CHAPITRE V. DISCUSSION
V.1.1. Prévalence du
paludisme grave
Au cours de notre période d'étude, nous avons
trouvé une prévalence de 14,91% de paludisme grave par rapport au
service de Pédiatrie, ce qui est similaire à celle
rapportée au CHU de Brazzaville en 2010, à savoir une
prévalence de 14,7% [57]. Cependant, notre prévalence est
supérieure à celles rapportées dans plusieurs
études : 9,4% à Yaounde en 1999 [58]; 9,14% au CHU Gabriel
Touré en 2006 [59]; 7,8% au Mali en 2013 [60] ; 6,8% à
Lubumbashi en 2011 [20] et 0,8% à Antananarivo en 2000 [61]. En outre,
notre fréquence est basse par rapport à celle trouvée par
à Bouaké en 2003 [62] à savoir 26% ainsi qu'à celle
trouvée Bouar en 2006 (42%) [63].
Par ailleurs, notre prévalence par rapport au paludisme
(42,65%) est proche de celle trouvée à Lubumbashi en 2011 (41,7%)
[20] mais, est supérieur à celle mentionnée dans plusieurs
études: 35,26% en 2006 au Mali [59], 28,8% à Yaoundé en
1999 et al [58] et seulement 2,9% à Antananarivo en 2000 [61].
Les divergences constatées entre notre résultat
et ceux de certains auteurs pourraient s'expliquer par la différence
dans la méthodologie utilisée intégrant le type
d'étude mené, la taille d'échantillon, la population-cible
et, d'autre part, elles pourraient s'expliquer par le degré
d'endémicité variable entre différentes régions de
la planète, la qualité du personnel ainsi que le plateau
technique de différents laboratoires.
V.1.2. Données
sociodémographiques
V.1.2.1. Age
Notre étude a intéressé les enfants de 0
à 60 mois révolues et a révélé que la
majorité d'entre eux (28,74%) étaient âgés entre 13
et 24 mois, ce qui est identique à une étude menée
à Lubumbashi en 2011 [20] qui fait mention de la prédominance
des cas dans la tranche de 13 à 24 mois, avec 25,3% des cas alors qu'au
Mali en 2013, il a été constaté une prédominance
des cas dans la tranche d'âge de 24 à 35 mois avec 34,6% des cas
[60]. Toutefois, la majorité d'autres études concentrées
sur les enfants de 0 à 15 ans, avaient trouvé une
prédominance des cas chez les enfants de 0 à 48 mois, notamment
à Ouagadougou en 1997 [64] et à Dakar en 2003 [65] alors
qu'à Libreville en 1999 [66] et au Togo en 1998 [67], il a
été constaté une prédominance des cas entre 6 mois
et 5 ans.
Dans notre série, la tranche d'âge de 0 à
6 mois était la moins touchée avec 8,05%, ce qui pourrait
s'expliquer par des densités parasitaires faibles et des accès
palustres rares avant 4 mois et cela pour plusieurs raisons : le fort
pourcentage d'hémoglobine foetale, l'allaitement maternel exclusif
jusqu'à 6 mois, le passage des anticorps antipalustres maternels vers le
foetus dans la vie intrautérine, la moindre exposition des
nouveau-nés aux moustiques par le port des vêtements couvrant tout
le corps ainsi que le fait que les nouveau-nés bénéficient
des soins attentifs qui sont abandonnés une fois que l'enfant devient
autonome [48,68].
Quant à la moyenne d'âge, elle était de
28,58#177;17,59 mois pour notre série, avec une médiane de 24
mois (Q1-Q3 = 13-48 mois) et les extrêmes de 2 et 60 mois. Notre moyenne
se rapproche de celle trouvée à Sikasso en 2008 [69], à
savoir 30,72 mois alors qu'elle est supérieure à celle
trouvée à Koutiala en 2013 [60], qui était de 21,64mois.
Des moyennes nettement supérieures à la nôtre ont
été notées par d'autres auteurs : 42 mois
(extrêmes : 2 mois-14 ans) en 2000 à Antananarivo [61];
45,5#177;32,9 mois (extrêmes : 2-132 mois) à Lubumbashi en
2011 [20].
Les différences constatées entre nos
résultats par rapport à l'âge pourraient s'expliquer par la
différence d'âges d'inclusion des patients, la majorité
d'auteurs ayant concentré leurs études sur les enfants de 0
à 15 ans.
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