13 Chapitre II :
ELABORATION CONCEPTUELLE DE
L'ETUDE ET REVUE DE LA LITTERATURE.
Le modèle McGill se présente comme un choix
judicieux pour mieux comprendre l'expérience des familles dont un membre
vit l'expérience de la maladie épileptique, compte ténu de
son approche familiale misant sur le potentiel de santé, et ce, dans une
perspective de collaboration avec les infirmières. Par ailleurs, le
modèle de Calgary relatif à l'évaluation familiale (MCEF)
permet d'explorer le système familial au point de vue de sa structure et
de son fonctionnement. Ainsi le cadre de référence pour notre
étude, intègre les modèles McGill et de Calgary.
Le présent chapitre présente le modèle
McGill, avant de faire une récession des écrits sur notre
sujet.
1 Le modèle McGill
Connu aussi comme le modèle développemental de
santé et de soins infirmiers (DMHN), le modèle McGill a
été élaboré par Moyra Allen vers les années
1970. Guidée par la théorie de l'apprentissage social de Bandura
et la théorie générale des systèmes (Ford-Gilboe,
1994), la réflexion d'Allen a beaucoup été nourrie des
travaux de l'OMS sur la notion des soins de santé primaires (Gasse &
Guay, 1997). De plus, elle s'est inspirée de la pratique
infirmière telle qu'elle était exercée dans le
réseau québécois à cette époque (Malo,
Côté, Giguère, & O'Reilly, 1998). Cette conception
s'est développée par les travaux du corps professoral et des
étudiants de l'Université McGill d'où son nom courant
« modèle McGill » (Ford-Gilboe, 1994).
1.1 Les postulats
Le modèle McGill vise à mieux comprendre la
nature du développement sain des personnes et des familles ainsi que le
rôle des infirmières qui contribuent à ce
développement (Allen, 1986). Les soins infirmiers évoluent en
tant que science des interactions en promotion de la santé (Allen,
1986). En outre, les postulats, fondements de base du modèle,
reflètent la philosophie et les valeurs qui le sous-tendent, et
clarifient d'une façon cohérente les liens entre les
différents éléments (Kravitz & Frey, 1989). En effet,
Allen postule d'abord que la plus grande ressource d'une nation est sa
santé et que tous les individus et toutes les familles possèdent
des forces, un potentiel de santé.
Comme deuxième postulat, les individus, les familles et
la communauté aspirent à une meilleure santé et sont
motivés à y arriver. Le troisième postulat mentionne que
la santé s'apprend par la découverte personnelle et une
participation active. Le quatrième précise que la santé
est un phénomène familial et le cinquième que la relation
infirmière/client est une relation de collaboration. Enfin avec le
dernier postulat, Allen affirme que les soins infirmiers sont une ressource de
santé primaire pour les familles et la communauté (Malo et al.
1998).
Au Cameroun, ces postulats sont cohérents avec un
contexte où la famille revendique de plus en plus son rôle de
soignant primaire et sa participation active surtout à la prise des
décisions en ce qui concerne la santé de ses membres. D'un autre
côté, nous croyons que la profession infirmière
Camerounaise, en construction d'identité, trouvera une plus grande
légitimité en se positionnant comme ressource de santé
primaire pour ces familles.
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