IV.1.6.4. Séjour hospitalier
La durée d'hospitalisation était de moins de 7
jours pour 57,47% des patients, entre 7 et 14 jours pour 40,80 et 1,72% des
malades avaient fait plus de 14 jours. Un constat similaire a été
fait au Mali en 2006 : 76,3% des malades avaient fait moins de 7 jours
contre 23,7% qui avaient fait plus de 7 jours [59].
Notre séjour moyen était de 5,67#177;3,26 jours,
pour les extrêmes de 0 et 15 jours. Le séjour médian
était de 5 (3-8) jours, résultat similaire à celui de
l'étude malienne [59] qui avait trouvé une moyenne de 5,55 pour
des extrêmes de 3 et 32 jours et proche de ceux de plsieurs autres
études, notamment : à Brazzaville en 2010 et à Dakar
en 2003, respectivement une moyenne de 4 jours (extrêmes de 2 à 4
jours) et de 3,8 jours (1-26 jours).
IV.2. Analyses
bivariées
IV.2.1. Formes cliniques et
âge
La majorité d'enfants avec ictère (63,64%),
neuropaludisme (50,00%) ; anémie sévère (48,18%) et
détresse respiratoire (46,67%) étaient âgés de plus
de 24 mois, alors que la majorité de ceux avec fièvre bilieuse
hémoglobinurique (41,18%) et hyperparasitémie (66,67%)
étaient âgés entre 13 et 24 mois. Les formes cliniques et
l'âge n'avaient pas d'association statistiquement significative
(p<0,05). En 2006, au Mali, une association statistiquement significative
(p=0,002) a été trouvée entre le neuropaludisme et
l'âge [59]; cependant, d'autres auteurs n'avaient noté aucun
lien statistiquement significatif : au Mali en 2007 [74] et au Cameroun en
1994 [75].
IV.2.2. Formes cliniques et
sexe
Tableau XVI. Répartition des malades selon les
formes cliniques par sexe
L'anémie sévère, la fièvre
bilieuse hémoglobinurique, la détresse respiratoire,
l'ictère et l'hyperparasitémie étaient plus
enregistrés chez les enfants de sexe masculin alors que le
neuropaludisme, l'hypoglycémie et les convulsions l'étaient plus
chez ceux de sexe féminin. Il n'y a aucune association statistiquement
forte entre le sexe et les formes cliniques (p>0,05), ce dernier constat
rejoint celui rapporté dans une étude Lushoise de 2011 qui
avaient signifié qu'il n'y a pas de relation entre le paludisme et le
sexe, avec existence d'égalité des risques [20] ; cependant,
au Mali en 2007, il a été rapporté que le neuropaludisme
était plus associé au sexe masculin [74].
IV.2.3. Formes cliniques et
état nutritionnel (z-score P/A, P/T et T/A)
La malnutrition globale était présente chez
60,00% des patients avec hypoglycémie, 27,27% de ceux avec ictère
et 24,19% de ceux avec neuropaludisme. Il n'y a pas d'association
statistiquement significative entre les formes cliniques et l'état
nutritionnel (p>0,05).
Quant à la malnutrition aiguë, elle était
enregistrée chez 40,00% de patients en hypoglycémie, de
même que chez 35,29% de ceux avec fièvre bilieuse
hémoglobinurique, 27,27% de ceux avec ictère et 22,58% de ceux
avec neuropaludisme. Il n'y a pas d'association statistiquement significative
entre les formes cliniques du paludisme grave et la malnutrition aiguë
(p>0,05).
En rapport avec la malnutrition chronique, elle était
noté chez 40,00% des patients avec hypoglycémie, chez 33,33% de
ceux avec hyperparasitémie, 18,18% de ceux avec ictère, 13,33% de
ceux avec détresse respiratoire, 11,82% de ceux avec anémie
sévère, 11,76% de ceux avec fièvre bilieuse
hémoglobinurique, sans lien statistiquement significatif entre le retard
de croissance et les formes cliniques de paludisme grave (p>0,05).
Dans une étude datant de 1971 à Ibadan Ibadan,
il a été révélé qu'une forte
parasitémie était associée à un z-score P/A
inférieur au 10ème percentile [76]. En 2008, au Kivu,
il avait été trouvé que la morbidité palustre
augmentait avec l'indice P/T (OR : 1,5 pour la malnutriton
modérée et 1 pour la sévère) [45]. En 2006, dans
une étude sur les enfants africains, il est ressorti que avaient
constaté que l'anémie était associée à la
malnutrition (OR : 1,68) et que la malnutrition était
indépendamment associée au paludisme (OR : 1,67) [77]. A
Antananarivo en 1995, 59,5% d'enfants atteints de paludisme présentaient
une malnutrition modérée ou sévère ;
cependant, le seuil de signification de ces résultats n'avait pas
été étudié [78]. Cependant en 2013 à
Koutiala, aucun lien n'a été trouvé entre le paludisme et
la malnutrition [60], alors que d'autres auteurs avaient même
trouvé que la malnutrition protégerait contre le paludisme [13].
Nous comprenons par tout ceci que le lien entre le paludisme et la malnutrition
reste variable et, cela d'un endroit à un autre, d'une période
à une autre et cela dépendant des facteurs alimentaires d'une
population à une autre [45].
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