I-2- Analyse des résultats de l'enquête:
entretien avec les enseignants
Un questionnaire anonyme composé de sept questions a
été soumis aux enseignants de sciences économiques et
sociales du Lycée d'Application Nelson Mandela (le 15 Juin 2015), de
l'Institut Immaculée Conception (le 22 Juin 2015) et du Lycée
Georges MABIGNATH (le 29 Juin 2015). Ce questionnaire vise à recueillir
des informations sur l'enseignement du thème, le rôle de l'Etat
dans la régulation de l'économie en classe de première B.
Sur un total de 12 questionnaires distribués nous avons reçu en
retour huit (8) questionnaires remplis, dont deux (2) du Lycée
d'Application Nelson Mandela, sept (5) du Lycée Georges MABIGNATH et un
(1) questionnaire de l'Institut Immaculée Conception. Nous sommes
conscient que cet échantillon est largement insuffisant pour tirer des
conclusions générales, et qu'elles ne sont pas issues d'un
organisme ou institut de sondage légalement reconnu dans la
récolte des données statistiques comme nous l'avons
signalé dès le départ. Mais, compte tenue des
circonstances dans lesquels nous avons passé cette année, nous
n'avons pas eu d'autres choix que de donner le maximum qu'on pouvait. Nous
avons effectué cette enquête pour répondre aux exigences de
l'Ecole Normale Supérieure. Qu'à cela ne tienne, nous
présenterons successivement chacune des questions posées
accompagné de son interprétation et une brève analyse.
Tableau 12 : Effectif de la population
étudiée
Effectif total
|
12
|
Nombre traité
|
8
|
Percentage
|
66,67
|
Nombre dépouillé
|
8
|
Source : Nos enquêtes, de
juin 2015
Figure 10 :
Répartition de l'effectif total de la population
étudiée
Question 1 : Depuis combien d'année
dispensez-vous les cours de sciences économiques et
sociales en première?
Tableau 13 : Opinion des enseignants sur
l'enseignement de la leçon
Type de réponses
|
Nombre de réponses
|
Pourcentage (%)
|
Moins de 3ans
|
1
|
12,5
|
3 à 6ans
|
1
|
12,5
|
6ans et plus
|
4
|
75
|
Total
|
8
|
100
|
Source : Nos enquêtes, de
juin 2015
Selon nos statistiques, la majorité des enseignants
interrogés soit un pourcentage 75% ont une expérience au moins de
six ans. Cette tendance montre que ces enseignants sortis au moins dans les
années 2008-2009 de l'Ecole Normale Supérieure ont soit
été formés au format OPAE par séminaire, ou n'ont
jamais appris cette stratégie d'enseignement, ce qui a pour
conséquence l'emploie des ancienne stratégies
d'enseignement-apprentissage.
Question 2: Quelles sont les difficultés
auxquelles vous êtes confrontés dans les classes de
premières dans le cadre de l'enseignement-apprentissage portant
sur le thème : le rôle de l'Etat dans la régulation de
l'économie ?
Tableau 14 : Difficultés de
l'enseignement du thème le rôle de l'Etat dans la
régulation de l'économie
Type de réponse
|
Nombre de réponse
|
Pourcentage (%)
|
Manque des données sur le Gabon
|
3
|
37,5
|
Sources d'information
|
0
|
00
|
Contextualisation
|
5
|
62,5
|
Total
|
8
|
100
|
Source : Nos enquêtes, de
juin 2015
Du coté des enseignants, il était question de
voir avec eux les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans
les classes de première B pour enseigner le thème le rôle
de l'Etat dans la régulation de l'économie qui figure dans
la progression indicative de l'Institut Pédagogique National. A cette
question de savoir les difficultés rencontrées par les
enseignants, il ressort en général que les difficultés
sont liées à la contextualisation, (62,5%) et à la non
disponibilité des données concernant le Gabon (37,5%) afin de
rendre plus compréhensif le cours.
Question 3 : Quelle est la stratégie que
vous adoptez pour dispenser cet enseignement ?
Tableau 15: Opinion des enseignants sur les
stratégies d'enseignement
Type de réponses
|
Nombre de réponses
|
Pourcentage (%)
|
Cours magistral
|
6
|
75
|
OPAE
|
1
|
12,5
|
Autres
|
1
|
12,5
|
Total
|
8
|
100
|
Source : Nos enquêtes, de
juin 2015
Cette question qui porte sur les stratégies
d'enseignement a pour objectif de voir les moyens utilisés par les
enseignants pour une meilleure efficience de l'action pédagogique. Il
est à noter que 75% des interrogés utilisent la stratégie
magistrale contre 12,5% qui font usage de la stratégie d'objectif
problématique, activité évaluation (OPAE) et 12,5% qui
adoptent d'autres stratégies.
Question 4 : Que pensez-vous de l'approche OPAE
?
Tableau 16 : Opinion des enseignants
concernant l'approche OPAE
Type de réponse
|
Nombre de réponse
|
Pourcentage (%)
|
Favorise l'enseignement-apprentissage
|
1
|
12,5
|
Pas adaptée à nos réalités
|
4
|
50
|
Ne maitrise pas
|
3
|
37,5
|
Total
|
8
|
100
|
Source : Nos enquêtes, de
juin 2015
Cette question adressée aux enseignants avait pour
objectif d'avoir leur point de vue sur le format OPAE (Objectif
Problématique Activité Evaluation) afin de mieux comprendre leur
réticence dans l'application de celui-ci dans les salles de classe. Elle
vise également à savoir la façon dont les enseignants
perçoivent cette stratégie d'enseignement dans le contexte
gabonais. Selon nos statistiques, nous constatons que 60% des enseignants
interrogés estiment que cette stratégie d'enseignement n'est pas
adaptée à nos réalités. Ils évoquent
notamment le manque de moyens didactiques (photocopieuse, les livres...)
adaptés à la stratégie, les effectifs pléthoriques
dans les salles de classe qui ne favorisent pas une bonne gestion du temps et
donc du programme. 30% d'autres enseignants disent ne pas maitriser le
dispositif OPAE. Et seul 10% des enseignants interrogés reconnaissent
l'efficacité de cette nouvelle stratégie d'enseignement.
Question 5 : Selon vous, quelle est la
problématique de la leçon sur le rôle de l'Etat dans
la régulation de l'économie ?
Tableau 17: l'opinion des enseignants sur la
problématique de la leçon
Type de réponse
|
Nombre de réponse
|
Pourcentage (%)
|
L'Etat doit-il intervenir dans une économie ?
|
2
|
25
|
Pourquoi l'Etat intervient-ils pour réguler
l'économie ?
|
3
|
37,5
|
Pourquoi et comment l'Etat intervient-il pour réguler
les activités dans une économie de marché ?
|
3
|
37,5
|
Total
|
8
|
100
|
Source : Nos enquêtes, de
juin-juillet 2015
Figure 11 :
Répartition de l'opinion des enseignants sur la
problématique de la leçon
A cette question, les enseignants sont partagés entre
les 37,5% qui estiment que la bonne problématique est pourquoi l'Etat
intervient-il pour réguler l'économie ? Et ceux qui sont
pour la troisième problématique : pourquoi et comment l'Etat
intervient-il pour réguler les activités dans une économie
de marché ? Pour cette problématique également 37,5%
des enseignants interrogés ont un penchant pour la bonne
problématique. Par contre seul 25% des enseignants interrogés ont
une mauvaise connaissance de la problématique actuelle.
Question 6: Abordez-vous la réglementation
comme moyen d'intervention des pouvoirs publics dans la
régulation de l'économie ? Si non
pourquoi ?
Tableau 18 : Opinion des enseignants
concernant la place de la réglementation dans la régulation de
l'économie
Type de réponse
|
Nombre de réponse
|
Pourcentage (%)
|
Oui
|
3
|
37,5
|
Non
|
5
|
62,5
|
Total
|
8
|
100
|
Source : Nos enquêtes, de
juin 2015
Selon nos statistiques, 62,5% des enseignants n'abordent pas
la réglementation comme un des moyens de l'intervention de la puissance
publique et 37,5% abordent cet élément comme moyen de
régulation des activités économiques par l'Etat. A la
question de savoir pourquoi ? Certains estiment ne pas être assez
outillés en droit afin d'aborder la partie juridique de la notion tandis
que d'autres évoquent le manque des textes à leur portée
concernant la réglementation gabonaise sur les activités
économiques.
Question 7 : Que pensez-vous de l'enseignement de
la leçon sur le rôle de l'Etat dans
l'économie ? Et pourquoi ?
Tableau 19 : Opinion des enseignants sur
l'enseignement de la leçon
Type de réponse
|
Nombre de réponse
|
Pourcentage (%)
|
Facile à transmettre
|
1
|
12,5
|
Abordable
|
2
|
25
|
Complexe
|
5
|
62,5
|
Total
|
8
|
100
|
Source : Nos enquêtes, de
juin 2015
Figure 12 :
Répartition de l'opinion des enseignants sur l'enseignement de
la leçon
Du coté des enseignants, il était question de
voir avec eux si cette notion est difficile ou facile à transmettre et
pour quelles raisons. Selon le graphique, 62,5% des enseignants ayant
répondu à la question trouvent la notion complexe à
transmettre, ils évoquent notamment la multidisciplinarité de la
notion, l'absence des données des actions des pouvoirs publics, et la
difficulté de contextualiser la notion. 25% par contre trouvent la
notion abordable mais avec les données de la France, car ce sont les
seules qu'ils ont à leur disposition.
Chapitre IV : proposition des nouvelles approches
stratégiques de l'enseignement-apprentissage du rôle de l'Etat
dans la régulation de l'économie en classe de première
B
Depuis le début du vingtième siècle, et
de manière récurrente, plusieurs commentateurs ont pu parler d'un
« bégaiement » constitutif du discours pédagogique. Il
est d'usage d'opposer une « pédagogie centrée sur
l'enseignant » et une « pédagogie centrée sur
l'apprenant ». Dans la première, la situation serait
organisée autour de la prestation du maître : celui-ci dispense
des informations dont la validité scientifique et culturelle est
avérée mais sans se demander d'aucune manière si elles
sont adaptées à ses élèves, intégrées
dans leur progression et participent à leur formation personnelle. Dans
la seconde, la situation serait organisée autour de la construction par
l'élève de ses propres connaissances : l'enseignant y devient une
personne-ressource qui diagnostique les besoins de chacun, lui fournit les
documents et exercices adaptés, l'accompagne dans un parcours
individualisé. Dans la « pédagogie centrée sur
l'enseignant », il s'agirait de séduire ou de capter un auditoire
pour l'amener à reproduire un comportement intellectuel
standardisé. Dans la « pédagogie centrée sur
l'apprenant », on mettrait en place des « contrats » à
partir d'objectifs négociés, avec le souci constant d'impliquer
chacun dans la démarche, de le rendre « actif » et de le faire
participer à sa propre évaluation. Dans la première
règnerait la sélection drastique imposée par la
règle du « mimétisme identificatoire ». Dans la seconde
se construirait progressivement un modèle de réussite
différencié où chacun pourrait atteindre des objectifs
différents mais d'égale dignité.
Ainsi, si tous les experts de l'éducation recommandent
la deuxième stratégie d'enseignement à travers le
dispositif Objectif Problématique activité évaluation
(OPAE), cette stratégie est- elle adaptée à nos
réalités ? Sinon, comment la rendre plus efficace afin
d'atteindre les objectifs fixés ?
Dans ce chapitre, il s'agit de proposer une meilleure
façon d'aborder cet enseignement-apprentissage en classe de
première B. Et pour cela, nous présentons premièrement les
remarques sur ce qui se fait actuellement dans les lycées (Section 1),
avant de proposer une nouvelle leçon (Section 2).
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