b) Effets des transferts de fonds sur la balance des
paiements
L'impact des transferts d'argent sur la consommation
privée, l'épargne et l'investissement n'est que l'un des aspects
de leur contribution à la croissance et au développement des pays
d'origine des émigrés. Cet argent vient s'ajouter non seulement
au revenu intérieur des ménages mais aussi au volet «
recettes » de la balance des paiements.
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« Etude de l'impact des transferts privés de la
diaspora sur le taux de change en Haïti : Octobre 1992 à
Septembre
2007 »
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Les transferts compensent les déficits chroniques de la
balance des paiements en réduisant la pénurie de devises. Ils
peuvent aider à atténuer la contrainte souvent vitale que font
peser les déficits de la balance des paiements sur le
développement économique des pays d'origine des migrants. Leur
impact sur cette balance est plus appréciable que celui des autres flux
monétaires (telles que l'aide financière, l'investissement direct
ou les prêts) parce que leur utilisation n'est pas liée à
des projets d'investissement particuliers exigeant un fort pourcentage
d'importations, qu'ils ne sont pas productifs d'intérêts et n'ont
pas à être remboursés. En outre, les transferts constituent
une source de devises beaucoup plus stable que les autres flux de capitaux
privés et, dans certains pays, présentent un caractère
contracyclique (Buch et al., 2002; Buch et Kuckulenz, 2004; Nayyar,
1994; Straubhaar, 1988).
Il y a lieu de mentionner, néanmoins, que l'un des
effets négatifs des transferts sur la balance des opérations
courantes est ce que l'on appelle «l'effet boomerang». C'est ce qui
se produit quand les transferts provoquent une augmentation des importations et
des déficits de la balance commerciale de leur pays de destination.
Toutefois, la plupart des chercheurs ne partagent pas l'opinion selon laquelle
ce sont les importations induites par les transferts qui créent ces
problèmes de balance commerciale. La propension à importer peut
aussi s'accroître par suite du développement de l'économie
en général, d'un changement structurel dans la production des
biens de consommation ou d'équipement, ou de la division internationale
du travail. La recherche empirique ne confirme pas non plus l'effet boomerang.
Les données montrent que dans les pays d'Europe du Sud, les importations
induites par les transferts entre 1960 et 1981 ont représenté des
minima de 1 % en Espagne et en Italie et des maxima de 4.9 % en Grèce et
de 6.2 % au Portugal (Glytsos, 1993; Straubhaar, 1988).
Les transferts de fonds peuvent engendrer un autre effet
négatif dans les cas où ils induisent une augmentation de la
demande supérieure à la capacité de production de
l'économie. Lorsque cette demande concerne des biens
échangeables, ils peuvent provoquer une appréciation du taux de
change réel. Or, un taux de change surévalué réduit
la compétitivité des entreprises du pays sur les marchés
étrangers (parce que les exportations deviennent chères) et sur
les marchés intérieurs (parce que les importations sont peu
coûteuses), et redirige les ressources du secteur des biens marchands
vers celui des biens non marchands, par un effet connu sous le nom de «
syndrome hollandais ». Ce phénomène peut à son tour
créer des pressions sur la balance
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« Etude de l'impact des transferts privés de la
diaspora sur le taux de change en Haïti : Octobre 1992 à
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des paiements, ralentir l'accroissement des
opportunités d'emploi et, par conséquent, renforcer l'incitation
à émigrer. Des données empiriques provenant
d'Égypte, du Portugal et de Turquie confirment ces craintes quoique
l'effet demeure marginal dans la plupart des cas et des périodes
d'observation (McCormick et Wahba, 2000; Straubhaar, 1988).
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