Section I : Influence de la croissance urbaine sur
l'aménagement du territoire
Diverses théories mettent en exergue l'influence de la
croissance urbaine sur l'aménagement du territoire. Dans le cadre de
cette section, nous nous pencherons sur la théorie du
développement (A) et sur la théorie démo-économique
(B).
A. La théorie du développement
La théorie ci-dessus s'intéresse à la
croissance démographique mais aussi au foncier urbain.
A.1. Croissance démographique et
aménagement du territoire
Selon Perroux (1950), le développement est «
l'ensemble des transformations des structures économiques, sociales,
institutionnelles et démographiques qui accompagnent la croissance, la
rendent durable et, en général, améliorent les conditions
de vie de la population. ». Cependant, la croissance non
contrôlée en milieu urbain peut être source de nombreuses
difficultés. En effet, la majorité des théoriciens du
développement sont unanimes à reconnaître que la croissance
rapide de la population et l'élévation de son taux posent de
graves problèmes, surtout lorsque l'évolution économique
n'arrive pas à suivre ce rythme.
Aménagement du territoire et croissance urbaine au
Cameroun
L'accroissement rapide de la population occasionne une
diminution des ressources susceptibles d'améliorer les conditions de vie
de la population. Un pays à forte natalité et à faible
mortalité est amené obligatoirement à consacrer des
ressources importantes à la construction d'écoles,
d'hôpitaux, de logements et d'autres services dont a besoin la
population. Ces fonds investis dans ces opérations sont socialement
indispensables, mais ne sont pas immédiatement productifs. Ainsi, on
constate bien qu'il existe une relation importante entre la croissance
démographique et le développement économique surtout pour
un pays en développement.
Les résultats décevants des plans de
développement peuvent être attribués en grande partie
à l'expansion rapide de la population. D'après certains
spécialistes, un taux d'accroissement démographique
élevé tend à baisser le taux d'épargne et des
investissements, à ralentir la croissance économique, aggraver le
chômage et à alourdir les dépenses de formation (scolaire,
professionnelle...).
Dans ce contexte, la population se fragmente et, la partie de
la population qui « fonde» la ville et son développement est
celle qui est capable d'y attirer du revenu en provenance de l'extérieur
; ce sont « le roi qui collecte des taxes, le propriétaire qui
perçoit des loyers, le marchand qui bénéficie de ses
échanges avec l'extérieur, un artisan ou un industriel qui vend
ses biens à l'extérieur, un romancier dont les livres sont
achetés hors de la ville, un médecin qui a des clients à
la campagne, un étudiant vivant de l'argent de parents vivant ailleurs,
etc.». Le reste de la population vit grâce à ces revenus
venus de l'extérieur.
Dans une économie nationale sous la loi de l'offre, les
économies locales et régionales sont encore largement
dépendantes des lois de la demande keynésienne. C'est le revenu
des résidents, qui est redistribué via l'échange marchand
vers le secteur domestique. Ce revenu permet de fixer le niveau final d'emploi.
Il est aussi le revenu de cohésion spatiale et territoriale.
Développer le territoire, faire de l'« aménagement du
territoire » comme on le dit, vise ce même objectif de
cohésion par le revenu et l'emploi (Davezies, 2001).
|