II PROPRIETES DES BIENS
CULTURELS ET IMPLICATIONS SECURITAIRES
1.2. La forte
valorisabilité.
Comme déjà mentionné au début de
cette partie, les biens culturels reconnus comme tels dans l'exploitation d'un
musée sont des éléments caractérisés par des
conditions d'acquisition onéreuse. Même quand il s'agit de don ou
de legs, l'acquisition et la mise en exploitation de ces produits engendrent
des coûts qui en impliquent des nécessités de conservation
délicates voire des exigences de rentabilité même si dans
l'ensemble les musées sont à but non lucratifs. Or le
développement dans l'environnement concurrentiel des musées
d'institutions privées qui acquièrent des collections sur le
marché de l'art est de nature à renforcer l'exigence de
rentabilité des collections qu'elles conservent, au même titre que
celles, le cas échéant, obtenues par la bienfaisance de donateurs
particuliers. La valorisation ainsi faite de biens artistiques d'un
musée n'est ainsi pas exceptionnelle pour mettre à l'abri d'actes
de vol, de vandalisme ou de dégradations physiques ou esthétique
concernent tous les biens culturels qu'ils soient inamovibles ou
transportables.
1.3. La
transportabilité.
A l'exception des monuments ou d'ouvrages d'art à
caractère monumental qui sont, par essence localisés sur des
sites précis, ou figés à d'endroits précis dans un
musée, l'essentiel des ressources artistiques faisant l'objet
d'exposition est caractérisé par leur capacité à
être déplacés. Cette mobilité, passive, peut
s'effectuer à divers moments de l'exploitation d'un
musée :
· Lors du transport en vue d'une exposition temporaire au
sein d'un même musée, d'un même territoire au sens large
incluant même l'espace national ou entre un pays et un autre voire un
continent à un autre. Différents scénarios de transport
peuvent ici se présenter : transport manuel pour le
déplacement intra-muros d'un musée ou à l'aide
d'équipements de transport appropriés ; transport par
automobile au sein d'une même localité ; transport par voie
aérienne ou maritime au sein de la même localité, entre
localités d'un même territoire, entre plusieurs pays etc..
· Lors d'un transport pour des raisons de
réparation d'une oeuvre ayant subi un dommage susceptible d'être
restaurée dans ses dimensions physiques et esthétiques.
· Transport lors de la fin d'une exposition
temporaire.
· Transport pour stockage d'oeuvres artistiques à
la suite d'une acquisition par don, legs ou sur le marché de l'art.
· Transport pour la restitution de chefs d'oeuvre
à la suite d'un prêt ou du constat d'une acquisition
délictueuse.
Les opérations de transport ainsi esquissées
sont précédées et suivies d'opérations techniques
diverses liées soit au stockage d'oeuvres, soit installations ou
désinstallations en galerie ou salles d'exposition de l'espace
muséal. Mais ce sont des opérations qui par inadvertance
technique peuvent occasionner des dégâts plus ou moins grands sur
les biens culturels concernés.
En cours de transport, les risques de dégradation ou de
destruction sont loin d'être envisageables si l'on tient compte de
l'occurrence éventuelle des risques liés aux intempéries
et le cas échéant au risque d'accident pur et simple.
Dans ces représentations de risques, et au regard des
faits enregistrés même dans d'autres circonstances, de transport
de valeurs non artistiques comment ne pas imaginer les cas de vols d'oeuvres
d'art en cours de transport soit par les transporteurs eux-mêmes ou en
association avec les gestionnaires de conservation d'oeuvres ou par l'entremise
de personnalités publiques ou privées influentes ? Si ces
derniers cas de vols sont envisageables, c'est que les objets d'art, par leur
transportabilité peuvent aussi faire l'objet d'attaques
gangstérisées en vue de leur acquisition clandestine comme on
pourra le remarquer à travers plusieurs exemples.
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