CHAPITRE 3 : CADRE
THEORIQUE DE L'ETUDE
L'objectif de ce chapitre est de situer dans lequel nos
différentes analyses y reposera. De là elle présentera les
différentes méthodes pouvant être dans le cadre d'une
évaluation impact et la méthodologie utilisée pour
parvenir à nos objectif. Ainsi nous allons commencer à
présenter les différents modèle de
l'économétrie d'impact, le modèle de ménage
agricole et enfin la méthodologie utilisée dans cette
étude.
I.
Econométrie d'impact
1. Modèle canonique de
l'évaluation d'impact.
1.1. Formulation du
problème de l'évaluation et paramètres
d'intérêts
Le modèle canonique de l'évaluation d'impact a
été popularisé dans les années 70 par Rubin. Il
emploie plus des termes du domaine médical dont il est issu. Il s'agit
du cas du « traitement », comme dit
précédemment qui renvoie à une variable (T) que l'on
cherche à évaluer l'effet.
De façon concrète, pour pouvoir évaluer
l'effet d'un traitement aléatoire (T) qui prend la valeur 1 (T=1) si
l'individu a reçu le traitement et 0 (T=0) si non, il faudrait que pour
chaque individu i de la population N l'on puisse observer l'efficacité
du programme ou la variable résultat noté Y. En effet, dans le
modèle de Rubin on considère que chaque individu a virtuellement
deux variables résultats Y1 et Y0 selon qu'il
bénéficie (T=1) ou pas (T=0) du traitement. Ils s'agissent des
résultats potentiels du traitement.
Mais le problème fondamental qui se pose dans cette
formulation est celui de l'inférence causal. En effet, pour chaque
individu i on peut définir l'effet causal du traitement Äi
à partir de ces deux résultats potentiels de la
façon suivante :
Äi=Yi1-Yi0.
Le problème est que pour un individu, on ne peut
observer simultanément Yi1 etYi0. Pour les
bénéficiaires du traitement seuls Yi1 ne peut
être observé et inversement pour les non
bénéficiaires. Dans ce cas la variable Yi0
représente le résultat qui aurait pu être
réalisé si l'individu n'avait pas été
traité. Ainsi l'effet causal présente deux
caractéristiques importantes :
- Il est inobservable, Car seule une des deux variables
potentielles est observée pour chaque individu.
- Il individuel, et de ce fait il existe une distribution de
l'effet causal dans la population. Mais cette distribution n'est pas
identifiable pour la simple raison que l'effet causal est inobservable.
Ainsi la variable résultat peut se déduire par
le biais des résultats potentiels et de la variable de traitement par la
relation suivante :
Y=TY1 + (1-T)
Y0
De ce fait, l'idée derrière les méthodes
d'évaluations d'impacts est d'estimer ce qu'aurait été le
résultat des individus traités si le traitement n'existait
pas ; ou bien dans le cas contraire d'estimer ce qu'aurait
été le résultat des non bénéficiaires s'ils
avaient reçu le traitement. Il s'agit ici du contrefactuel. De
là, il suffit de trouver un groupe de personnes les plus comparables
possibles que l'on appelle groupe de contrôle.
Malgré le fait que la distribution de l'effet causal ne
soit pas indentifiable, grâce à des hypothèses sur la loi
jointe du triplet (Y0, Y1, T) on peut identifier certains
paramètres à partir de la densité des variables
observables (Y, T). Ils s'agissent notamment de :
- L'effet moyen du traitement dans la population des individus
traités :
ÄATT =E
(Yi1-Yi0|Ti=1) et
- L'effet moyen du traitement dans la population
ÄATE =E (Yi1-Yi0)
Ces deux paramètre ne sont égaux que sous
certaines hypothèses très restrictives (voir en annexe) et sont
susceptibles de dépendre des caractéristiques des personnes. Cela
revient à estimer ces paramètres conditionnels à ces
caractéristiques observables. Nos deux paramètres deviennent
ainsi :
ÄATT(x)=E
(Yi1-Yi0|Ti=1, Xi=x) et ÄATE
=E (Yi1-Yi0|Xi=x).
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