2.3. Le taux d'intérêt
Le taux d'intérêt intervient en matière de
demande de monnaie parce qu'il constitue, pour les ménages et les
entreprises, le coût d'opportunité de la détention de la
richesse sous la forme peu ou pas rémunératrice de la monnaie.
Afin de mieux comprendre l'influence du taux
d'intérêt sur la demande d'encaisses monétaires, il
faudrait se détourner du rôle de monnaie comme moyen de paiement
et la considérer comme un actif financier à part entière.
Sa détention dépend alors de son prix relatif par rapport aux
actifs alternatifs67. La théorie indique que, toutes choses
égales par ailleurs, les gens préfèrent les actifs qui
offrent un rendement supérieur. Toute augmentation du taux
d'intérêt constitue une augmentation du taux de
rendement des actifs peu liquides par rapport à celui de la monnaie, de
ce fait, s'il augmente, les particuliers vaudront détenir une plus
grande partie de leurs avoirs en actifs non monétaires à cause de
leur intérêt, et une moindre fraction en encaisses. Donc une
augmentation du taux d'intérêt provoque une baisse de la demande
de monnaie.
Les approches empiriques de transactions de la demande de
monnaie, utilisent dans la spécification de leur modèle des taux
d'intérêt à court terme (par exemple le taux de
dépôt d'épargne), tandis que les approches qui adoptent une
approche des actifs de la demande de monnaie utilisent
généralement des taux d'intérêt à long terme.
Cependant, il est important de savoir lequel de ces taux est plus
étroitement 1ié à la demande de monnaie.
D'une part, certains économistes disent que le taux
à long terme est préférable parce qu'il est plus
représentatif du taux moyen de la rémunération du capital
à tout moment dans l'économie. Il est donc un meilleur indicateur
du coût d'opportunité global de la monnaie que le rendement des
dettes commerciales à court terme. D'autre part, certains
économistes pensent que ces derniers qui ont une courte
échéance sont de meilleurs substituts à la monnaie que ne
le sont les obligations à plus long terme, si bien que leur rendement
est particulièrement intéressant parmi toutes les
possibilités qui sont exclues par les encaisses68. Dans notre
étude, le taux de référence est le taux d'escompte de la
banque d'Algérie, et le signe attendu du coefficient ?2 est
négatif.
Tableau n0 3 : Evolution du taux d'escompte
de 1970 à 2014
Année
|
1970
|
1971
|
1972
|
1973
|
1974
|
1975
|
1976
|
1977
|
1978
|
1979
|
1980
|
1981
|
Taux d'escompte en %
|
2,5
|
2,5
|
2,5
|
2,5
|
2,5
|
2,5
|
2,5
|
2,5
|
2,5
|
2,5
|
2,75
|
2,75
|
Année
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
Taux d'escompte en %
|
2,75
|
2,75
|
2,75
|
2,75
|
5
|
5
|
5
|
7
|
10,5
|
11,5
|
11,5
|
11,5
|
Année
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Taux d'escompte en %
|
15
|
14
|
13
|
11
|
9,5
|
8,5
|
6
|
6
|
5,5
|
4,5
|
4
|
4
|
Année
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
|
Taux d'escompte en %
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
Source : données du FMI
68 Lailder D. (1974), La demande de monnaie :
théories et vérifications empiriques, Ed. Dunod, Paris.
69 Bordes C. et al. (2001), « Une
Europe monétaire à plusieurs vitesses ? La demande de monnaie
dans les grands pays de la Zone Euro 1979-1999 », Economie &
prévision, n0 147, pp. 51-71.
Figure n0 9 : Evolution du taux
d'escompte
TINT
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Source : réalisé sur la base du
logiciel Eviews 8.1
En Algérie dans le cadre des mises en oeuvre des
réformes, le taux d'intérêt a été
libéré et le taux d'escompte a été
réévalué. Nous observons un pic autour des années
1990, 1995 contrairement aux années 1970 et 1979, où les taux
d'escompte sont stables. A partir des années 1995, on remarque une
tendance baissière qui finit en stabilité les 10 années
dernières.
|