CONCLUSION GENERALE
L'objectif de notre travail
intitulé «Impact de la politique de
réescompte et de change sur l'inflation : Cas du
Burundi (1980-2011)» était
d'analyser l'influence de la politique de réescompte et de change sur
l'inflation. Pour y arriver, nous avons procédé à la
lecture des documents et à la collecte des données statistiques
pour la période considérée. Ces statistiques nous ont
aidé dans le traitement et analyse empiriques en vue de vérifier
l'impact de la politique de réescompte et de change sur l'inflation.
Dans cette perspective, nous avons organisé notre travail autour de
trois chapitres.
Dans le premier chapitre, nous avons d'abord passé en
revue les différents concepts-clés relatifs avec notre
thème de recherche. C'est par la suite que nous avons
développé le fonctionnement de la politique de réescompte
et de change. Ainsi, la revue de la littérature que nous avons faite
nous a conduit à la confrontation des différentes théories
sur la façon dont la politique de réescompte et de change
influencent l'inflation. Dans ce même ordre d'idée, nous avons vu
que la conception des monétaristes explique l'inflation comme
étant toujours d'origine monétaire. Ces idées sont
fondées surtout sur l'influence de la masse monétaire qui est
elle-même le résultat de la politique de réescompte.
Dans le deuxième chapitre, nous avons
procédé à la collecte des données qui nous ont
été d'une grande envergure dans l'analyse de l'impact de la
politique de réescompte et de change sur l'inflation au Burundi. A
travers les graphiques comparant le taux de change, le taux de
réescompte et l'inflation (désigné par l'IPC), nous avons
constaté l'influence significative de la politique de réescompte
et de change sur l'inflation. Le taux de change du franc burundais par rapport
au dollar américain a attesté aussi une augmentation
inquiétante, traduisant aussi la dépréciation du franc
burundais pour une période de 1980 à 2011.
C'est pour cela que nous avons consacré au
troisième chapitre l'analyse empirique de l'impact de la politique de
réescompte et de change sur l'inflation au Burundi. Dans ce chapitre,
l'objectif ultime était d'analyser l'existence de la relation de long
terme et/ou de court terme entre la variable dépendante qui est
l'inflation (désigné par l'IPC) et les variables
indépendantes qui sont la M2, le PIB, le TC, le TID et le TREF.
Pour y apporter une analyse consistante, nous avons eu recours
aux tests nous conduisant à l'estimation du modèle à
correction d'erreurs. Par là, nous avons commencé par le test de
stationnarité des variables.
Le constat a été que les variables sont
stationnaires après les avoir différenciées deux
fois ; elles sont donc intégrées du même ordre 2, soit
I(2). Les séries étant intégrées du même
ordre, nous avons procédé à l'estimation de la relation de
long terme par la méthode des moindres carrées. Ce dernier nous a
permis de confirmer qu'à long terme, il y a un impact positif du taux
de change sur l'inflation.
Quant à l'estimation de la relation de court terme, les
résultats nous ont révélé l'influence significative
de la M2, le PIB, le TC ainsi que le TREF sur l'IPC (inflation). Les
résultats que nous avons trouvés montrent qu'à court terme
comme à long terme, le TC influence positivement l'inflation alors que
le TREF l'influence positivement seulement dans le court terme. Les
résultats trouvés coïncident avec la théorique
quantitative de la monnaie défendu par Milton Friedman.
Certainement, l'augmentation d'année en année de
la masse monétaire suite au taux de refinancement appliqué,
résultant en fait de la politique de réescompte explique
l'inflation observée. La diminution du taux de refinancement traduit la
diminution du coût du crédit. Cela augmente la masse
monétaire et traduit ainsi l'inflation monétaire. De plus, la
dépréciation du franc burundais par rapport au dollar
américain, passant de 90 en 1980 à 1261,07 en 2011 marque un pas
géant dans l'augmentation des prix. Dans le court terme, nous confirmons
la première hypothèse qui présumait l'impact positif de la
politique de réescompte sur le niveau d'inflation au Burundi. La
deuxième hypothèse qui prédisait l'impact positif de la
politique de change sur le niveau de l'inflation a été aussi
affirmée dans le long et court terme.
Tout au long de notre travail, nous avons essayé
d'expliquer l'impact de la politique de réescompte et de change sur
l'inflation. Néanmoins, nous ne pouvons pas prétendre
épuiser toutes les interrogations en rapport avec le thème de
notre travail d'autant plus qu'il peut y avoir d'autres relations, autres que
celles trouvées.
C'est la raison pour laquelle nous incitons d'autres
chercheurs pour y apporter des approfondissements en tenant compte des autres
facteurs qui nous auraient échappé. Nous acceptons favorablement
les diverses critiques à l'égard des résultats que nous
avons trouvés.
Eu égard aux résultats obtenus, nous
suggérons :
v à la Banque de la République du
Burundi :
- de prendre des mesures prudentielles de la politique de
change pour réduire la hausse exponentielle du taux de change ;
- de surveiller le taux de refinancement, qui est le
résultat de la politique de réescompte, pour éviter les
pressions inflationnistes dues à la réduction du coût des
crédits distribués par le système bancaire ;
- de surveiller le taux de croissance de la masse
monétaire de façon à rester proche du taux de croissance
de la production intérieure ;
- d'orienter la politique monétaire vers le
financement des activités productrices des biens et services, sans quoi
elle se révélera aussi inefficace.
v au Gouvernement de:
- promouvoir l'agriculture d'exportation en améliorant
la filière café et thé pour encaisser les devises ;
- mener une politique de création d'emploi allant dans
le sens d'augmenter la production.
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