II.1.3.2. LA MALNUTRITION CHRONIQUE OU RETARD DE
CROISSANCE
Elle traduit un problème alimentaire et/ou nutritionnel
chronique en particulier pendant la période de développement
foetal. Il traduit une situation structurelle et donc n'estpas influencé
par une amélioration conjoncturelle de la situation nutritionnelle des
enfants ; ilconstitue le meilleur indicateur de suivi de l'état
nutritionnel des enfants dans une populationdonnée et traduit le niveau
de développement socio-économique de la population. Selon
laclassification de l'OMS, un taux de prévalence du retard de croissance
compris entre 10 et19% est jugé moyen, entre 20 et 29%
élevé et au-delà de 30% très élevé.
Elle peut êtrecausée par un déficit chronique in utero, des
infections multiples [45].
II.1.3.3. LA MALNUTRITION GLOBALE OU INSUFFISANCE
PONDERALE
Définie par un poids d'un enfant pour l'âge
inférieur à deux écarts-types au poidsmédian pour
l'âge de la population de référence. L'OMS classe ce taux
comme, normal s'il est inférieur à 10% ; moyen de10 à 19%
; élevé à20% et très élevé s'il est
supérieur à 30% [45].
II.2. INTERACTIONS ENTRE LE
PALUDISME ET L'ETAT NUTRITIONNEL
Encore sujet des controverses, les interactions entre le
paludisme et l'état nutritionnel demeurent à l'étape
hypothétique. En effet, alors que Shiff et al. rapportent une baisse de
morbidité et un gain de poids de 150 grammes avec l'âge en moyenne
supérieur chez des enfants protégés du paludisme par des
moustiquaires imprégnées, certaines études ont
évoqué le rôle protecteur de la malnutrition dans la
survenue d'accès graves, mais ce point reste encore très
controversé, d'autres encore à l'exemple de Chevalier et al.
évoquent une légère influence de la malnutrition sur la
morbidité palustre alors que Mitangala trouve dans le Sud-Kivu, une
relation inverse entre la malnutrition et la prévalence du paludisme
grave [51-53].
D'autres facteurs liés au mode de vie de l'enfant vont
avoir un rôle dans la survenue des infections palustres. L`allaitement
maternel, le plus souvent exclusif en Afrique pendant les premiers mois de la
vie, protège l'enfant. En effet, l'absence d'acide
para-aminobenzoïque (PABA) dans le lait matemel, limite le
développement du parasite qui en a besoin pour la synthèse de son
ADN [54].
Des facteurs plus difficiles à apprécier
peuvent également avoir un rôle dans la protection antipalustre
comme la moindre exposition des nouveau-nés aux moustiques comme le port
de vêtements ou la plus grande affinité des moustiques pour les
adultes que pour les enfants. Enfin, les nouveau-nés et les très
jeunes enfants sont l'objet .de soins attentifs. Ils vont parfois
bénéficier de moustiquaire ou de chimioprophylaxie. Ces moyens de
protection sont le plus souvent rapidement abandonnés dès que
l'enfant devient autonome [55].
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