Déterminants de la consommation des énergies renouvelables à Goma, cas de l'énergie solaire( Télécharger le fichier original )par Nixon BIKA NTAMIRABALI Université de Goma - Licence 2015 |
b) L'égalisation des utilités marginales pondérées par les prixSelon WALRAS, « deux marchandises étant données sur un marché, la satisfaction maxima des besoins ou le maximumd'utilité effective aura lieu pour chaque porteur, lorsque le rapport des intensités des derniers besoins satisfaits ou lerapport des raretés, est égal au prix ». Le consommateur maximise son utilité, en choisissant un panier deconsommation qui rend égale les utilitésmarginales des différents biens consommés, pondérés par leurs prix respectifs. Ce théorème est établi à peu près simultanément chez Jevons, Menger et Walras, mais sa véritable paternité revient à l'Allemand Gossen qui l'avait déjà formulé en 1854. Le théorème de l'utilité maxima des marchandises fournit une première version de l'équilibre du consommateur. L'individu décrit ci-dessus est en équilibre au point où rien ne le poussera à modifier sa consommation tant que les paramètres le concernant ne changeront pas. D'abord établi dans le cadre d'une hypothétique « économie d'échange pure », ce résultat est ensuite étendu à une économie de production, dans laquelle l'équilibre du consommateur devient aussi l'équilibre duproducteur de biens et services. La contrainte budgétaire égalise la valeur des produits achetés et celles des services vendus aux entreprises. La fonction-objectif intègre, à côté de l'utilité des premiers la désutilité des seconds (désutilité du travail par exemple qui implique un effort et un sacrifice en temps libre). A l'équilibre, l'individu égalise les utilités et les désutilités marginales, pondérées par les prix des produits et des services producteurs. Ainsi selon Jevons, le salarié consommateur dose son offre de travail de façon à égaliser à la marge la désutilité du travail (pondéré par le salaire) et l'utilité de la consommation marchande(pondérée par son prix)15(*). c) Approche macroéconomique de la ConsommationL'analyse néo-classique construisait la fonction de demande d'un bien en privilégiant la relation prix et quantité demandée. Keynes propose de relier la consommation globale avec le revenu. Il s'appuie ici sur l'existence d'une loi psychologique fondamentale selon laquelle «en moyenne et laplupart du temps, les hommes tendent à accroître leur consommation au fur et à mesure que lerevenu croît, mais non d'une quantité aussi grande que l'accroissement du revenu ». Le revenu global aurait ainsi deux emplois : la consommation C et l'épargne S, ainsi note-t-il R = C + S. L'épargne apparaît comme un élément résiduel, dépendant de la consommation, elle-même dépendant du revenu. Tout revenu est partagé en consommation et en épargne. La relation entre la consommation et le revenu peut s'exprimer par le biais des propensions à consommer. On distingue la propension moyenne à consommer (rapport de la consommation totale sur le revenu : C/R) et lapropension marginale à consommer (rapport de la variation de la consommation sur la variation du revenu : ?C / ?R, notée c). La relation entre épargne et revenu peut également s'exprimer par des propensions à épargner, qui étant le caractère résiduel de l'épargne, peuvent se déduire des propensions à consommer. La propension moyenne à épargner égale à (1 - C/R) et la propensionmarginale à épargner égale à (1 - ?C/?R), notée s. Graphiquement la fonction de consommation peut prendre trois formes : C R III II I Figure N°3 : Courbe de la consommation et de l'épargne Dans le premier cas (I), C = c R. Si le revenu est nul, la consommation est nulle aussi. La propension moyenne à consommer est égale à la propension marginale à consommer, elle-même constante. Dans le second cas (II), C = c R + b. La fonction de consommation admet une consommation incompressible même lorsque le revenu est égal à 0. Le terme b est également appelé consommation autonome puisqu'il correspond à une consommation indépendante du revenu. La propension marginale à consommer est constante, elle est inférieure à la propension moyenne qui est fonction décroissante du niveau de revenu. Dans le troisième cas (III), C = c R (fonction concave). La propension moyenne et la propension marginale à consommer tendent à diminuer avec l'augmentation du niveau de revenu. C'est le troisième cas qui correspond aux indications données par Keynes. Des études empiriques ont montré que cette analyse était vérifiée lorsque l'on comparait à un moment donné les budgets de différents ménages ayant des niveaux de revenus différents (les ménages les plus riches ont proportionnellement une épargne plus importante que les ménages pauvres) et ceci sur une courte période. Toutefois l'économiste Simon Kuznets a montré, en se fondant sur une étude de la consommation aux Etats Unis de 1869 à 1938 (c'est à dire sur une longue période) que l'analyse de Keynes se trouvait invalidée par le fait que la propension moyenne à consommer était restée constante sur cette période. Les recherches poursuivies depuis J.M Keynes sur la fonction de consommation ont enrichi l'analyse en introduisant des éléments négligés par la théorie keynésienne. Malgré la consommation des ménages peut ne pas être financée par les seuls revenus. Certains d'entre eux peuvent disposer d'actifs monétaires liquides ou d'actifs réels ou financiers qu'ils peuvent vendre pour effectuer des achats, notamment de biens de consommation durable. La prise en compte du patrimoine conduit à écrire la fonction de consommation sous la forme : Ct = c Rt + d At où d est la propension à dépenser des actifs, At représente le montant des actifs détenus à la période t. * 15Aristide Cyrille DADIE, « Analyse des déterminants de la demande globale d'une ressource énergétique par les ménages: le cas du gaz butane en Côte d'Ivoire », DEA PTCI, Université de Cocody Abidjan, 2005 |
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