I.5.2.2. PRISE EN CHARGE PALLIATIVE OU SYMPTOMATIQUE
Comme son nom le dit, la prise en charge symptomatique va
s'attaquer aux différents symptômes que peut présenter le
patient ; c'est le cas par exemple :
o Des convulsions, qui seront traités en administrant
le diazépam en bolus intraveineux à la dose de 0,3 mg/kg en 2
minutes ou 0,5 mg/kg par voie intra rectale. Une seconde dose de
diazépam peut être administrée si les convulsions n'ont pas
cessé au bout de 10 minutes. On peut utiliser le midazolam (à la
même dose) au lieu du diazépam, soit par voie intraveineuse, soit
par voie orale. Si persistance des convulsions malgré l'administration
des deux doses de diazépam, on considèrera que ces patients sont
dans un état de mal épileptique et leur donner de la
phénytoïne (dose de charge de 18 mg/kg, puis une dose d'entretien
de 5 mg/kg par jour pendant 48 heures). Si ce médicament n'est pas
disponible ou s'il n'enraye pas les convulsions, administrer du
phénobarbital (dose de charge de 15 mg/kg par voie intramusculaire ou
par voie intraveineuse lente, puis dose d'entretien de 5 mg/kg par jour pendant
48 heures). Lorsqu'on utilise du phénobarbital, surveiller attentivement
la respiration du patient. Le phénobarbital à forte dose (20
mg/kg) peut entraîner une dépression respiratoire et augmenter le
risque de décès.
o La détresse respiratoire nécessitera une
oxygénothérapie et corriger toute cause réversible
d'acidose, en particulier la déshydratation et l'anémie
sévère. La perfusion intraveineuse est la méthode de
choix, par la voie périphérique la plus accessible. En cas
d'impossibilité, pratiquer une perfusion intra-osseuse. Veiller à
ne pas administrer trop de liquide, ce qui risquerait de hâter la
survenue d'un oedème pulmonaire.
o La fièvre pourra être attaquée par des
antipyrétiques ;
o L'hypoglycémie (seuil d'intervention de < 3
mmol/l) sera corrigée en administrant 500 mg/kg de glucose. On utilisera
du dextrose sous forme parentérale en administrant immédiatement
5 ml/kg de dextrose à 10 % par une voie périphérique,
suivi d'une perfusion intraveineuse de 5 ml/kg de dextrose à 10 % ou de
10 ml/kg de dextrose à 5 % par heure pour éviter la
récurrence de l'hypoglycémie. Si l'on ne peut pas avoir recours
à la voie intraveineuse, on doit tenter la voie intra-osseuse.
o En cas d'anémie, on évaluera avec le plus
grand soin la nécessité d'une transfusion sanguine. Outre
l'hématocrite (volume érythrocytaire) ou le taux
d'hémoglobine, il faut aussi prendre en compte la densité
parasitaire et l'état clinique du patient. En général,
dans les zones de forte transmission, un hématocrite = 12 % ou un taux
d'hémoglobine = 4 g/dl est une indication pour une transfusion sanguine,
quel que soit l'état clinique de l'enfant. En zone de faible
transmission, on recommande un seuil de 20 % pour l'hématocrite ou de 7
g/dl pour l'hémoglobinémie pour pratiquer une transfusion
sanguine (10 ml de concentré globulaire ou 20 ml de sang total par
kilogramme de poids corporel en 4 heures). Chez l'enfant avec une anémie
moins sévère (hématocrite à 13-18 %, taux
d'hémoglobine à 4-6 g/dl), la transfusion sera envisagée
si l'enfant présente l'un des signes cliniques suivants :
détresse respiratoire (acidose), trouble de la conscience,
hyperparasitémie (> 20 %), collapsus circulatoire ou insuffisance
cardiaque.
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