Les problèmes d'accès à l'eau potable de la population de l'arrondissement 4 Moungali à Brazzaville (République du Congo)( Télécharger le fichier original )par Prince Loïque MABA NGOULOUBI Université Marien Ngouabi - Doctorant 2017 |
UNIVERSITE MARIEN NGOUABI ******************** FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ************************************* DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ********************* LES PROBLEMES D'ACCES A L'EAU POTABLE DE LA POPULATION DE L'ARRONDISSEMENT 4 MOUNGALI A BRAZZAVILLE (République du Congo)
Mémoire de Maîtrise Option : Géographie Humaine et Economique Spécialité : Géographie rurale
Présenté et soutenu publiquement Par Prince Loïque NGOULOUBI MABA
Sous la direction de : Yolande BERTON- OFOUEME (Professeur titulaire, C.A.M.E.S) Soutenu devant le Jury : Président : Bonaventure Maurice MENGHO, Professeur titulaire, Université Marien NGOUABI Rapporteur : Yolande BERTON-OFOUEME, Professeur titulaire, Université Marien NGOUABI Examinateur : Clotaire OKOUYA, Maître-Assistant, Université Marien NGOUABI Le 15 février 2013 Mention : Bien Année académique 2011-2012 SOMMAIRE DEDICACE.............................................................................................02 REMERCIEMENTS...................................................................................04 LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES.........................................................06 RESUME...............................................................................................08 Summary...............................................................................................08 INTRODUCTION GENERALE...................................................................09 1- Etat de la question.................................................................................10 2- Problématique......................................................................................12 3- Objectifs.............................................................................................13 4- Hypothèses..........................................................................................12 5- Contexte et justification de l'étude............................................................12 6- Définition des concepts..........................................................................15 7- Méthodologie de travail..........................................................................16 PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE L'ARRONDISSEMENT 4 MOUNGALI..........................................................................................25 Chapitre I : CADRE GEOGRAPHIQUE ET ORGANISATIONNEL....................26 Chapitre II : LES ASPECTS HUMAINS ET SOCIO-ECONOMIQUES................35 Conclusion partielle................................................................................48 DEUXIEME PARTIE : L'ACCES A L'EAU....................................................50 Chapitre III : LES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT.................................51 Chapitre IV : LES PROBLEMES D'ACCESSIBILITE EN EAU.........................64 Chapitre V : LA QUALITE DE L'EAU ET LES MALADIES HYDRIQUES...........70 Chapitre VI : SUGGESTION POUR L'AMELIORATION DE LA SITUATION......104 CONCLUSION GENERALE......................................................................117 BIBLIOGRAPHIE....................................................................................121 ANNEXE...............................................................................................126 TABLE DES MATIERES..........................................................................139 DEDICACE Je dédie ce modeste travail à la mémoire de mon défunt père Joseph Ngouloubi et de ma regrettée tante Jeanne Kilayima qui ma élevé, que leurs âmes reposent en paix ; Je dédie aussi ce travail : A ma mère Yvonne NGNANATSIA ; A mon oncle Basile Maba Likibi ; A mon frère Grégoire Moua-Likibi pour votre aide multiforme ; A mon frère aîné Laurent Ngouolali pour m'avoir montré la voix à suivre ; A ma grand- mère Thérèse Kélé pour son affection ; A mes frères, Armand Kidzé, Cyriaque Okuya, Jude Ngoulamiéré, Barion Likibi, Aurys Lissouéré, Thom Bertrand, Leyma Keckoua ; A mes soeurs, Odile Sah, Savye Likibi, Chella Liyélabo, Josianne Ngouloubi. Ce travail est le fruit de vos sacrifices. A mes oncles Gérard Ngandzounou, Jean-Pierre Ngandzounou, Georges Sikémé; A mes neveux et nièces, Chislove Amanda, Delmiche Likibi. Remerciements Je tiens à remercier sincèrement tous ceux qui ont contribué à ma formation et à l'élaboration de ce travail, particulièrement : - M. Dieudonné TSOKINI, Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (F.L.S.H.) ; - Madame Clémence DITENGO, chef de département de géographie ; - Professeur Yolande BERTON OFOUEME, mon Directeur de mémoire, pour votre disponibilité, la pertinence de vos remarques et suggestions, vos observations et sages conseils en dépit de vos multiples occupations. Trouver à travers ce faible témoignage, notre reconnaissance pour cette initiation à la recherche et aussi à la vie professionnelle. Ce travail est le fruit de vos sacrifices. - Professeur Bonaventure Maurice MENGHO. J'ai gardé de vous en ma double qualité d'étudiant et de chef de classe en option pendant deux ans, le souvenir d'un bon formateur ; - M. Daniel LOUMOUAMOU, pour l'aide multiforme, les exhortations et les sages conseils ; - Messieurs Christian MALIKI, Alfred TIRA, Ferdinand DZANI, Damase NGOUMA ; - M. Alphonse NDINGA, conseiller au Ministère du Tourisme ; - ma très chère amie Andoha NDINGA KIBA à laquelle je témoigne toute ma reconnaissance ; - ma très chère Paroline TSHILOMBO ; - M. Souve PENE, pour la documentation mise à ma disposition ; - mon grand-frère Xavier Assongo ; je n'oublie pas tous les enseignants du département de géographie pour leur contribution à ma formation. - mes amis Marien Aniaba, Marius Bissoba, Chamir Dupré Loumouenidio, Marien Molamou, Rolphe Oko Issombo, Astride Mouankié, Degrement Itoua, Karrel Ockoumou, Lys Shékinah Madzou, Branly Nkou, Cedrick Iloki. A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réussite de ce travail, toute mon affection. LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar B.A.D : Banque Africaine de Développement B.E.P.C : Brevet d'Etude du Premier Cycle CNSEE : Centre National de la Statistique et des Etudes Economiques CREPA : Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût CIR : Centre International de l'Eau et de l'Assainissement C.H.U : Centre Hospitalier Universitaire C.M.S : Centre Médico-social C.M.R.P : Centre Médical des Ressources Professionnelles DDSB : Direction Départementale de la Statistique de Brazzaville D.C.O : Demande Chimique en Oxygène D.I. E.P.A : Décennie Internationale de l'Eau Potable et d'Assainissement F.A.D : Fond Africain de Développement Ha : Hectare MES : Matières en suspension M.A.S.S.A.H : Ministère des Affaires Sociales, de la Solidarité et de l'Action Humanitaire M.E.H : Ministère de l'Energie et de l'Hydraulique m m : millimètres mg/l : milligramme par litre ORSTOM : Organisation de la Recherche Scientifique et Technique d'Outre-Mer O.M.D : Objectif du Millénaire pour le Développement OMS : Organisation Mondiale de la Santé ONU : Organisation des Nations Unies O.N.G : Organisation Non Gouvernementale O.N.G.B: Office Nationale du Gros Bétail. PH : Potentiel d'hydrogène PRIPODE : Programme International de Recherche sur les Interactions entre la Population, le Développement et l'Environnement. R.G.P.H : Recensement Général de la Population et de l'Habitat S.N.D.E : Société Nationale de Distribution d'Eau S.N.E.C : Société Nationale des Eaux du Cameroun S.E.E.G : Société d'Energie et d'Eau du Gabon SIPC : Stratégie Internationale de l'ONU pour la Prévention des Catastrophes SMIC : Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance TCM : Toilettes à Chasse Manuelle THT : Titre Hygrométrique Total UFC : Unité Format Colonie Résumé L'étude sur les problèmes d'accès à l'eau potable de la population de l'arrondissement 4 Moungali a été menée dans les 9 quartiers que compte l'arrondissement. Il s'agissait de s'apercevoir de la façon dont les populations de cet arrondissement s'organisent pour s'alimenter en eau dont elles ont besoin pour vivre. En effet, d'une façon particulière, un accent a été mis sur la qualité de l'eau qu'elles utilisent et sa répercussion sur la santé publique. L'eau, estimée de mauvaise qualité par certains ménages, est responsable des maladies hydriques. Son inaccessibilité, pour certains ménages, est due notamment à l'endommagement du réseau, la vétusté des installations, les dysfonctionnements et l'éloignement des sources d'approvisionnement en eau potable. Les problèmes de qualité s'expliquent par le mauvais traitement de l'eau de consommation par la Société Nationale de Distribution d'Eau (SNDE), l'impuissance des pouvoirs publics, le manque de volontarisme en matière d'amélioration des conditions de vie des populations en milieu urbain, le manque de sensibilisation et d'intégration des programmes « eau et santé ». La mauvaise pratique en matière d'hygiène et d'assainissement rend les populations vulnérables, surtout les enfants qui sont les plus exposés à toutes les maladies hydriques (dermatoses, gales, diarrhée, infections intestinales, parasitoses, etc.). La question de « l'eau potable pour tous » est devenue depuis quelques années l'object des grandes conférences internationales et préoccupe l'humanité entière. Cependant, les résultats sur le terrain, particulièrement à Moungali et Brazzaville en générale jusqu'à nos jours sont insignifiants. Mots-clés : Problèmes, accès, eau, santé. Summary The study on the problems of access to drinking water for the population of the district Moungali 4 was conducted in nine districts in the borough. It was to see how the people of this district are organized to supply water they need to live on. Indeed, in a particular way, the focus has been on the quality of the water they use and its impact on public health. Water, estimated by some poor households, is responsible for waterborne diseases. Its inaccessibility, for some households, is mainly due to damage to the network, dilapidated facilities, malfunctions and removal of sources of drinking water. Quality problems are due to the ill-treatment of drinking water by the Society National of Distribution of the Water (NELS), the impotence of government, lack of voluntarism in improving living conditions populations in urban areas, lack of awareness and integration programs "water and health". The bad practice of hygiene and sanitation makes people vulnerable, especially children who are most vulnerable to all waterborne diseases (dermatitis, scabies, diarrhea, intestinal infections, parasites, etc.). The issue of "water for all" has become in recent years the object of major international conferences and concern all humanity. However, the results on the ground, particularly in Brazzaville and in general Moungali until today are insignificant.
INTRODUCTION GENERALE L'eau en Afrique reste un des sujets majeurs des préoccupations des gouvernants, des responsables de la santé publique et des médecins. Elle est aussi l'enjeu d'une part importante de l'aide internationale et fait l'objet d'une attention particulière des Organisations Non Gouvernementales (O.N.G.) travaillant dans le domaine de la santé. La question de l'eau touche toutes les tranches d'âges, c'est-à-dire les enfants, les adultes et les personnes du troisième âge. Sa relation avec l'état de santé est souvent posée comme une priorité, comme une évidence par les médias, mais elle a curieusement reçu relativement peu d'attention des chercheurs, qu'ils soient médecin travaillant sur les déterminants de la santé, nutritionnistes intéressés par les conséquences nutritionnelles ou épidémiologiques concernés par le complexe interaction et infection liée à l'eau. Bien que l'eau soit disponible en grande quantité à travers tout le pays, les Congolais, comme les autres habitants de l'Afrique rencontrent des difficultés d'accès à l'eau potable. Moins de la moitié des Congolais ont accès à l'eau potable. Cet accès varie largement entre les centres urbains et les zones rurales. Les taux d'urbanisation élevés ont contribué à concentrer les efforts nationaux et les politiques publiques vers la mise à disposition d'eau potable en zones urbaines. Seulement 14% de la population en zone rurale et 59% en zone urbaine ont accès à l'eau potable (Plan ONU pour l'avenir... 2003-2004, République du Congo). Ces zones, sont souvent desservies par des sources d'eau contaminées (des sources non captées, des puits ouverts et des réservoirs de collecte des eaux de pluies en mauvais état et rarement désinfectés). Les populations sont exposées à des maladies hydriques variées. L'accès, en apparence facile, à l'eau, du fait de la présence de nombreux cours d'eau, a favorisé la faible implication des autorités publiques dans les actions visant l'accès à l'eau potable. Dans l'arrondissement 4 Moungali, les populations, à l'image de celles d'autres arrondissements, sont confrontées aux problèmes d'accès à l'eau potable malgré l'existence d'un réseau d'adduction d'eau. 1- Etat de la question De nos jours, il existe une série de travaux portant sur les problèmes d'eau, surtout concernant les politiques stratégiques et projets économiques lancés dans les pays en développement, notamment dans le cadre de l'amélioration des conditions d'accès à l'eau potable et les conséquences qui en découlent. Plusieurs auteurs mettent en relief la mauvaise gestion des ressources en eau en Afrique. MAFOUTA, B. (2009)1(*) évoque le comportement malsain des entreprises ayant en charge la distribution de l'eau en Afrique Centrale (la SNDE, la SNEC et la SEEG), dans leurs stratégies de distribution et de commercialisation de l'eau. Tandis que, TCHAGO, B. (2011), conclut principalement sur l'intérêt d'améliorer et de mutualiser les politiques régionales de gestion des ressources hydriques et de renforcer les capacités techniques des Etats en matière de gouvernance. BERTON-OFOUEME, Y. (2010)2(*) analyse la question de l'approvisionnement en eau potable des populations en milieu rural au Congo. Elle met en relief les modes d'approvisionnement en eau ainsi que les problèmes d'accès à l'eau et les activités menées sur le plan national et international pour améliorer l'accès à l'eau en milieu rural. IKOUNGA M. et PANEL R. (2000) retracent l'histoire de Brazzaville dans le domaine de l'approvisionnement en eau, du premier système d'alimentation en eau courante de la ville qui remonte à la fin des années 30 jusqu'en 1983, l'année de démarrage des travaux de construction du projet de renforcement du système d'alimentation en eau potable. Les auteurs précisent que l'eau courante de la Société Nationale de Distribution d'Eau est la source d'approvisionnement unique pour les soins industriels et la source principale pour l'eau de consommation domestique. KINOUANI, R. (2007)3(*) détermine les différents types de ravitaillement en eau potable des quartiers Poto-Poto Djoué, Sangolo et Mbemba Landou à Brazzaville. Il analyse la qualité de l'eau utilisée par les habitants desdits quartiers et identifie quelques maladies provenant de la consommation de l'eau de puits, de pluies, de forages et de sources. Il termine son analyse par les perspectives de distribution d'eau dans ces quartiers. SALIF, D. et REKACEWICZ, P. (2002)4(*), quant à eux, démontrent clairement non seulement les modes de consommation de l'eau et leur impact sur le milieu naturel, mais aussi l'ensemble des problèmes posés par la gestion ·politique· de l'eau quand elle se raréfie, notamment les conséquences des activités humaines sur les ressources en eau et sur la qualité de cette dernière. S'inscrivant dans cette logique, les études réalisées par l'ONU / SIPC (2004)5(*), permettent d'affirmer qu'après la malnutrition, le manque d'eau propre et la mauvaise hygiène sont les facteurs les plus importants de risque de maladie. Quatre (4) milliards de cas de diarrhée sont ainsi enregistrés tous les ans. Ils font en moyenne 1,5 million de morts (généralement des enfants de moins de cinq ans). Environ 6 millions de personnes sont atteintes de cécité du fait du trachome, et près de 500 millions d'autres sont exposées à ce risque. Environ 300 millions de personnes attrapent le paludisme tous les ans et 200 millions sont infectées par la bilharziose, et 20 millions d'entre elles souffrent de sérieux problèmes de santé. Ainsi, l'ONU souligne que la rareté de l'eau provoque déjà, dans certains pays, des conflits et des violences qui y menacent la stabilité sociale et politique locale. C'est le cas en 1999-2000 du litige Botswana-Namibie). Tous ces travaux de recherche répertoriés contribuent à la connaissance des problèmes d'accès à l'eau, notamment la précarité des sources d'approvisionnement en eau potable des populations de la majorité des pays en développement. Ainsi, les résultats de ces travaux présentent les problèmes généraux en matière de gestion des ressources en eau en Afrique. 2- Problématique L'eau c'est la vie. Elle apparaît en première approximation comme un élément essentiel de la planète. Elle est le constituant et l'aliment des organismes vivants. Elle est à l'origine même de la vie. Elle est associée à l'homme dès son apparition, elle est liée à la manifestation du droit de propriété foncière de la notion d'Etat et de la spiritualité. Elle a pu intégrer les grandes civilisations du passé, au point que Witifogel les a qualifiées comme hydrauliques. Il est certes difficile d'évaluer exactement toute l'importance du rôle joué par l'eau dans l'ascension pénible de l'homme vers la civilisation. Mais, il est certain que sans eau il n y a pas de vie sur terre, et que faute d'eau bactériologiquement pure en qualité suffisante, les progrès humains seront probablement ralentis. Il serait difficile d'imaginer un milieu propre et sain dépourvu d'eau. En effet, l'eau est un élément autour duquel se maintient et se développe la vie. L'homme consomme environ deux (2) litres d'eau par jour, soit 1330 litres d'eau /an. L'eau occupe plus de 60% de son poids corporel (J. RYOS-TSOUN, 1999). D'ailleurs, certains auteurs affirment que l'homme meurt beaucoup plus rapidement de soif que de faim. Le terme ·eau· désigne aussi bien l'eau du ciel que l'eau souterraine et de surface. Par ailleurs, le développement extraordinaire contemporain des villes, des industries et des agricultures est fondé largement sur les usages multiples et intensifiés de l'eau. Très bon marché, l'eau est la matière utilisée en de grandes quantités. Elle a été pillée et gaspillée. A cet effet, il a fallu prendre conscience qu'elle est un bien précieux, indispensable et qu'il n'existe pas de produit de substitution. Ainsi donc la gestion ou la pénurie de cette ressource dans certains coins du globe pourrait être à l'origine des conflits armés internationaux dans l'avenir. Il sied de signaler aussi que l'eau est vitale pour la santé au même titre que l'air. L'homme pour sa survie en a besoin. La qualité de l'eau consommée a des conséquences sur la santé. Tous ses effets néfastes peuvent susciter des épidémies. Cet aspect de santé publique devrait davantage mobiliser la communauté nationale. Car dans les zones urbaines les besoins en logements croissants, vont de paire avec les besoins en eau. Un projet de construction de 400 logements, initié par le gouvernement, abritera environ deux mille (2000) familles si on prend un ratio de cinq (5) par logement. Il va falloir approvisionner en eau potable ces ménages et aussi évacuer les eaux usées. On voit là une illustration d'une problématique faisant de l'eau une question d'enjeu-sociétale. Moungali, arrondissement de 166 719 habitants, n'échappe pas aux problèmes d'accès à l'eau potable pour sa population. Chaque jour, des grappes des populations, à des heures de sommeil (4 heures ou 5 heures) ou de repos (16 à 18 heures), vont à la recherche d'un liquide précieux qui n'est pas parfois de bonne qualité, en parcourant de longues distances. Cette qualité d'eau de boisson qui n'est pas totalement garantie, provoque des maladies hydriques. Pour ce qui est de notre zone d'étude, les questions suivantes s'imposent : - quelles sont les sources d'approvisionnement en eau des populations ? - quelle est la qualité de l'eau consommée ? - quelles sont les maladies liées à la consommation de l'eau ? - quels sont les recours en cas de maladies ? 3- Objectifs 3.1- Objectif général Tenant compte de la problématique, la présente étude a pour objectif général l'analyse des problèmes d'accès à l'eau potable dans l'arrondissement 4 Moungali. 3.2- Objectifs spécifiques Pour atteindre cet objectif général, il nous faut : - identifier les sources d'approvisionnement en eau de la population ; - examiner la qualité de l'eau provenant de ces sources d'approvisionnement ; - identifier les maladies hydriques liées à la mauvaise qualité de l'eau consommée ; - analyser les lieux de consultations en cas de maladies hydriques. 4- Hypothèses 4.1- Hypothèse générale L'accès à l'eau de qualité est difficile à Moungali et la population locale consomme de l'eau qui est source de nombreux problèmes sanitaires. 4.2- Hypothèses spécifiques H1- Les populations de Moungali utilisent plusieurs sources d'approvisionnement en eau : l'eau de puits, de forages et de robinets. H2- L'eau consommée est d'une manière générale de mauvaise qualité du fait de la pollution physique et anthropique. H3- Les populations souffrent de diverses maladies liées à la consommation d'eau polluée. H4- Les populations ont recours principalement à l'automédication en cas de maladies hydriques. 5- Contexte et justification de l'étude Notre étude sur les « Problèmes d'accès à l'eau potable de la population de l'arrondissement 4 Moungali à Brazzaville (République du Congo) » s'inscrit dans un contexte mondial et international où les voix des gestionnaires, des distributeurs, des spécialistes et des organismes nationaux et internationaux, en charge d'aider au développement durable sur le plan environnemental, s'accordent sur la création d'une infrastructure fiable permettant la mise en place d'équipements indispensables aux populations urbaines par la fourniture des services élémentaires et vitaux à la vie (l'eau potable, la santé, l'électricité, les voies de communication, le ramassage d'ordures ménagères) et d'un habitat confortable dans les villes africaines où le phénomène de l'urbanisation a atteint un seuil critique. La société en charge de la commercialisation de l'eau, la S.ND.E, s'est assignée entre autre objectif, produire et distribuer à la population Congolaise une eau potable. Cependant cet objectif général fixé dès sa création en 1967 est loin d'être atteint au regard des résultats de l'audit de la S.N.D.E6(*) En effet, la plupart des arrondissements de Brazzaville ne disposent pas d'équipements collectifs et les quartiers populaires manquent d'équipements pour évacuer les eaux usées de sorte que les matières fécales se trouvent fréquemment dans les nappes phréatiques, ce qui rend l'eau des puits dangereuse. Avant ces difficultés auxquelles les pouvoirs publics ne prêtent que superficiellement d'attention, les populations (hommes, femmes et enfants) des quartiers populaires en général et celles de Moungali en particulier sont obligées de consommer l'eau des puits, de pluie et des forages, cela malgré les risques encourus7(*) Ces contraintes exercées sur l'eau et la santé de la population à Moungali devraient faire l'objet d'une étude bien détaillée. Cette démarche nous permet également de proposer dans la mesure de nos connaissances des solutions susceptibles de soulager ces populations résidentes. 6- Définition des concepts Pour une meilleure compréhension, il est très crucial de définir ici les mots clés de notre thème d'étude : Accès à l'eau : est un indicateur représentant la part de la population disposant d'un accès raisonnable à une quantité d'eau potable. (OMS, 2012). EAU : c'est une boisson désaltérante, transparente et incolore, au goût très peu prononcé et dont la consommation est vitale pour l'ensemble des organismes vivants. (Dictionnaire Encarta, 2009). SANTE : selon l'OMS, «La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.» (Actes officiels de l'Organisation Mondiale de la Santé, 22 juillet 1946), n°. 2, p. 100. 7- Méthodologie de travail Compte tenu de la spécificité de notre objet d'étude et du temps de recherche qui nous a été accordé, nous avions fait recours à quatre techniques pour vérifier la pertinence de nos hypothèses sur le terrain, à savoir : 7.1- L'observation Méthode initiale en sciences humaines et en sciences administratives, elle nous a permis de mieux saisir la réalité du problème d'eau dans le quatrième arrondissement de Brazzaville. C'est pour cette raison que nous avions visité la zone d'étude. Ce qui nous a permis évidemment de se rendre compte des sources d'approvisionnement en eau de la population. 7.2- La recherche documentaire Cette phase de recherche était prévue quasiment tout le long de notre étude. Elle a consisté à rassembler et à lire les ouvrages et les articles d'ordre général et spécifique, des rapports, des actes de séminaires et ateliers, des mémoires, des résultats d'enquêtes antérieures, des revues, des documents cartographiques et photographiques ayant trait à notre thème de recherche ou qui ont porté sur la zone d'étude. En effet, la lecture nous a permis d'élargir notre champ de connaissances et d'informations, et de nous imprégner des idées émises par d'autres, afin de faire l'état de la question. 7.3- Les enquêtes sur le terrain Elles ont consisté à soumettre à la population de Moungali qui rencontrent les problèmes d'accès à l'eau potable des questionnaires et / ou fiches d'enquête pour recueillir des informations. L'enquête auprès des populations a spécifiquement porté sur les interviews et entretiens directs auprès des chefs de ménages, de quartiers, de zones et de blocs, de quelques autorités municipales, des spécialistes de ce domaine et de la population cible. En effet, les critères de choix des quartiers enquêtés, s'est fait suivant l'accès à l'eau, car les problèmes ne se posent pas de la même façon dans tous les quartiers. Vue les difficultés financières et les périodes d'enquêtes, notamment les événements du 04 mars 2012 et les campagnes législatives, notre tâche à été complexe. Sur 250 chefs de ménages prévus, nous n'avons réalisé les enquêtes qu'auprès de 151. Outre les enquêtes auprès des ménages et des personnes ressources, nous avons effectué l'analyse microbiologique et physico-chimique des eaux consommées par les populations de Moungali (eau de forage, de puits et de robinet) au laboratoire national d'analyse des eaux de la S.N.D.E. où nous avons passé un stage de trois mois durant. Le dépouillement des registres de consultations médicales et d'analyse au Centre Médical des Ressources Professionnelles (CMRP), qui est l'une des antennes des Médecins d'Afrique à Moungali a été une action complémentaire aux questionnaires. 7.4- Prélèvement des échantillons d'eau consommée par la population de Moungali Pour déterminer les caractéristiques physico-chimiques et microbiologiques d'une eau, nous avions procédé par une série d'examens sur le terrain et au laboratoire. Pour cela, les conditions de prélèvement sont nécessaires. A cet effet, treize points d'eau (Puits, Robinets, Forages et Potablocs) ont été choisis dans la zone d'étude. A ces sources d'approvisionnement s'ajoutent les deux Potablocs de Djiri et du Djoué. Ces deux potablocs sont considérés aujourd'hui comme les sources principales en fourniture d'eau dans la ville de Brazzaville. La figure n°1, nous montre la localisation des puits et des forages dont les échantillons ont été prélevés. La figure n°1 : Localisation des points des prélèvements dans la zone d'étude Des échantillons d'eau ont été prélevés dans des récipients propres, rincés plusieurs fois avec l'eau distillée et fermés hermétiquement sans laisser de bulles d'air dans le flacon, en vue d'analyser au laboratoire central de contrôle et d'analyse de l'eau. Les flacons sont en verre et en plastique. Les bouteilles en plastique sont bien adaptées (Photo n°2). Elles ont été conservées dans un réfrigérateur (2 à 4°C) jusqu'au moment de l'analyse. Planche n°1 : Mode de prélèvement des échantillons d'eau Photo n°1 : Préparation de l'eau distillée. La préparation de l'eau distillée permettant de nettoyer les flacons au préalable avant le prélèvement (cliché : P. L. MABA NGOULOUBI, 27 janvier 2012). Photo n°2 : Les types de récipients pour le prélèvement (cliché : P. L. MABA NGOULOUBI, 27 janvier 2012). Les flacons en verre (100 ml) ont été stérilisés à l'aide d'un autoclave (stérilisation humide) ou four pasteur (stérilisation sèche) pendant 15 minutes à une température de 121C° (programme 5 de l'autoclave) qui redescende au fur et à mesure jusqu'à se refroidir, présenté ici en image ci-dessous. Cependant, les bouteilles en plastique (500 ml) ne sont pas mises dans cet appareil de peur qu'elles se ramollissent. Photo n°1 : Matériel de prélèvement. Autoclave (stérilisation humide) ou four pasteur (stérilisation sèche). C'est à l'aide de cet appareil que les flacons en verre ont été stérilisés (cliché : P. L. MABA NGOULOUBI, 14 février 2012). Les flacons en verre ont été utilisés pour les analyses microbiologiques et les flacons en plastique pour les analyses physico-chimiques. 7.5- Méthode de prélèvement des échantillons d'eau pour les analyses physico-chimiques Ces méthodes de prélèvement ont été reparties de la manière suivante : - cas de l'eau du robinet Pour prélever l'eau, nous avions ouvert le robinet, laissé couler l'eau pendant 10 minutes et rempli totalement le récipient pour éviter l'oxydation de la matière organique en présence de l'oxygène. - cas de l'eau des puits et des forages En ce qui concerne les eaux de puits et de forages, nous avions nettoyé et rempli totalement les bouteilles. Les eaux ont été prélevées dans les puits à l'aide d'un fil de moins de 3 mètres auquel était attaché un récipient. Pour les forages, le prélèvement a eu lieu directement dans les flacons stérilisés à l'aide des tuyaux capteurs d'eau. 7.6- Méthode de prélèvement des échantillons pour les analyses microbiologiques Le prélèvement des échantillons des analyses microbiologiques a été l'une des opérations les plus difficiles à réaliser. - cas de l'eau du robinet Pour ce type de prélèvement, nous avons nettoyé correctement les robinets avec de l'alcool, laissé ouvert le robinet pendant 10 minutes sous le flambeur (Photo n°2) et réalisé le prélèvement de l'échantillon. Ensuite, nous avons fermé hermétiquement la bouteille pour éviter la contamination des échantillons par des microbes aérobiques. Photo n°2 : Le flambeur, appareil utilisé pendant le prélèvement et l'analyse microbiologique (cliché : P. L. MABA NGOULOUBI, 14 février 2012). - Cas de l'eau du puits et du forage Pour les eaux de puits et de forages, nous avons ouvert soudainement les bouteilles, et prélevé l'eau tout en laissant une poche d'air. Nous n'avions pas rempli totalement la bouteille pour faire survivre les microbes aérobiques contenus dans l'eau. Le transport des échantillons prélevés s'est fait dans une glacière pour éviter les variations de températures de l'eau. Il est important de signaler que, le prélèvement dans tous les treize points d'eau précités s'est fait le même jour, question pour nous d'éviter les conditions de variation de la température. 7.7- Analyses physico-chimiques Les analyses ont été effectuées 20 à 22 h environ après les prélèvements, ce qui nous a permis d'obtenir de bons résultats. Car, dépasser ce laps de temps, les échantillons doivent nécessairement être préparés afin d'être conservé. Les paramètres analysés ont été choisis en fonction de l'objectif recherché (Tableau n°1). Tableau n°1 : Les différents types de paramètres physico-chimiques analysés
Source : Laboratoire d'analyse des eaux de la S.N.D.E Tous ces paramètres ont permis de déterminer la qualité de l'eau consommée par les populations de Moungali. Cependant, ces paramètres seuls, ne peuvent pas donner de garantie absolue de potabilité d'une eau. Ainsi, nous étions obligés d'ajouter des paramètres bactériologiques afin de donner une réponse précise au problème de la qualité de l'eau consommée par la population de Moungali. 7.8- Analyses bactériologiques Les analyses bactériologiques ont permis de mettre en évidence la pollution fécale de l'eau. Elles ont permis également de contrôler l'efficacité des mesures de protection ou de traitement des eaux dans leur ensemble. Une eau pouvait être considérée bactériologiquement comme potable et pouvoir être distribuée aux collectivités lorsqu'elle n'est pas susceptible de porter atteinte à la santé de ceux qui la consomment8(*). Ainsi, il a été recommandé que l'eau prélevée réponde aux critères suivants : - aucun échantillon de 100 ml d'eau ne devrait contenir d'Escherichia colis (E. Coli) ; - aucun échantillon de 100 ml ne devrait contenir plus de 10 coliformes fécaux, ni d'organismes parasites ou pathogènes, ni de streptocoques fécaux ; - aucun échantillon de 20 ml d'eau ne devrait contenir des germes anaérobies sulfito-réducteur à 37°c. Les paramètres à analyser ont été choisis toujours en fonction de l'objectif visé (Tableau n°2) Tableau n°2 : Les différents types de paramètres microbiologiques analysés
Source : Laboratoire d'analyse des eaux de la S.N.D.E 7.8- Traitement des données Les données ainsi recueillies ont été traitées à l'ordinateur à l'aide du logiciel de traitement des données statistiques (Excel 2007) pour la réalisation de certains tableaux, figures et graphiques devant servir comme illustration dans le texte. PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE L'ARRONDISSEMENT (4) MOUNGALI Toute étude sur une population donnée, en particulier lorsqu'elle touche à sa santé est en strict relation avec un espace géographique. En effet, l'étude sur les « problèmes d'accès à l'eau potable de la population de l'arrondissement 4 Moungali à Brazzaville (République du Congo) n'échappe pas à cette réalité. Par ailleurs, l'environnement physique, politique et socio-économique a une influence sur les ressources en eau et sur la façon de les gérer. Cette partie comporte deux chapitres : le premier aborde le cadre géographique et organisationnel ; un accent est mis sur les aspects physiques (climat, hydrographie, relief et sols) et le cadre organisationnel de la zone d'étude ; le deuxième met en évidence les aspects humains (évolution des effectifs, structure des enquêtés par taille, par âge et par sexe, densité de population) et les aspects socio-économiques (activités et revenus des populations).
Chapitre I : CADRE GEOGRAPHIQUE ET ORGANISATIONNEL. Tous travaux de recherche ne se font pas de façon aléatoire. En effet, le choix d'une zone d'étude est indispensable. Cette zone d'étude, présente des caractéristiques physiques particulières. I.1. Situation géographique L`arrondissement Moungali est situé au centre de la ville comme l'indique la figure n°2. Il est limité : - au Nord par l'Arrondissement 7 Mfilou, au niveau de l'Avenue NGAMABA ; - au Sud par l'Arrondissement 3 Poto-Poto, à la hauteur du chemin de fer et la rue Lénine ; - à l'Est par l'Arrondissement 5 Ouenzé, au niveau de la rivière Madoukou-Tsékélé et l'Avenue Boueta-Mbongo ; - à l'Ouest par la rivière Mfilou. Par ces limites, Moungali occupe une position centrale par rapport aux autres arrondissements. La figure n°2 confirme qu'il est une zone tampon entre ·Brazzaville nord· et ·Brazzaville sud·. Figure n°2 : Localisation de l'arrondissement n°4 Moungali dans la commune de Brazzaville. I.2- Aspects historiques L'arrondissement 4 Moungali est avant tout une extension de l'arrondissement 3 Poto-Poto, créé en janvier 1957. Il n'existe pas de documents retraçant son histoire. Cependant, selon les informations orales, il y eu un Monsieur au nom de «MOUNGALI» qui habitait la zone. Toutes personnes désireuses d'acquérir un terrain dans cette zone s'adressaient à Monsieur MOUNGALI.
I.3. Aspects physiques - Le climat En ce qui concerne le climat, une étude particulière du climat de Moungali est quasi impossible avec les moyens financiers dont nous nous disposons. Dans ces conditions, une attention est mise sur le climat général de Brazzaville. Située à l'intérieur de la zone tropicale humide, le climat du site urbain de Brazzaville est de type tropical humide qui règne dans le Sud-Ouest du Congo (M.J. SAMBA KIMBATA, 1978). Ainsi, le climat se caractérise par l'alternance d'une saison sèche et d'une saison pluvieuse. La saison sèche correspond au minimum pluviométrique. Elle dure généralement quatre mois, de juin à septembre (juillet et août frôlent la sécheresse absolue avec moins de 2 mm d'eau). La saison des pluies, quant à elle, s'étend d'octobre à mai et dure en général huit mois. Il tombe en moyenne 1400 mm d'eau / an mais les pluies ne sont pas les mêmes pendant toute l'année. Les pluies se repartissent en deux périodes présentant chacune un pic. La première période s'étend de septembre à décembre avec le pic qui intervient en novembre ou en décembre. La deuxième période va de mars à mai avec un maximum situé en mars ou en avril. Ces moments de grande pluviosité, sont séparés par une période de ralentissement du rythme des pluies en janvier - février, période souvent qualifiée de petite saison sèche. Le minimum relatif de janvier étant de 122 mm d'eau. Le motif de l'absence d'uniformité en matière de pluies est encore accentué par l'irrégularité du régime pluviométrique interannuel. Il y a des années très humides ou plus arrosées que d'autres. Les années exceptionnelles ont une influence remarquable, car c'est d'elles que dépend l'importance de l'érosion. Brazzaville reçoit en moyenne 1370 mm d'eau en 12 mois. Les pluies se caractérisent par leur intensité et leur abondance. L'intensité s'explique par l'énergie des gouttes d'eau qui tombent à la surface du sol à chaque précipitation. Ce phénomène a pour effet la destruction de la structure du sol et la réduction de la perméabilité de sa structure superficielle, ce qui a pour conséquence d'accroître le ruissellement et d'engendrer l'érosion. Les températures ne sont toutefois pas excessives. Pendant les mois les plus chauds, le thermomètre atteint 26°C, avec un maxima de 32°C. L'amplitude thermique annuelle varie de 4° à 5°C. On assiste par contre à une prédominance des vents d'Est qui constituent un redoutable danger. - Hydrographie Au plan hydrographique, Moungali est baigné par trois cours d'eau : - Madoukou-Tsékélé qui prend sa source entre la rue Loukouo et la rue Malima, à deux ruelles de l'Avenue Jacques OPANGAULT (quartier 47 ·CEG MATSOUA·) ; - Mfoa qui prend sa source à côté du mur de l'ASECNA en traversant le Boulevard Denis SASSOU NGUESSO ; - Mfilou qui prend sa source entre l'ex-ferme ONGB et le CEG NGAMABA (Figure n°3). - Relief L'arrondissement 4 Moungali, de par sa position géographique, ne présente quasiment pas un relief de type particulier. Toutefois, cet aspect donne l'occasion d'étudier le relief de Brazzaville dans son ensemble. En effet, le site de Brazzaville présente un paysage contrasté juxtaposant deux (2) types de relief : les plateaux et la plaine. Son relief fait transition entre le relief du plateau de M'bé (Plateaux Batéké) au nord et celui du plateau des Cataractes au sud. Le plateau intermédiaire, raviné et vallonné avec une altitude moyenne située entre 300 et 320 mètres, et d'inclinaison nord-ouest, sud-ouest, correspond aux arrondissements de Bacongo, Makélékélé, Mfilou et Talangaï (PRIPODE, 2006). Le relief permet un drainage naturel des eaux de pluie et des eaux usées. Cependant, les cours d'eau (Makélékélé, la Glaciaire, la Tsiémé, Madoukou-Tsékélé, et la Mfoa), compte tenu du mode anarchique d'occupation de l'espace, favorisent l'érosion. La plaine située à l'est et au nord-est avec une altitude comprise entre 275 à 285 m, inclut les arrondissements de Poto-Poto, Moungali Ouenzé, et une partie de Talangaï. L'absence de pente et la forte occupation du sol provoquent des « inondations » en saison de pluie dans une grande partie de ces arrondissements. Le quartier 43 à un relief accidenté dans la majeure partie sur le plateau et subit le phénomène d'érosion. Ces caractéristiques sont presque les mêmes dans les quartiers 44, 48 et 49. - Sols Etant donner que les sols hydromorphes se rencontrent sur des roches-mères très variées, en des positions topographiques diverses (plateau, glacié, plaine, vallée, terrasse) et sous tous les climats (continental, tempéré, tropical, humide, etc.), Moungali n'échappe pas de cette réalité. Il présente des sols hydromorphes. Un sol est dit hydromorphe lorsqu'il montre des marques physiques d'une saturation régulière en eau, la vie microbienne est alors « noyée » et la présence d'eau a également des conséquences physico-chimiques. C'est cet aspect qui fait que l'eau des puits de Moungali soit fortement minéralisée. L'hydromorphie des sols de Moungali est aussi caractérisée par la présence des cours d'eau qui affleure dans cet arrondissement notamment la Mfilou, la Mfoa et Madoukou-Tsékélé. Selon une étude menée par J.D. NZILA sur les caractéristiques des sols du Congo et problèmes des sols (cité par B.H. NSONDE, 2003), sur une épaisseur de 100 mètres de sol à Moungali, on constate 95% de sable. Le quartier 41 est quasiment marécageux dans sa propre totalité et sablonneux. Les caractéristiques des sols sont presque identiques dans les quartiers 46 et 47. Figure n°3 : Le réseau hydrographique et le relief dans la zone d'étude II- Cadre organisationnel Du point de vue organisationnel, l'arrondissement 4 Moungali est divisé en 09 quartiers (Figure n°4) : Ø Quartier 41 : ECOLE DES BEAUX ARTS Il est limité : - au nord par l'Avenue des trois Martyrs ; - au sud par la rue Lénine ; - à l'est par la rivière Madoukou-Tsékélé ; - à l'ouest par l'Avenue de la Paix. Ø Quartier 42 : ANCIENS COMBATANTS Il est limité : - au nord par l'Avenue des trois Martyrs ; - au sud par la voie ferrée Congo Océan (C.F.C.O.) ; - à l'est par le croisement de l'Avenue de la Paix avec la rue Lénine ; - à l'ouest par le croisement de l'Avenue des trois Martyrs et le pont Centenaire. Ø Quartier 43 : PLATEAU DES 15 ANS Il est limité : - au nord par le mur de l'ASECNA ; - au sud par la voie ferrée Congo Océan ; - à l'est par l'Avenue Loumo ; - à l'ouest par le Boulevard de l'Aéroport. Ø Quartier 44 : ·DIX MAISONS· Il est limité : - au nord par le croisement de l'Avenue Loutassi et la rue Itoumbi ; - au sud par l'Avenue des trois Martyrs ; - à l'est par le croisement de l'Avenue de la Paix et l'Avenue des trois Martyrs ; - à l'ouest par l'Avenue Loumo. Ø Quartier 45 : CEG DE LA PAIX Il est limité : - au nord par le croisement de la rue Itoumbi et de l'Avenue Malamine ; - au sud par l'Avenue de la Paix ; - à l'est par l'Avenue Malamine ; - à l'ouest par l'Avenue de la Paix. Ø Quartier 46 : MARCHE DE 10 FRANCS Il est limité : - au nord par la rue Itoumbi ; - au sud par l'Avenue des trois Martyrs ; - à l'est par l'Avenue Bouéta-Mbongo ; - à l'ouest par l'Avenue Malamine. Ø Quartier 47 : CEG MATSOUA Il limité : - au nord par l'Avenue Jacques OPANGAULT ; - au sud par la rue Itoumbi ; - à l'est par l'Avenue Bouéta-Mbongo ; - à l'ouest par l'Avenue de la Paix. Ø Quartier 48 : MOUKONDO Il est limité : - au nord par la rivière Tsiémé ; - au sud par le mur de l'ASECNA ; - à l'est par l'Avenue Mpiaka ; - à l'ouest par l'Avenue NGAMABA. Ø Quartier 49 : LA POUDRIERE Il est limité : - au nord par l'Avenue NGAMABA ; - au sud par le mur de l'ASECNA et le Boulevard Denis SASSOU NGUESSO ; - à l'est par le mur de l'ASECNA ; - à l'ouest par la rivière Mfilou.
En somme, ce chapitre montre que le 4è arrondissement de la ville de Brazzaville présente des aspects physiques particuliers. Mais, en ce qui concerne le climat et le relief, il n y a pas une particularité car ce sont les mêmes qui règnent dans toute la ville de Brazzaville.
Figure n°4 : Cadre organisationnel de la zone d'étude Chapitre II : LES ASPECTS HUMAINS ET SOCIO-ECONOMIQUES L'évolution d'une population, ses activités et son revenu sont incontestables surtout en matière d'accès à l'eau. De même que la ville s'accroit en espace et en démographie, les besoins en eau sont grandissants. II.1- Evolution des effectifs L'évolution accélérée de la population s'observe quasiment dans tous les arrondissements. En 2001, Moungali a une superficie de 693 ha avec une densité de population de 196.61 habitants / ha. Il a connu une augmentation assez importante de sa population qui a quasi doublé entre 1984- 2007. Cette population est passée de 79.703 habitants en 1984 à 166.719 habitants en 2007. Selon les projections, elle passera de 166.719 habitants en 2007 à 225.631 en 2020 (Tableau 3), soit une augmentation de plus de 3000 habitants par an. Tableau n°3 : Evolution de la population de Moungali de 1984 à 2020
Source : DDSB / CNSEE - 1984: Données des RGPH, 1984 - 1998 - 2005 : Estimations de la population - 2007 : Données du RGPH 2007 - 2010 - 2020 : Projections. Cette augmentation de la population s'accompagne d'une naissance de nouvelles habitations, de nouvelle culture avec l'arrivée des étrangers. Ce qui a des répercutions sur la mauvaise gestion des eaux usées. II.2- Quelques données sur l'échantillon II.2.1- Structure par taille des ménages Le dictionnaire français définit le mot « ménage » étant comme un individu ou groupe d'individus vivant ensemble considérés en tant qu'unité socio-économique. Le ménage est aussi définit comme l'ensemble des personnes constituant une famille vivant sous le même toit. Le chef de ménage peut être un homme ou une femme. Mais le plus souvent, le chef de ménage est un homme. En effet, la répartition des chefs de ménages par sexe selon la taille du ménage spécifie à propos du sexe masculin ce qui suit : dans les ménages dirigés par les hommes, 6% des enquêtés ont plus de 10 personnes à leur charge, 49% moins de 5 et 36% entre 5 et 10. Pour ce qui est du sexe féminin, 56% des femmes de l'échantillon ont moins de 5 personnes, 31% d'elles ont 5 à 10 personnes contre celles de plus de 10, 8% seulement. Cependant, 5% n'ont pas répondu à la question. En ce qui concerne les hommes, 49% des enquêtés ont moins de 5 personnes, 36% de 5 à 10 contre ceux qui ont plus de 10. Mais, 9% d'eux n'ont pas répondu à la question. De façon générale, le tableau n°4 montre que les femmes gèrent les ménages qui comportent plus de personnes. Face à cette contrainte, les femmes sont obligées de passer des heures pour chercher l'eau. Tableau n°4 : Répartition des chefs de ménages par sexe en fonction de la taille du ménage
Source : Enquête de terrain 2012 II.2.2- Structure par âge et sexeL'âge et le sexe représentent deux variables démographiques fondamentales qui sont ordinairement prises en compte dans l'analyse de toutes les caractéristiques d'une population. La prise en compte de ces deux caractéristiques démographiques dans la planification du développement économique et social constitue une démarche rationnelle dans le développement des projets sur une population. Notre enquête de terrain a permis de recueillir des informations intéressantes sur la répartition par âge et par sexe de la population de Moungali. Le tableau n°5 permet de constater que 33% de femmes de l'échantillon ont moins de 30 ans, 35% d'elles ont de 30-50 ans contre 14% qui ont 50 et plus. Cependant, en ce qui concerne les hommes, 38% d'entre eux ont moins de 30 ans, 40% de 30-50 ans contre 22% ayant 50 et plus. De façon globale, ce tableau montre la dominance de la population enquêtée jusqu'à l'âge de 50 ans. Ceci traduit la forte demande en eau potable dans l'arrondissement, plus que la population est jeune, plus les demandes en eau ne s'accroissent. Ces résultats permettent d'affirmer que la population de Moungali n'est pas vieillissante, si l'on tient compte de l'espérance de vie au Congo qui est de l'ordre de 57 ans9(*). Tableau n°5 : Répartition des enquêtés par âge et par sexe
Source : Enquête de terrain 2012 * 1 MAFOUTA, B. (2009) : La problématique de l'eau potable en Afrique Centrale, une analyse comparative du Congo, Cameroun et du Gabon, édition du CERAP, Brazzaville, 46 p. * 2 BERTON-OFOUEME, Y. (2010) : L'approvisionnement en eau des populations rurales au Congo Brazzaville, les Cahiers d'Outre-Mer, p. 7- 29. * 3 KINOUANI, R. (2007) : Ravitaillement en eau potable des quartiers périphériques, cas de Poto-Poto, Sangolo et Mbemba Landou, Mémoire de Maîtrise, Département de Géographie. * 4 Salif, D. et REKACEWICZ, P. (anonyme) : Atlas mondial de l'eau, une pénurie annoncée, éditions Autrement Collection / Monde, 63 p. * 5 ONU / SIPC (2004) : Eau et aléas en Afrique - Guide à l'usage des dirigeants communautaires, collection ·Education·, volume 2, numéro 1, 45 p. * 6 Commission de suivi des audits (1992), Rapport d'audit de la S.N.D.E. ·BRAZZAVILLE· P 3. * 7 « Programme Ville Santé (2000), Plan d'action quinquennal 2001-2005 de la reconstruction de Brazzaville sur base de concept Ville Santé » P.17. * 8 Centre régional pour l'eau potable et l'assainissement (1998) : «Programme d'éducation pour la santé relative à l'approvisionnement en eau potable de la ville de Brazzaville», manuel de formation des vulgarisateurs, Brazzaville. * 9 Source des données : Banque mondiale, dernière mise à jour 31 octobre 2012. |
|