II.3. IMPACT DE LA MALNUTRITION
SUR LE PALUDISME
En cas de malnutrition, il existe une atteinte des tissus
lymphoïdes associés (peau, amygdales, bronches et intestin)
caractérisée par une diminution de la réaction
inflammatoire et une atrophie des amygdales et des plaques de Peyer. Le plus
important en terme de conséquences est l'atrophie du thymus,
considéré comme un organe essentiel de l'immunité. Au
niveau humoral, il existe une baisse du complément, essentiellement la
fraction C3, et de substances comme le lysozyme. Parmi les immunoglobulines,
seules les immunoglobulines sécrétoires sont diminuées,
d'où le maintien d'une bonne réponse vaccinale. Au niveau
cellulaire, la phagocytose ne semble pas affectée mais l'activité
bactéricide est diminuée. En ce qui concerne les populations
lymphocytaires, les lymphocytes B ne sont pas modifiés, il existe une
diminution significative des lymphocytes T et plus spécifiquement des
auxiliaires ou «helpers» (CD4) parallèlement à une
augmentation des cellules «nulles» correspondant à des
lymphocytes T immatures. Les monokines comme l'interféron (IFN) et les
interleukines 1 et 6 (El, IL6) présentent une baisse significative,
alors que les lymphokines telles le MIF (Macrophage Migration Inhibitory
Factor) et l'interleukine 2 (IL2) ne sont pas affectées. L'ensemble
de ces processus correspond à une immunodéficience acquise
secondaire à la malnutrition qui entraîne une chute du potentiel
de défense et donc une moindre résistance aux infections [53,56].
II.3. IMPACT DU PALUDISME SUR
L'ETAT NUTRITIONNEL
Chaque fois que les barrières immunitaires sont
franchies, divers processus biochimiques, métaboliques et hormonaux
produisent un effet déléière sur l'état
nutritionnel en modifiant l'équilibre entre apports et besoins.
L'anorexie provoque une diminution des ingestats et la malabsorption
réduit encore la quantité de nutriments absorbés.
Parallèlement, les besoins sont augmentés suite à la
synthèse accrue de protéines spécifiques (inflammatoires,
immunoglobulines etc ...) et à l'hyperthermie qui augmente le
métabolisme basal. Cette baisse des apports et l'augmentation des
besoins entraînent une balance azotée négative suivie d'un
déficit de la plupart des nutriments [56].
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