2.2.2.LA REDONDANCE D'UNE
ANALYSE DE DANGERS SPECIFIQUE AUX VISITEURS EN SITUATION DE HANDICAP
En effet, il peut paraître exagéré de
concevoir un système de gestion des risques spécialement
axé sur la question du handicap, et ce concurremment à un
système de protection existant. Cette thèse peut d'abord avoir
pour fondement les dispositions actuelles en matière de construction qui
engagent les établissements recevant du public à être
à la hauteur d'une capacité d'accueil des publics la plus large
possible. Les Musées en tant que ERPde classe Y ne se soustraient pas de
cette obligation à fortiori dans le contexte actuel de
spécification d'une grande accessibilité des personnes en
situation de handicap.
Par conséquent, les responsables
d'établissements de ce type ont l'obligation de mobiliser toutes de
dispositions de prévention des risques à l'endroit de l'ensemble
de personnes. Le risque le plus redoutablepar sa probabilité
d'occurrence étant le risque incendie, le contexte français
d'activité des musées est assez parlant pour l'aménagement
permanentde rigoureuses conditions de sécurisation des biens et des
personnes, comme on le verra de manière plus détaillée en
fin de partie.
C'est dire combien de fois une prise en compte
particulière des besoins des personnes en situation de handicap
viendrait-elle remettre en cause le principe de l'inclusion. Selon son
paradigme, une conformité de considérations est
réservée aux visiteurs d'un musée en
référence même à la nécessaire
mixité ; les besoins des personnes en situation de handicap
semblent avoir obtenu une réponse appropriée à travers des
dispositifs tant signalétiques que de circulation même si la
réalité des aménagements n'est pas encore à la
hauteur des besoins.
A cette signalétique, il faut ajouter la
diversité des commodités qui existent donnant l'impression que la
boucle sécuritaire en musée est sans cesse regardantesur les
besoins des publics à besoins spéciaux de
fréquentation des musées : accroissement possibilité
de stationnement ; existence de rampes d'accès aux musées,
d'ascenseurs, largeur des ouvertures;des circulations ;
disponibilité des toilettes et d'ascenseurs spéciaux aux
personnes en situation de handicap.
Mais à l'heure actuelle, on ne dénombre
quejusqu'à 15%, le nombre d'Etablissements Recevant du Public(ERP)
engagés dans des refondations ou réaménagements
nécessaires à la garantie d'une accessibilité des
bâtiments adéquate aux visiteurs avec handicap. On tend même
à faire la remarque d'une stagnation de la situation depuis près
d'une quarantaine d'années. En effet, l'obligation institutionnelle
d'une démocratisation de l'accessibilité aux lieux de loisirs et
sport date de 1975. L'actualité de l'insuffisance de satisfaction des
publics concernés est sans doute explicative de la loi du 11
Février 2005 sur l'égalité des usagers des musées
par rapport à l'accessibilité des ERP.
Aussi, avec l'évaluation à dix millions de
personnes en situation de handicap, les voix contreune léthargie des
décideurs sur la stagnation des dispositions de réadaptation de
l'environnement muséographique sont-ils aussi symptomatiques de
l'illusion d'une meilleure sécurisation des usagers des musées en
difficultés de mobilité.
2.2.3. Essai de bilan des
conditions de sécurisationsvisiteurs en situation de handicap dans les
musées.
Un système de gestion des conditions de mise en
sécurité est indissociable d'une remise en question continuelle
des moyens yconcourant.Il en est ainsi lorsqu'il s'agit de revoir les
procédures de gestion de crise que ce soit en milieu culturel ou autre.
C'est le cas aussi des ressources humaines engagées dans les
activités de sécurité ou de surveillance quand on se
penche sur la réactualisation de leurs compétences par une
efficacité plus accrue tant spécifiquement par rapport à
la situation du handicap que généralement à toutes les
situations de sécurité. L'ensemble de ces conditions peut en
particulier participer de la critérologie visant à se prononcer
sur l'appréciation des conditions de sécurité maximales
définissant la résilience ici en environnement muséal.
Il n'est pas question de s'interroger, dans cette partie de
l'analyse, sur les conditions d'accueil et de circulation des personnes en
situation de handicap. On peut même soutenir la thèse
d'uneamélioration généralisée de ces conditions
à travers des dispositifs facilitation tendant à s'adapter plus
ou moins à la situation des principaux handicaps.
Par exemple, les procédures d'accueil sont en
général toutes accommodantes pour toute personnes attestant, par
une carte d'invalidité ou visiblement affectée par une forme
quelconque d'invalidité, des complications liées au
stationnement débout surtout dans le contexte actuel de forte
fréquentation des musées.
Les procédures ou consignes de sécurité
relatives à l'évacuation en situation d'urgence intègrent
également une logique de mise en sécurité des visiteurs
assez incontestable. Mais il est à constater qu'à ce niveau, une
impasse dans les spécificationsdu traitement des personnes en situation
de handicap dans la mise en marche du processus d'évacuation.
En effet, un repérage aisé de toutes les
personnes se trouvant dans l'établissement en situation d'urgence doit
permettre une évacuation aussi rapide que nécessaire. En soutien
à cette exigence, une indication claire des voies menant aux issues de
proximité à partir des lieux de rassemblement existants est de
mise. Aussi sont pris en compte dans cette démarche dans
l'intérêt des occupants des locaux valides ou
handicapés :
· les dimensions des issues dont la largeur doit
être supérieure à 1m40
· l'existence d'une signalétique aussi bien
visible.
· existence de sièges adaptés facilement
disponibles ;
· les civières de secours glissantes en surface
plane ou en marche d'escaliers.
Mais les aménagements existants en termes d'espaces ne
permettent pas encore d'assurer des conditions de fréquentations
idéales pour les handicapées. Cela est observable par exemple
dans les situations d'affluence en salles d'exposition lorsque les espaces ne
sont pas grands : risques d'étouffement, difficultés
mobilité et de circulation accrue.
A côté de ce problème d'espace, on notera
aussi les règles de protections de certains édifices culturels
dont l'intangibilité de la valeur historique rend difficile les
conditions de circulation des personnes à mobilité
réduite. On en tient pour illustration le cas des
Musées-châteaux.
Ceux-ci ne sont guère favorables aux visites physiques
des personnes handicapées en hauteur. L'allègement de la
difficulté ici a certes apporté une solution technologique
à travers la visite d'espaces difficilement accessibles par des moyens
audio visuels. Et quand l'accessibilité à ce genre de local est
réalisable par la personne avec handicap, les risques, parmi d'autres,
de chute augmentent.
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