Résultats empiriques et
interprétations
Une idée répondue dans la littérature
théorique que nous venons d'exposer dans le deuxième chapitre,
stipule qui la gestion du résultat et la structure financière
affecte le coût de la dette
Les différentes études empiriques qui ont
testé l'impact de la gestion du résultat et la structure
financière sur le coût de la dette sont divergentes quant au sens
de cette association. Par exemple Cassar et al (2008), Subarmanyam et Zhang
(2010), Takasu (2012) et Li et Richie (2009), Draief et Chouaya (2012), Draief
(2010) et Subramanyam (1996) qui ont montré que la gestion du
résultat affecte négativement le coût de la dette. Certain
courant de recherche comme Draief (2010), Tondeur (2002) et Chen et Jian
(2006), Piot et Missonier (2007), Fields et all (2011) et Zulkufly (2013)
trouvent une association positive entre les déterminants de la structure
financière (le niveau d'endettement, la rentabilité de la firme
et l'opportunité de croissance) et le coût de la dette. Tandis que
Chen (2002), Draief (2010) et Draief et Chou (2012) rapportent une relation
négative l'opportunité de croissance et le coût de la
dette.
Cette divergence peut être expliquée par le fait
que ces auteurs d'une part utilisent des mesures différentes pour la
gestion du résultat, le niveau d'endettement, la rentabilité de
la firme, l'opportunité de croissance et pour le coût de la
dette, et d'autre part, ils testent leurs modèles en utilisant des
contextes différents dans des laps de temps qui sont aussi
différents.
Notre objectif dans ce chapitre est de présenter et
interpréter les résultats de notre étude empirique. Nous
avons consacré la première partie à l'analyse descriptive
des variables d'intérêt, à l'étude des
corrélations. Nous nous intéressons dans la deuxième
partie à l'interprétation des résultats des
régressions linéaire multiple (Panel) pour tester les
différentes hypothèses de notre travail de recherche.
Section 1 : Analyse univariée et test de
corrélation
1-1 Analyse
univariée
1-1-1 Statistique
descriptive
Cette partie est consacrée à la description
univariée des différentes variables de l'étude. Nous
présentons aussi les résultats de l'analyse des
corrélations qui a pour but de mesurer le degré de relation entre
les variables.
Les statistiques descriptives relatives aux différentes
variables du notre étude sont représentées dans le tableau
2. Les calculs ont été réalisés en se basant sur
l'échantillon global constitué par l'ensemble des entreprises
tunisiennes non financières cotées en bourse sur une
période allant de 2007 à 2012, soit une taille globale de 192
observations années-entreprises.
Tableau 2 : Analyse descriptives
des variables du notre étude
Les variables CD
ST OC ROA TA AD RO
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Moyenne .046676 .5489127 .0749991
.0257305 17.29744 .0986725 .0055736
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Maximum .39813 2.31652 2.22498
.271172 19.7314 1.09067 .040164
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Minimum .008926 .007814 -.518807
-.559441 11.2087 .000017 0
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Ecart-type .0495042 .3714466
.2564695 .1040332 1.48286 .1385917 .0052901
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Médiane .0393425 .475094
.0514115 .0358375 17.60165 .0589225 .0038005
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Q1 .019662 .341645 -.024073
-.013033 16.9077 .029126 .002187
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Q3 .059304 .644539 .129225
.078736 18.0475 .116063 .008042
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kurtosis 21.33841 8.892584
32.03082 8.497409 9.455109 27.44135 12.17213
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skewness 3.564903 2.049894
4.078373 -1.373722 -2.284432 4.328552 2.299619
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Avec :
CD : Le coût de la dette (debt cost).
SF : le niveau d'endettement.
AD : Les accruals
discrétionnaires.
OC : L'opportunité de croissance.
ROA : La rentabilité de la
firme.
TA : La taille de l'entreprise.
RO : Le risque opérationnel
Les statistiques descriptives montrent que la moyenne des
accruals totaux est négatives de (-0.0496818) et un
écart-type de (0.1732), ce ci implique que cette variable a une
volatilité relativement élevés et qu'il n'existe pas de
différence dans les pratiques des ajustements comptables entre les
entreprises du notre échantillon. Ainsi, sa valeur s'étale entre
(-1.15702) et (0.5128983), (voir Annexe 13).
On note que les accruals discrétionnaires sont en
moyenne positifs de (9.86 %). Ce résultat converge de ceux des travaux
de Draief (2010) et Draief et Chouaya (2012) qui trouvent des accruals
discrétionnaires moyen positive dans le contexte américain. Cela
est explique par le fait les entreprises de notre échantillon ont
tendance à gérer leurs résultats à la hausse. On
remarque aussi que le montant des accruals discrétionnaire varie entre
(0.000017) et (1.09067) avec un écart-type de (0.1385917).
Le premier résultat à souligner au niveau du
tableau 3 est que notre variable dépendante « le coût de la
dette » a une moyenne et un écart-type les plus faibles avec des
valeurs de (0.0466768) et (0.0495042) respectivement. Sa valeur s'étale
entre un minimum de (-0.0089264) et un maximum de
(0.3981298). Alors que la taille de l'entreprise procure les valeurs les plus
élevés de moyenne, écart-type, minimum et maximum dont ces
valeurs égales (17.29744), (1.482859), (11.20865) et (19.73137).
Dés lors, nous sommes amenés à conclure que la
volatilité de la taille de l'entreprise est plus importante
contrairement au variable du coût la dette qui affiche une faible
volatilité.
Concernant la variable structure financière (le niveau
d'endettement), il est en moyenne élevé, en effet, il
présente (54.89%) de l'actif total. Cela implique que le niveau
d'endettement des entreprises est en moyenne élevé. Ceci est
logique car les entreprises ont un recours d'endettement important. Par
conséquent, nous avons constaté que la dette constitue comme un
source principale de financement en Tunisie. Ce pendant nos résultats
affirment les études de Draief (2010) et Draief et Chouaya (2012) qui
soulignent l'existence de niveau d'endettement moyen positive car il
représente 37,1% de l'actif total. En plus, cette variable affiche d'un
écart-type de (0.3714468), d'un minimum de (0.0078138) et d'un maximum
de (2.31652). On souligne aussi que la rentabilité de la firme (ROA) a
une valeur s'étale entre un minimum de (-0.5594413) et un maximum le
plus faible de (0.2711722) avec une moyenne de (0.0257305) et un
écart-type de (0.1040332). Alors nous avons conclure que la
rentabilité de la firme a une forte volatilité.
D'après le tableau 2 qui se présente ci-dessus,
nous avons remarqué que l'opportunité de croissance des
entreprises tunisienne n'est très importante car il représente en
moyenne (7.49%). En plus, elles ont des volatilités de (25,64%). Ainsi
que, le montant de cette variable varie entre (-0.5188069) et (2.224976). Par
conséquent, l'opportunité de croissance connait une faible
volatilité. Par ailleurs, le risque opérationnel a une moyenne
très faible de 0.55%, ce ci montre que les entreprises tunisiennes ne
sont effectuées au risque opérationnel. En outre les accruals
discrétionnaires ont des moyennes positives de (9.86 %). (Pour plus de
détails voir l'interprétation du tableau 2).
On note que les variable du coût de la dette, le niveau
d'endettement, opportunité de croissance, les accruals
discrétionnaires et le risque opérationnel présentent un
coefficient d'asymétrie« Skewness » positif (S>0). Ce qui
signifie que la distribution a une queue allongée vers la droite. De ce
fait, on fait une valeur positive du coefficient d'asymétrie
révèle une distribution plus attendue vers les valeurs positives.
Contrairement aux variables de rentabilité de la firme et la taille de
l'entreprise qui exposent d'un coefficient d'asymétrie négatif(
S<0), ce qui implique la distribution a une queue allongée vers la
gauche. Il faut noter qu'il est difficile de comparer ces statistiques
descriptives des études antérieures puisqu'elles utilisent des
méthodes des mesures différentes sur des contextes
différents. De plus, nous avons remarqué que tous les variables
du notre étude procurent d'un coefficient de kurtosis (k)
supérieur à 3, alors dans ce cas la distribution est dite
leptocurtique.
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