B.2. Apport de la théorie de la modernisation
Une branche de la théorie de la modernisation affirme
que la croissance démographique est un problème à tous les
niveaux d'agrégation. Au niveau local, le problème est
défini, comme il l'est par les analyses qui alimentent le nouveau
consensus des années quatre-vingt-dix, en termes de santé des
femmes et des enfants, de capacités parentales à pourvoir aux
besoins de base de leur progéniture. Pour l'ouvrage collectif
édité par Cassen (1994), elle est un problème en termes
d'externalités.
Au niveau national, le problème se pose plus en termes
de liaison macroéconomique entre accroissement démographique et
développement économique. Les focalisations particulières
sont faites en ce qui concerne les conséquences sur la formation de
capital, l'emploi et la capacité des Etats à pourvoir en services
publics (éducation, santé et infrastructures) une population
croissante.
44
45
46
47
48
49
Aménagement du territoire et croissance urbaine au
Cameroun
Section II : Lien empirique entre la croissance
urbaine et l'aménagement du territoire.
Plusieurs travaux mettent en exergue le lien entre la
croissance urbaine et l'aménagement du territoire. Dans cette section,
nous analyserons ceux relatifs à la croissance du P11B (A) et ceux
relatifs à la croissance démographique (B).
A. Croissance du PIB et aménagement du
territoire.
L'étude du lien entre la croissance urbaine et
l'aménagement du territoire peut se faire à travers l'analyse
d'un modèle. Elle peut aussi se faire à travers l'ouverture
internationale d'un pays, laquelle impacte son économie.
A.1. Modèle de Catin, Hanchane et
Kamal
Catin, Hanchane et Kamal(2008) ont proposé un
modèle pour analyser, par période quinquennale de 1950 à
2000, les principaux déterminants du taux d'urbanisation et du
degré de primatie urbaine dans 56 pays en développement. Ce
modèle arrive aux résultats qui révèlent que la
croissance de la part de l'emploi non agricole et la croissance du P11B par
habitant encouragent le processus d'urbanisation. La part de l'emploi non
agricole dans la population active a un effet positif et significatif sur
l'urbanisation. L'exode agricole semble constituer un important
déterminant de l'urbanisation, indépendamment même de la
croissance du PIB par habitant. Lorsque la part relative de l'emploi dans les
secteurs secondaire et tertiaire s'accroît, le taux d'urbanisation s'en
trouve renforcé.
Ainsi, la croissance du PIB par tête a aussi un impact
positif et significatif sur l'urbanisation et peut exercer en
conséquence un effet de « boule de neige ». L'accumulation
capitalistique dans les zone urbaines contribue au développement d'un
marché final et intermédiaire, donc au développement
d'activités induites et complémentaires (effets de revenu et de
demande). Cette accumulation peut générer des économies
d'échelle internes et des économies externes
d'agglomération (effets de productivité) (Catin, 1995).
Pour les pays en développement, la relation entre
urbanisation et développement économique s'avère non
monotone : l'urbanisation augmente de manière sensible au cours des
phases initiales du développement, pour ensuite progresser moins
vite.
Aménagement du territoire et croissance urbaine au
Cameroun
|