Les problèmes d'accès à l'eau potable de la population de l'arrondissement 4 Moungali à Brazzaville (République du Congo)( Télécharger le fichier original )par Prince Loïque MABA NGOULOUBI Université Marien Ngouabi - Doctorant 2017 |
II. 3- Densité de populationLa densité de la population est définie comme le nombre moyen d'habitants par unité de surface. En d'autre terme c'est le rapport entre la population d'un territoire donné et sa superficie. Ce rapport est exprimé en nombre d'habitant au Km2. Les taux de croissance élevés de la population à Moungali s'expliquent par les flux migratoires en provenance de l'arrière-pays, le croît naturel, les flux migratoires internes à la ville et aux flux en provenance de la République Démocratique du Congo (RDC). Une des conséquences de cette concentration est l'occupation de l'espace de certaines zones sans opérations de lotissement. Ainsi, certains quartiers sont crées sans tenir compte du schéma d'aménagement urbain. Des aménagements sont érigés sur des sites impropres à la construction (zone sablonneuse ou inondable). En effet, la densité de la population à Moungali est passée de 11.501 habitants / km2 en 1984 à 24.057 habitants / km2 en 2007. Cette densité passera, selon les estimations du CNSEE de 25.964 habitants / km2 en 2010 à 32.558 habitants / km2 en 2020 (Tableau n°6). L'accroissement de la population et sa densité ont un impact sur la consommation d'eau. Tableau 6 : Répartition de la population de Moungali selon la superficie et la densité de population de 1984 à 2020
Sources : - 1984: Données des RGPH 1984 - 1998 - 2005 : les estimations de la population - 2007 : Données du RGPH 2007 - 2010 - 2020 : Projections. IV- Aspects sociaux et économiques Dans ce point sont abordés les activités et les revenus de la population mais aussi un des aspects sociaux portant sur les lieux d'aisance qui ont une influence sur la qualité de l'eau des puits. IV.1- aspects sociaux : le cas des lieux d'aisance Faisant l'objet de notre enquête, l'espace de la parcelle n'est pas exclusivement affecté à l'habitation, mais aussi à d'autres installations comme les lieux d'aisances et autres. De fait, l'assainissement de l'arrondissement est quasi complètement assuré par les habitants comme l'indique la figure n°5. Selon une étude menée récemment par le Ministère des Affaires Sociales, 63,8% de la population de Moungali ont des toilettes dont 33,8% de type moderne10(*). Mais notre étude de terrain a montré qu'environ 95% de la population enquêtée possèdent des toilettes contre 5% qui vivent sans installation sanitaire. En effet, nous pouvons constater que parmi les lieux d'aisance utilisés, les latrines simples sont dominantes (74%) par rapport aux WC moderne (21%), comme le montre le tableau n°7. Tableau n°7 : Répartition de la population en fonction des types de lieux d'aisance
Source : Enquête de terrain, 2012. Par ailleurs, l'enquête auprès de la population a montré que les populations de Moungali utilisent quatre (4) modes d'évacuation des latrines. Ces modes sont les plus répondus dans toute la ville de Brazzaville en générale et dans la majorité des quartiers de l'arrondissement n°4 en particulier. En effet, la répartition de ces modes d'évacuation en fonction des types de lieux d'aisance, révèle que : § pour les latrines simples, c'est l'enfouissement qui est le mode le plus utilisé (88%) ; § pour les WC moderne, le mode d'évacuation par camion est dominant (84%) ; § pour les ménages sans installation sanitaire, étant donné qu'ils n'ont pas d'endroit propice pour la déjection des matières fécales, ils défèquent dans la nature qui devient par analogie leurs lieux d'évacuation. Ainsi, la figure n°5 simplifie les types de lieux d'aisance en fonction du mode d'évacuation des excrétas. Figure n°5 : Répartition des types de lieux d'aisance en fonction du mode d'évacuation des excrétas Source : Enquête de terrain, 2012. Il ressort de cette figure n°5 que, pour les ménages qui ont des latrines simples, 7% d'eux utilisent le camion pour l'évacuation de leurs excrétas, 5% les déversent dans les collecteurs pour certains et dans Madoukou-Tsékélé pour d'autres et 88%, les enfouissent dans le sol. Pour les ménages qui possèdent des WC moderne, 84% des chefs de ménages enquêtés utilisent le camion, et seulement 16% pratiquent le mode d'enfouissement dans le sol pour se débarrasser de leurs excrétas. Cependant, pour les chefs ménages enquêtés qui n'ont pas d'installations sanitaires, 72% d'eux déversent leurs excrétas dans la nature ; 14% déversent dans les collecteurs et en fin, 14% enfouissent leurs excrétas dans le sol. En claire, ces résultats montrent que l'enfouissement des excrétas est le mode le plus pratiqué. Ce mode a des impacts sur la qualité de l'eau consommée. Après les pluies, les eaux qui ruissellent, se mélangent aux excrétas et s'infiltrent jusqu'à atteindre la nappe phréatique d'où sont tirés les eaux de puits et de forages. Dans ces conditions, le réseau d'adduction d'eau de la SNDE n'est resté en marge de ces impacts. En effet, dans les endroits où les tuyaux sont délabrés, l'eau des conduits est polluée au contact avec l'eau insalubre. En considérant un certain nombre de raisons, la nécessité de construire des latrines s'impose à Moungali. Il existe plusieurs types de latrines dont certaines sont adaptées et vulgarisées par les institutions comme le CREPA dans le but d'amélioration des conditions de vie des populations, de résoudre les besoins en assainissement et en eau de bonne qualité dans les villes des pays en développement en général et à Moungali en particulier. Les technologies d'assainissement les plus communément utilisées aujourd'hui sont les toilettes à chasse d'eau. * 10 Ministère des Affaires Sociales, de la Solidarité et de l'Action Humanitaire : PROJET D'ENCADREMENT DES TPE DES TRAVAUX HIMO (PAVAGE DES RUES ET COLLECTE DES DECHETS A BRAZZAVILLE), mise en oeuvre des actions rapport de diagnostic social de base de l'arrondissement 4 Moungali. 52 p. |
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