1.3- Revue de la littérature empirique
De façon théorique, la littérature
disponible nous permet de distinguer au moins, trois principales approches de
modélisation des envois de fonds. Les travaux de recherche empiriques
concernant les impacts des transferts de fonds d'ordre personnel, en
l'occurrence, les transferts privés sur le taux de change sont, par
contre excessivement rares. Ceci constitue notre principale limitation dans la
réalisation de notre travail de recherche. De ce fait, notre
documentation sélective, pour cette partie de notre travail, est
principalement composée de deux catégories de travaux de
recherches empiriques : la première qui étudie l'inverse de
l'effet recherché dans le nôtre, à savoir, l'impact des
taux d'intérêt et/ou de change sur le volume des envois de fonds.
La seconde étudie l'impact des transferts de fonds sur le
développement financier.
a) Impact des taux d'intérêt et/ou de change
sur le volume des envois de fonds.
Du point de vue empirique, Richard H. Adams Jr (2008) est l'un
des rares du groupe de la Banque Mondiale à réaliser une
étude sur les déterminants des transferts internationaux. Dans
`'The Determinants of International Remittances in Developing
Countries'', il tente de déterminer les raisons pour lesquelles
différents pays -ayant des caractéristiques économiques de
base similaires16- reçoivent des niveaux de transferts
différents. Réalisée pour la période allant de 1995
à 2001, pour 76 pays en développement17, à
revenus faibles et moyens, cette étude poursuit l'objectif de combiner
les approches micro-économique et macroéconomique de la
détermination des transferts de fonds. En effet, elle ajoute deux
nouvelles variables ; sur le plan micro-économique, une variable
importante : le niveau de pauvreté du pays fournisseur de main-d'oeuvre
à l'étranger ; sur le plan macro-économique, elle reprend
les séries de données de Docquier et Marfouk (2005) et
ajoute des données concernant le niveau de compétence des
migrants et examine comment le type de travailleurs migrants
(éduqué ou non éduqué) affecte le niveau de
transferts reçus par le pays fournisseur de main-d'oeuvre a
l'étranger. Les autres variables prises en compte dans cette
étude sont le revenu selon l'approche macro-économique de Glytsos
(1997), les transferts privés, le taux d'intérêt
réel du pays d'origine.
16 En l'occurrence, les pays en
développement.
17 76 pays extraits des grandes régions en
développement du monde telles l'Amérique Latine et la
Caraïbe, l'Europe, l'Asie Centrale, l'Asie de l'Est et du Sud, l'Afrique
du Nord et Sub-saharienne
19
« Etude de l'impact des transferts privés de la
diaspora sur le taux de change en Haïti : Octobre 1992 à
Septembre
2007 »
[Novembre 2009]
Selon les résultats économétriques, la
structure de compétence de la collectivité migrante (ou encore le
niveau de compétence des migrants) participe à la
détermination des transferts ; ceteris paribus, les pays
exportant une plus large part de migrants spécialisés
(éduqués) reçoivent des transferts privés moins
importants que ceux qui exportent des migrants non spécialisés
car ces derniers manifestent le désir de retourner ultérieurement
a leur pays d'origine. Les résultats montrent également que le
niveau de pauvreté d'un pays fournisseur de main-d'oeuvre à
l'étranger n'a pas d'impact positif sur la quantité de transferts
reçus et que les pays à moyens revenus reçoivent plus de
transferts privés que ceux à revenus faibles et
élevés.
Par ailleurs, Faini Riccardo (1994) pense que les envois de
fonds des travailleurs représentent une importante composante dans les
flux du commerce international des biens et services. Dans «Workers
remittances and the real exchange rate : A quantitative framework »,
l'auteur évalue avec quelle ampleur les envois de fonds des travailleurs
sont sensibles aux variables macro-économiques clés.
Particulièrement, il analyse l'impact des politiques des taux
d'intérêt et du taux de change sur les envois de fonds. Le
modèle log-linéaire qu'il utilise concerne 4 pays18,
pour la période allant de 1977 à 1989. Outre les envois de fonds
proprement dits, le stock de migrants, le revenu du migrant et celui de sa
famille (restée au pays d'origine), le taux de change réel,
l'auteur fait le choix d'inclure des variables tels les taux
d'intérêts nominaux national et étranger, la
dépréciation nominale attendue. Il en résulte que le taux
de change réel du pays hôte a en effet un impact positif sur la
quantité de fonds à envoyer, cependant, une
dépréciation de la monnaie engendrerait temporairement une baisse
des envois en termes de biens étrangers. D'autre part, les
résultats prouvent que les considérations d'ordre altruistes sont
d'une importance capitale et ne semblent pas décroitre avec le revenu du
bénéficiaire.
18Le Maroc, le Portugal, la Tunisie et la Turquie ; le
choix de ces pays est inscrite dans le cadre de la disponibilité des
données, en particulier celles concernant les migrants y
établis
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« Etude de l'impact des transferts privés de la
diaspora sur le taux de change en Haïti : Octobre 1992 à
Septembre
2007 »
[Novembre 2009]
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