaine, peut gagner environ cent
cinquante milles (150.000) FCFA à la fin du mois en se basant sur le
bénéfice moyen journalier ce qui démontre que la
restauration populaire est loin d'être non
rémunératrice.
Selon l'enquête menée, cette activité ne
nécessite pas un gros capital. Les acteurs n'ayant pas trouvé du
travail ou suite à un limogeage ou en cherchant d'autres sources de
revenus ouvrent leurs sites de vente sans un gros investissement. C'est une
activité qui permet d'entrer dans le système informel ce qui
explique sa non structuration et son faible niveau d'organisation dans notre
échantillon. Plus de 3/4 des personnes enquêtées n'ont pas
de formation professionnelle en cuisine. A la question de savoir si ces acteurs
culinaires jugent leur activité rentable, 27% ont répondu peu
rentable 62% ont répondu rentable contre 11% qui estiment qu'elle est
très rentable. (Figure 4 )
Peu rentable
27%
Très rentable
11%
Rentable
62%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Série1
Figure 4 : Appréciation de la
rentabilité des restaurants de rue Source :
Enquêtes de terrain, janvier 2016
La plupart des commerçants sont satisfaits de la
rentabilité de leur activité. C'est pourquoi 62% d'entre eux
jugent l'activité rentable, tandis que 27% pensent que c'est peu
rentable, contre seulement 11% qui la trouve très rentable.
L'utilisation des revenus générés par les
ventes des aliments de rue est essentiellement destinée aux charges
liées à l'activité et aux conditions de vie. Il s'agit
d'abord du mode de propriété du local, de l'achat des
matières premières et du paiement des factures d'eau et
d'électricité. Cette activité est donc à
encourager.
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