2 1-3-2- Premiers appels
publics à l'épargne :
L'introduction en bourse est un contexte ordinairement
caractérisé par l'asymétrie d'information, et pour
réduire cette asymétrie, l'entreprise qui va faire l'objet de
l'introduction en bourse doit publier un prospectus qui comporte des
états financiers audités, et étant donné que le
marché financier se base généralement sur les états
financiers pour fixer les prix de l'action, ceci peut inciter les managers
à gérer les résultats à la hausse. Donc le besoin
important des investisseurs et des analystes financiers à l'information
publiée par l'entreprise constitue une motivation importante pour les
dirigeants pour gérer les résultats, Cormier et Magnan
(1995),Chabchoub et Mrabet (2011).
Dans ce sens, plusieurs recherches ont étudié la
gestion de résultat dans le contexte des offres publique d'achat par les
entreprises, et la plupart de ces recherches soit dans le contexte
américain ((Teoh et al (1998)) et Friedland (1994)), soit
européen (Roosenboom et al (2003)) Boisselier et Jaouadi (2011) ont
montré que l'entreprise, lors d'une émission initiale des titres,
gère ses résultats dans le but d'augmenter les prix de ses
titres. En examinant le changement des accruals, Deagelo (1988) indique que
l'information sur les résultats est importante pour l'évaluation
en cas d'offre publique d'achat et suppose que les dirigeants de firmes ont
l'intention de minimiser les résultats.
Burgstahler et Eames (1998) ont trouvé que les
dirigeants gèrent les résultats à la hausse afin
d'éviter de publier les résultats inferieurs aux
prévisions des analystes financiers. En fait, les dirigeants sont
motivée à gérer les résultats à la hausse
avant l'introduction de leurs entreprises en bourse pour que les prix des
titres arrivent à leurs valeurs maximales et par suite accroitre le prix
de l'offre, (Roosenboom et al (2003)). Ces auteurs ont détecté
une gestion du résultat dans leur étude sur un échantillon
d'entreprises Hollandaises.
Les chiffres contenus dans les états financiers
publiés sont associés positivement au prix de l'offre au moment
de l'introduction en bourse des entreprises américaines, (Kim et Ritter
(1999)). Ainsi, les investisseurs accordent une grande importance aux
états financiers ce qui peut motiver les managers à s'engager
dans un processus de manipulation des résultats en vue de signaler des
informations montrant que l'entreprise est rentable, performante et capable de
générer des flux importants.
Dechow et Skinner (2000) stipulent que les offres publiques
d'action incitent les managers à gérer les résultats
publiés à la hausse pour donner une meilleure image de leurs
entreprises, et obtenir par la suite des prix plus élevés ce qui
leur permet d'améliorer leurs richesses et réaliser des gains
pour le compte de l'entreprise.
Friedland (1994) a examiné un échantillon de
firmes américaines faisant appel publics à l'épargne, les
résultats de son étude indique que les entreprises qui publient
un rapport intérimaire avant l'introduction en bourse ont recours
à la gestion du résultat dans ce rapport et non pas dans les
états financiers annuels. Il stipule les managers gèrent le
résultat dans les rapports annuels plus récents et
spécifiquement les états financiers pour accroitre le prix
d'offre au moment de l'introduction en bourse.
Cependant, d'autres recherches indiquent une absence de
gestion de résultat telle que l'étude Carpentier et Suret (2004)
sur un échantillon des entreprises canadiennes nouvellement introduite
en bourse. Par ailleurs, l'étude d'Aharony et al (1993) ne fait pas
preuve une manipulation importante des états financiers auprès
des entreprises américaines une année avant l'introduction en
bourse, De plus, ils confirment que les entreprises de petites tailles,
fortement endettées et celles qui font appel à des
vérificateurs et intermédiaires de renommés
inférieure sont plus susceptibles qui d'autres de gérer les
résultats lors des émissions initiales.
D'un autre coté, les recherches en la matière
ont montré qu'une manipulation comptable agressive a des
conséquences négatives pour la firme dans le futur du fait que sa
rentabilité ultérieure va être faible. Ainsi le
marché financier va sanctionner ultérieurement les managers qui
ont géré les résultats d'une façon excessive et
induit en erreur les investisseurs sur la situation réelle de
l'entreprise lors de l'introduction en bourse.
Dans ce contexte Teoh et al (1998) ; Roosenboom et al
(2003) ont montré que la gestion du résultat parait directement
liée à la sous performance futur des nouvelles émissions.
En effet, plus les managers gèrent les résultats à la
hausse dans la période de l'introduction en bourse, plus la performance
boursière à long terme sera négative, ceci est conforme
avec l'hypothèse de l'opportunisme de la gestion du résultat.
Donc, ces entreprises vont être performantes à court terme mais
elles ne sont pas capables à maintenir cette performance à lang
terme.
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