Estimation et stabilité de la fonction de demande de monnaie en Algérie( Télécharger le fichier original )par Anissa ATMANI Université Abderrahmane Mira - Bejaia - Master en Scs économiques 2016 |
3.2. La mise en oeuvre de la politique monétairePour gérer au plus juste l'évolution de la quantité de monnaie en circulation, la Banque Centrale dispose de deux outils : l'encadrement de la création monétaire par les banques et la 53 Rapport du FMI, 2010. 54 Rapport annuel de la banque d'Algérie, 2013. 55 http://elbassair.net/Centre%20de%20téléchargement/maktaba/5ÓíÌ1420%claLu/séminaire/cJI20%.flsa1120%ì 11 20%...20% V120%, 11ÓÇíÓtelmsan/19.pdf (consulté le 24/12/2015) définition du taux d'intérêt à court terme sur le marché monétaire. La Banque d'Algérie régule le marché monétaire par ses interventions de mise ou de prise en pension en stimulant les opérations dont la maturité est supérieure à 24 heures. Elle intervient également sur le marché monétaire au moyen des opérations d'appels d'offres sous forme d'adjudications de crédit. Contrairement aux pratiques anciennes où le taux monétaire se déterminait administrativement par la Banque Centrale, sa détermination s'inscrit désormais comme nouvelle attribution du marché monétaire grâce aux confrontations quotidiennes des quantités de monnaie offertes et demandées. Le taux d'intérêt, en termes réels était négatif et ce jusqu'à la mi-94. La détermination et son maintien à un ce niveau bas n'était ni favorable à la mobilisation des ressources de l'épargne ni rationnelle quant à la prise en compte du coût réel du crédit. Tout le problème de la cohérence du système bancaire est mis à nu à travers la détermination et la fixation administrative du taux d'intérêt55. En l'occurrence, le taux d'intérêt à court terme, fixé sur le marché monétaire national, qui se répercute ensuite sur les taux de plus long terme. Lorsque la Banque Centrale élève les taux d'intérêts, et si cette décision est jugée crédible par les marchés, cela se traduit par un afflux de capitaux en direction de la monnaie nationale, puisque les placements libellés dans cette devise sont mieux rémunérés qu'ailleurs. Alors, la monnaie nationale, plus demandée, s'apprécie. Inversement, à la suite d'une réduction des taux d'intérêt, la monnaie nationale tend à se déprécier. A fin 2014, la structure des taux d'intérêt se présente de la manière suivante : - Les taux d'intérêt et les taux de rendement annuels moyens pour les différentes catégories des titres de l'Etat ont varié de 0,33% à 0,37% pour les BTC 13 et 26 semaines, de 1,44% à 1,78% pour les BTA 1 à 5 ans et de 2,40% à 3,82% pour les OAT 7 ans à 15 ans en fin de période. - Les taux appliqués aux opérations de reprise de liquidité à 7 jours, 3 mois et 6 mois et de la facilité de dépôt à 24 heures rémunéré par la Banque d'Algérie restent fixés respectivement à 0,75%, 1,25%, 1,50% et 0,30%. - Les taux d'intérêts au marché monétaire interbancaire se sont négociés dans une fourchette comprise entre 0,34375% et 2,50% pour des maturités allant de 24 heures à 91 jours56. Autre mission de la politique monétaire est d'assurer un équilibre des échanges avec l'extérieur. La monnaie nationale sert aussi pour les échanges avec l'extérieur, après opération de conversion dans une autre monnaie, pour un prix (un taux de change) donné. La banque centrale doit tenir compte de cet aspect dans sa politique monétaire. Des variations du taux de change ainsi amorcées permettent à la Banque Centrale de favoriser des échanges équilibrés entre l'économie nationale et le reste du monde. L'Algérie a connu, dans le cadre d'une économie planifiée, une politique de taux de change fixe. A partir de 1974, le dinar algérien était lié à un panier de devises dont la principale monnaie était le dollar américain en raison de sa position dans les revenus issus des exportations d'hydrocarbures. Ce système a été choisi dans le but de protéger la monnaie nationale contre les effets néfastes d'un rattachement uni-monétaire. A la suite du deuxième choc pétrolier qui a provoqué en 1986 un crash des prix de l'or noir, l'économie algérienne a commencé à afficher une sévère détérioration de ses fondamentaux. De 1986 à 1988, le dinar algérien s'est déprécié de 31 % par rapport à son panier de monnaies. Au cours de la période 1991- 1994, le taux moyen de dépréciation nominale annuelle a été de 4 %, ce qui a porté la valeur du dinar algérien à environ 24 dinars par dollar EU sur les marchés officiels de change. Le dinar algérien s'est donc apprécié de 50 % en termes réels entre octobre 1991 et la fin de 1993. La convertibilité du dinar a commencé en 1994 avec la libéralisation des importations, l'accès à la devise est devenu libre pour tout agent économique solvable et les banques étaient les fournisseurs des importateurs en devise. Depuis 1995, la politique de change de l'Algérie a pour objet de maintenir un taux de change stable par rapport à un panier de monnaies pondérées selon l'importance relative des principaux compétiteurs et partenaires commerciaux. Un marché interbancaire des changes a été établi en 1996 pour permettre une libre détermination du taux de change. Le but essentiel du système du taux de change flottant était d'éviter toute entrave face au développement des exportations et de diminuer l'inflation en parallèle avec la politique monétaire menée. Il visait également à encourager la diversification de l'économie et à réduire les effets de chocs extérieurs. 56 http://www.bank-of-algeria.dz/html/marche3_janvier2015.htm (consulté le 11/02/2016) Conformément à la conduite de la politique monétaire visant à maintenir un niveau d'inflation faible (inférieur à 3%), la Banque d'Algérie a continué la politique de stabilisation du taux de change réel effectif du dinar. Ce dernier a atteint son niveau d'équilibre en 2004, année à partir de laquelle la position financière nette a enregistré une amélioration soutenue, du moins jusqu'à l'avènement du choc externe de grande ampleur en 2009 suite à l'intensification de la crise financière internationale, cette conjoncture internationale a mis en avant l'acuité de la volatilité des cours de change des principales devises. Le cours du dinar s'est stabilisé contre le dollar américain fluctuant dès février 2009 entre un minimum de 72,2223 dinars pour un dollar et un maximum de 73,1690 dinars pour un dollar, soit une variation de 1,31 % avec une moyenne annuelle de 72,646 dinars pour un dollar57. Six ans après le début de la crise économique et financière internationale, les marchés financiers connaissent une volatilité liée aux problèmes inhérents à la situation difficile de l'économie mondiale en transition en 2013. Cette volatilité des cours de change s'est également étendue à travers le monde, affectant particulièrement certaines économies émergentes et en développement. Pour ce qui est de la monnaie nationale, son cours moyen annuel vis-à-vis du dollar américain s'est établi à 80,5606 USD/DZD en 2014 contre 79,3809 USD/DZD en 2013, correspondant à une dépréciation de 1,49 %. Parallèlement, le cours de change annuel moyen du dinar contre l'euro s'est déprécié de 1,39 % en 2014 par rapport à 2013, passant de 105,4374 EUR/DZD en 2013 à 106,9064 EUR/DZD en 2014, après s'être déprécié de 2,78 % au cours des neuf premiers mois de l'année 201458. Au total, Dans l'objectif de conduite de la politique de taux de change effectif du dinar à proximité de son niveau d'équilibre fondamental, l'intervention de la Banque d'Algérie sur le marché interbancaire des changes a permis d'atténuer l'impact de la volatilité accrue sur les marchés des changes internationaux. |
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