2.2.1. LES DIFFICULTES
D'UNE CYNDYNIQUE SPECIALISEE AUX CAS DES PERSONNES HANDICAPEES
Une approche globale du danger, spécifique aux
situations multiples du handicap est susceptible de favoriser un mode de
gestion plus spécialisé du handicap aussi bien dans les
situations normales que dans le traitement des situations d'urgence. Cette
préoccupation peut s'avérer utile, pour la gestion d'un
musée, dans une perspective d'analyse de la valeur.
Mais un traitement spécial des dangers pour les
handicapésfréquentant les milieux culturels, parallèlement
aux dispositions générales existantes réglementant la
protection des biens et des personnes semble moins évidente dans le
contexte actuel. Cette réalité peut tenir de multiples
raisons : la redondance d'une cindynique spécifique aux personnes
handicapées, une dynamique de protection trop focalisée sur la
conservation descollections. L'exposition des publics aux différents
risques réalisables en contexte muséal est constante,
malgré les inégalités des publics en termes de
vulnérabilités faces à ces risques.
2.2.1.1.Les risques non
intentionnels
Ce sont des risques non attendus, accidentels pouvant surgir
dans une organisation. Pour le cas d'un musée, on peut avoir concernant
les personnes les risques interagissent avec les autres dimensions de
l'environnement du musée; par les aspects physiques sans
prétendre à l'exhaustivité.
- écroulement de mur/ou d'une partie des locaux
- écroulement d'une oeuvre
- glissement de terrain/ risque sismique
- incendie /inondation
- risques de chute/de collision avec mur/verrerie
- dégât des eaux/- fuite de gaz
Remarquons que l'impact de ces risques peut s'appliquer de
manière aléatoiresur les occupants des locaux, qu'ils soient
travailleurs ou visiteurs.
2.2.1.2. Les risques
intentionnels
Par risques intentionnels, on veut entendre les
événements dommageables, ou nuisibles et volontairement
exécutés, pouvant venir à affecter aussi bien les
structures physiques, les équipements que les personnes se trouvant dans
un environnement recevant du public. L'actualité abonde de ce type
d'agressions en rapport avec des motivations à caractère
doctrinaire, politique, individuel mental ou relevant purement du vandalisme.
Un exemple antique nous est fourni par la destruction, par Titus, de la
bibliothèque d'Alexandrie.
Un exercice de benchmarking et la référence aux
informations accumulées dans le temps conduit à envisager une
diversité de risques allant des plus courants aux plus rares en
termes d'occurrence ou en abordant la question d'un point de vue cindynique,
des plus bénins aux plus dangereux en termes d'impact sur la vie des
personnes. Une représentation sous forme de tableau permet de les
récapituler (voir Annexe 1).
Commeexemple de prévention, on a ainsi recensé
les différentes consignes de notre vécu professionnel au
Musée d'Orsay à Paris. Celui-ci, par l'importance du nombre de
visiteurs journaliers, en moyenne 12 000 personnes par jour de visites
d'expositions temporaires et 8 000 par jour d'expositions ordinaires (Rapport
d'activité 2010). Ces consignes consistent en les opérations
suivantes incombant aux agents de prévention et de
sécurité:
· contrôle de bagages des visiteurs;
· contrôle des sacs;
· surveillance des parvis;
· contrôle électronique des
entrées
La logique des contrôles vise la non introduction,
à l'intérieur du musée de tout objet pouvant constituer un
danger tant pour les personnes que les biens meubles et immeubles. Aussi
va-t-il va s'agir:
· de tout objet pointu
· d'armes
· de bouteilles vides et non vides
· de couteaux de toutes dimensions et de toutes sortes
L'évocation de ces éléments est
suggestive d'une variété de risques, non exhaustifs, comme on le
présentera ci -après en tableau(Cf.Annexe1).La non
exhaustivité des risques renvoià la difficulté actuelle
des services de sécurité, voire leur impossibilité de
pouvoir déceler des éléments dangereux à même
d'avoir une gravité maximale aussi bien pour la sécurité
des personnes que pour la réputation du musée. Il s'agit
notamment des engins explosifs pour lesquels l'expertise actuelle des services
de sécurité ne permet pas encore la découverte avec
efficacité.
Cette question constitue évidemment une des entraves ne
permettant pas de se rassurer de conditions maximales de sûreté
dans les musées. Dans un contexte d'émergence de nouvelles formes
de violenceou de danger, il en ressort que la gestion des risques par le
musée est confrontée à de nouveaux défis auxquels
il doit faire face en permanence. Ces risques sont amplifiés par les
évolutions tant technologiques que sociales auxquelles il faut ajouter
les menaces issus de l'environnement sanitaire comme les pandémies
produits dangereux voire l'insécurité pesant sur les
systèmes d'informations.
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